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    Después de Lucía
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    128 critiques spectateurs

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    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mars 2013
    Lucia est décédée dans un accident de voiture. Roberto, le mari, et Alejandra, la fille choisisse de vivre leur deuil de l’autre côté du Mexique. Arrivée sur place, lui trouve un emploi et elle intègre son nouveau lycée et s’y fait rapidement de nouveaux amis. L’amitié chez les ados peut vite tourner à la haine. Brillante, joli et douce ; le film nous montre tout le processus qui va conduire son groupe à en faire son bouc émissaire ; jusqu’à la descente aux enfers. Très fort mais surtout très éprouvant. D’autant plus que la jeune fille, prise dans un piège, refuse de parler à un père en deuil. Elle doit porter la famille, vivre des brimades, des violences, des humiliations et du harcèlement sans aucun adulte relais. Toute la gamme du harcèlement entre jeunes de la bourgeoisie mexicaine passe en revue. Michel Franco explore avec beaucoup de froideur, de distance et de manière clinique une violence qui au début semble ordinaire. Sans artifice dans la réalisation (de longs plans fixes larges d’où les acteurs entrent et sortent), la sobriété d’une mise en scène prenant le temps de nous laisser nous imprégner de la tension permet au propos de prendre toute son ampleur. Ce film joue avec nos nerfs jusqu’à une très longue scène finale de plusieurs longues minutes (en plan fixe ou enfin presque… on est sur une barque) dont on se souvient très longtemps après la fin du film. Une dernière cruauté absolue comme une cerise sur le gâteau. La limite du film réside dans ce crescendo jusqu’ à ce final éprouvent. Etait ce nécessaire d’aller jusqu’au bout ? Mais surtout où sont les adultes dans les salles de classe, en voyage scolaire pour intervenir et voir ces violences prenant de l’ampleur ? Soit ils sont totalement absent (crédibilité ?) soit ils ferment les yeux (scandaleux) ? Le réalisateur ne donne pas les clés.
    Primé à Cannes en 2012 dans la sélection « Un certain regard », c’est un film à voir…
    Charles G
    Charles G

    34 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2012
    Les premières images nous transportent immédiatement dans un film remarquablement filmé, où l'intensité est poignante de bout en bout. La relation entre une adolescente et son père, unis dans la douleur de la perte du troisième membre du foyer, est finement décrite. Mal à l'aise, mais contents de pouvoir compter l'un sur l'autre, ils trouvent malgré tout une forme de complicité dans le douloureux chemin auquel ils s'affrontent. Et, alors qu'on croyait avoir les clés du film en main, Ale, la fille donc, qui s'était apparemment bien acclimatée dans son nouveau lycée, est victime du mal du 21ème siècle. Mark Zuckerberg prévoyait il y a deux ans la disparition de toute vie privée d'ici 2025. Ale en fait les frais, mais est bizarrement consciente de la caméra qui filme ses ébats d'une nuit. Première incompréhension du spectateur. Ses amis fraichement trouvés se tournent alors contre elle de manière unanime, ce qui là aussi semble un peu gros, et se mettent à lui faire des crasses de plus en plus dures, pour terminer dans le très très trash. Le plus dérangeant est finalement le fait qu'Ale se résigne à être la sous-merde de son lycée alors qu'on aimerait la voir se rebeller. Il faut malgré tout louer les points positifs du film qui sont très nombreux. La tension est à son comble et les scènes sont effectivement très choquantes, même si on n’atteint pas encore le niveau d'Haneke. Les acteurs sont époustouflants, sans exception. Et enfin, il est tout bonnement impossible de s'ennuyer ni même de sortir du film pendant une minute, tant on est pris à la gorge. Un film très difficile à déconseiller aux âmes sensible, et qui met bien deux jours à être digéré.
    Neo_Ryu
    Neo_Ryu

    10 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2012
    Un drame psychologique qui nous montre ce dont les êtres humains sont capables de faire par jalousie et désespoir. spoiler: Le film aurait cependant gagné à ajouter un petit quelque chose sur la fin qui n'en est pas une, un appel d'Alexandra à son père par exemple pour intensifier l'aspect psychologique.

