Sensé clôturer une décennie faste de succès critiques et commerciaux pour les studios Disney, Tarzan ouvre plutôt une nouvelle ère, celle de la grande déperdition artistique qui caractérisa Disney dans les années 2000, enchaînant les productions mineures à l'ombre de Pixar, devenu le nouvel El Dorado de l'animation grand public. Alors, qu'est ce qui ne va pas dans cette adaptation de l'oeuvre de Burroughs? Déjà, premier gros point faible, qui marque dès les premières minutes du film : la musique. Loin des somptueux arrangements d'Aladdin ou de la grâce de La Belle et la Bête, la BO de Tarzan, chantée par Phil Collins, donne véritablement envie de vomir par les oreilles et dépasse très vite les limites du supportable. L'autre problème, c'est l'animation, vendue par les campagnes promotionnelles comme "magnifique". Certes, on sent que le film a bénéficié de moyens importants et l'animation n'a pas été assurée par des bras cassés, loin de là. Cependant, le mélange permanent animation traditionnelle/images de synthèse a mal vieilli et donne au film un aspect brouillon, comme si, n'ayant pu se décider entre faire un film traditionnel ou un film en images de synthèse, les producteurs avaient ordonné que l'on fasse les deux, ce qui nous donne une espèce d'hybride mal défini, et c'est malheureux car les images et séquences en animation traditionnelle sont remarquables, mais gâchées par la présence de froides images d'ordinateur qui évoquent davantage un jeu de Playstation1 qu'un Disney (et comble, du mauvais goût, on a aussi le droit par moment à des images réelles directement incrustées dans le film). A celà, j'ajouterai que les personnages manquent de charisme, que le personnage de la gueunon Tok en particulier est insupportable (on saluera au passage l'exploit de la société Disney d'avoir introduit le personnage stéréotypé de la "black de service" bavarde et amie avec tout le monde dans l'un de ses dessins-animés) et que l'humour est franchement peu inspiré pour un Disney, les gags, trop peu nombreux, manquant sérieusement de fraîcheur et d'originalité. Au final, il ne reste donc qu'une grosse déception et de l'incompréhension : comment Disney, entreprise maîtresse dans l'animation, a t-elle pu dégringoler ainsi?