Très peu nourri à Disney quand j'étais gosse, j'me suis penché sur le film d'anim' (de manière générale) par moi même vers 16, 17 ans. Je louais ces VHS en cachette entre deux soirées films d'horreur-SF-fantastique-pizza entre potes, et j'les matais tout seul, complètement émerveillé par les dessins qui bougent, et, parfois, par le potentiel hautement génial qui explosait violemment de chaque image.
Tarzan fait partie de ces quelques et rares "parfois", où au delà du charme naturel d'un coup de crayon qui prend vie, on est littéralement scotché devant la justesse et la précision des mouvements de chaque élément animé, d'un gorille de 200 kilos au bout ondulant d'une petite liane sous le vent. Voici un des Disney "actuel", un des derniers réalisés en dessins classiques, que je ne me lasse pas de voir et revoir. On dit parfois que le dernier "grand Disney" est Le Roi Lion, qu'ensuite on a qu'une suite d'essais plus ou moins réussis ou ratés, mais qu'on assiste après 1995 à la mort de Disney dessin et la douce naissance du génial Pixar.
Très libre, Évoluant dans des décors purement magnifiques et entouré des gorilles, dont Kerchak, le dos argenté de la bande, véritable monstre de muscles et de charisme, aussi bourru que loyal, et complètement splendide, Keane s'inspire de son neveu amateur de rollers pour faire bouger Tarzan de branche en branche. Et si l'idée peut paraître étrange, le résultat est bluffant, d'une fluidité incroyable.
Glen Keane nous sert son chef d'oeuvre, mon préféré du nouvel age, alliant ses précédents travaux et études dans cet homme quadrupède possédant toute la grâce aquatique d'Ariel et la bestialité brutale de La Bête.