    Il n'en reste pas moins un très bon film, qui ne plaira certes pas au grand public, mais dont la profondeur de la jeune fille dans son drame captive.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 1 décembre 2012
    Después de Lucía traite de problèmes d'actualités dont il faut prendre conscience. La cruauté d'une génération impitoyable et parfois profondément méchante, des garces jalouses chez les filles aux petit prétentieux qui se valorisent chez les garçons, qui font vivre un véritable enfer à une de leur camarade et amie. L'harcèlement moral et physique d'une adolescente dont la vie est détruite à cause d'une vidéo, représentation d'une societé désormais reliée aux images. Le pourquoi du silence et de l'acceptation de la violence, qui nous excède pendant toute la séance.
    Michel Franco sublime parfaitement sa mise en scène avec de longs plans fixes et des hors-champs nous laissant dans l'obligeance de regarder des scènes parfois insoutenables, violentes et dures, qui disent tout mais sans tomber dans le voyeurisme, et qui ne nous laissent aucune possibilités d'évasions tout comme la jeune héroïne superbement interprétée par Tessa La. C'est un film éprouvant, mais qui fait partit de ces œuvres nécessaires au cinéma, de celles qui nous montrent la part sombre de l'homme et la dureté du monde avec une profonde sincérité et un réalisme brutal, qui vous mettent une énorme claque. Il met en valeur les non-dits de la vie et de la souffrance auxquels il faut faire face avec une puissance émotionnelle qui vous cloue à votre siège. Después de Lucía est magnifique, autant dans ses images que dans sa mise en scène et dans son bouleversant sujet.
    arnaud1996
    arnaud1996

    6 abonnés 169 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 novembre 2012
    quel beau film qui traite si bien les problèmes rencontrés par une ado et si bien cachés
    Nicothrash
    Nicothrash

    367 abonnés 3 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 novembre 2023
    Quelle claque ! Après un début lent et ennuyeux, on entre dans le vif du sujet avec des thèmes plus que jamais d'actualité, le harcèlement à l'école, le viol, la manie de filmer tout ce que l'on fait, le tout dans un fracas d'images qui marquent et choquent le spectateur. On a malheureusement tous connu dans notre enfance une personne qu'on appelle une tête de turc, quand on se trouve du "bon" côté, on s'amuse, et bien voyez maintenant le ressenti d'une victime. Cette fille qui subit les assauts, agressions et autres humiliations en tout genre de ses cruels camarades fait preuve d'une force de caractère hors du commun, ce qui n'est pas le cas de son père, déjà affaibli par la perte de sa femme. Un film, somme toute, quelque peu exagéré par moment mais qui amène une vraie remise en question sur nos actes, même les plus anodins. C'est très dur mais d'une indéniable utilité, dommage que le tout soit alourdi par de nombreuses longueurs, on n'était pas loin du chef d'oeuvre, et si je parlais de claque sur l'ensemble du film, tendez l'autre joue car la fin en est une autre ...
    le clunisois
    le clunisois

