Couronné de lauriers, tant aux USA qu'à Cannes, "Fruitvale Station" était fort attendu... etr se révèle une complète déception... La dernière journée de la victime d'une bavure policière inqualifiable, voici un beau sujet, et ce d'autant que le cinéma politique militant US est quasiment inexistant. Mais, au final, qu'est qu'on voit à l'écran ? Pas grand chose, et en plus mis en scène et filmé sans aucun talent. Pas grand chose parce que, logiquement, la dernière journée de la future victime n'a rien d'une "Journée Particulière" (clin d'oeil voulu à un grand film politique de Scola), et donc limite singulièrement le propos politique potentiel : alors oui, Coogler s'est cru malin en ajoutant du sentimentalisme à la pelle, en montrant la mort d'un chien pour nous faire un petit symbole sympatoche, et en suggérant que ce jour-là, l'ex-dealer avait justement décidé de ne plus dealer ! Edifiant, tout cela, mais pas très subtil, non ? Mis en scène et filmé sans aucun talent : un critique français, sans doute sourd, aveugle et amnésique, a mentionné Cassavetes ! Une envie de hurler nous saisit, car comment même imaginer comparer l'incandescence d'un Cassavetes - qui n'a malheureusement aucun hériter aux USA - avec la bouillie fade et conventionnelle qu'on voit dans "Fruitvale Station" ? Alors bien sûr, le fait divers en lui même, atroce, impressionne, mais c'est bien le moins qu'on puisse attendre, non ? Il est finalement déplorable que le seul ressort du film - fondamentalement malsain - c'est le suspense que le spectateur se crée lui-même en essayant de deviner comment on va en arriver à la fin, chronique d'une mort annoncée... Triste bilan !