J’ai choisit ce film complètement au hasard, histoire de meubler un dimanche maussade. J’aime bien Will Smith depuis … hou là…, depuis « Le prince de Bel-Air », au moins ! Même si ce n’est pas le meilleur acteur du monde, il a un charisme et un charme indéniable (et il est sacrément sexy !) et tout ce que je risquais, c’était de me retrouver devant un film d’arnaque un peu formaté où il pourrait mettre à profit sa belle gueule et son charme de « Bad Boy ». Et bien bingo ! Le film réalisé par Glenn Ficarra et John Requa reste bien dans les clous du genre : des paysages de jet-set, un arnaqueur charmeur et roublard, une belle (trop belle) arnaqueuse en herbe énamourée, des rebondissements en cascade et des dialogues teintés d’un humour facile d’accès, il ne manque pas grand-chose au cahier des charges. Les acteurs font le job, Will Smith en tête même si je l’ai déjà vu bien meilleur dans des rôles mieux écrits et plus subtils. A ses côtés, Margot Robbie est très belle et plutôt convaincante. Le reste du casting sert peu ou prou de faire valoir au couple star. C’est réalisé de façon hyper conventionnelle, avec assez peu de scènes d’action au final, et c’est tant mieux. L’habillage musical balance bien, mais là encore il ne prend pas de risque en la matière. On ne peut pas dire qu’on s’ennuie devant « Diversion », il y a même quelques très bonnes scènes (celle des paris en cascades dans la loge du Super Bowl avec le coup de théâtre final, plutôt drôle et réussi). J’ai aussi apprécié que les villes de New Orleans et de Buenos Aires soient bien mises en valeur, et particulièrement cette dernière qu’on voir rarement au cinéma. Mais tout çà, çà manque cruellement d’imagination et d’originalité. « Diversion » donne l’impression d’être construit autour de Will Smith, pour le mettre en valeur. On lui donne une très belle partenaire blonde, on lui offre un rôle de bad boy très sexy, on lui glisse quelques bons mots dans la bouche et hop ! Et hop, quoi ? Et hop, l’arnaque est dans la boite ! Parce qu’on a la très désagréable impression de s’être fait faire les poches nous aussi devant « Diversion ». Les films de « Hold-up », comme la série des « Oceans », çà doit sortir un peu des sentiers battus pour être intéressants. Ficarra er Requa (vous remarquerez qu’ils s’y sont mis à deux quand même !) ne sont pas Soderbergh, il n’y a pas de style, pas de « patte ». « Diversion » n’a pas d’autre objectif que d’enchaîner les rebondissements et les retournements de situation pour qu’on se dise dans son fauteuil « Ah là là, je ne l’avais pas vu venir, quel machiavélisme ! » sauf que çà ne fonctionne pas vraiment. Sans aller jusqu’à dire qu’on voit les coups de théâtre venir, il faut se rendre à l’évidence : ils ne sont pas époustouflant, ils ne nous laissent pas cloués sur notre fauteuil de ciné. Pire, dans le cas du tout dernier rebondissement, celui qu’effectivement je n’ai pas vu venir pour le coup et pour cause : il est à peine crédible ! L’histoire d’amour entre la belle blonde et le très beau mec n’est pas passionnante non plus, elle n’est pas suffisamment bien utilisée, pas fouillée, pas assez écrite. Elle aurait pu apporter un vrai plus à l’histoire, donner du fond, et même de l’intensité alors que là, elle fait superficielle. D’ailleurs tout fait superficiel dans ce film, jusqu’à la bande annonce et même l’affiche, dommage…