    9 abonnés 214 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 novembre 2012
    La lumière de la salle se rallume… et tous les spectateurs restent pétrifiés sur leur siège… pourtant, avec un peu de recul, la question se pose : une telle fin était-elle nécessaire ? Quoi qu’il en soit, il y a bien longtemps qu’un film ne m’avait pas procuré un tel malaise, mais ne pas ressortir indemne est une preuve de réussite… la réalisation est excellente, et ça commence dès les premiers plans, un tout petit trajet en voiture, qui créée déjà la tension… On pourrait penser que le scénario s’éloigne du thème du deuil qui donne son titre au film. Mais la (non) réaction insupportable de l’héroïne, l’incapacité à communiquer du père et de la fille, l’acte final extrême (chut ! !) ne peuvent avoir du sens sans cette brisure originelle. Un grand film, implacable, pas aimable mais bouleversant et difficile à oublier.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 7 novembre 2012
    troublant, renversant... je m'attendais à ce que le film soit davantage centré sur le deuil que le père et sa fille subisse et pendant le film j'ai été surprise, je trouvais que ça passais en second plan... mais ce n'est pas gênant, au contraire, je ne m'attendais pas à la tournure allant vers le harcèlement (enfin, "harcèlement" me semble trop faible pour qualifier ce qu'elle subit) et je l'ai vraiment pris comme une grande claque. Chacun de nous est en contact avec des jeunes, des gens susceptibles de subir ce genre de choses, s'en souvenir ne fait pas de mal ! Et pour ne rien gâter, les acteurs sont splendides ...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 7 novembre 2012
    Un grosse claque qui peut parfois sembler exagérée tant les faits sont cruels.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 novembre 2012
    Dur, premier mot qui vient... une ado et son père en plein deuil arrivent dans une nouvelle ville pour tout changer et se reconstruire... c'est l'inverse qu'il va se passer et à l’extrême. Alexandra va trouver rapidement une petite bande sympa et avec eux elle fera la fête à la suite dune chaude soirée ce sera le tourbillon de l'enfer... elle va devenir le souffre douleur de sa bande et ils vont lui faire subir humiliations et violences extrêmes... c'est dérangeant, bouleversant on se trouve en situation de voyeurs et on a envie de crier pour elle car elle, ne dira rien pour "protéger" son père ? elle vient de perdre sa mère et elle se sent coupable ? peut être rien n'est dit. Elle choisira l'isolement, le père va répondre à cette douleur par la violence, la fin est tragique et nous laisse traumatisé ... pourtant j'aime les films dramatiques, mais celui-là est à la limite psychique pour moi... la question de la jeunesse d'aujourd'hui est posée aussi : portable, alcool, drogue... si vous êtes bien accroché allez y ! c'est un très bon film...
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    43 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2012
    La jeune Alejandra, qui vient de s’installer à Mexico avec son père cuisinier après la mort de sa mère, commet l’erreur de céder aux avances d’un camarade de classe lors d’une soirée trop arrosée. Ce dernier n’ayant rien trouvé de mieux que de diffuser la vidéo de leurs ébats, la pauvre Alejandra va subir les pires sévices et humiliations de la part de tous les élèves. Michel Franco filme la violence et la cruauté des ados avec un réalisme et une fluidité qui tient le spectateur en haleine tout au long de la descente aux enfers de son héroïne. La jeunesse peut parfois se montrer inhumaine et perverse, sous l’effet de la bêtise collective et de l’inefficacité de l’encadrement scolaire. Le réalisateur a fait appel à de jeunes amateurs pour préserver le naturel du jeu, et parvient à un résultat aussi convaincant que celui de Laurent Cantet dans Entre les Murs. Ce film, hélas distribué en catimini, mérite que l’on se donne la peine de le chercher dans le réseau des salles d’arts et d’essais.
    Robert D
    Robert D

    6 abonnés 139 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 octobre 2012
    Un très bon film, un film fort joué par des ados très nature. Pas de fioritures mais une vie de tous les jours qui montre que les alcools, drogues... desservent car une violence psychologique grandissante extrême voit le jour. Ce pourrait être la vie de nos enfants ou petits enfants! Malheureusement la fin est tragique et d'une froideur qui ne nous laisse pas insensible. "Beau" final qui amplifie la pression.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 octobre 2012
    Difficile de dire qu'on a "adoré" ce film sans passer pour un odieux spectateur complaisant de la violence et la perversité dans lesquelles chacun d'entre nous - avec son côté obscure - peut sombrer en fonction des circonstances ou des fréquentations!
    On comprend qu'en être affaibli ne peut être que sonné par ce qu'il lui arrive, on comprend qu'un père désespéré peut passer à côté de son enfant chérie, on comprend aussi comment les jeunes, grâce ou plutôt à cause de leurs outils "modernes" de vie, peuvent vite se retrouver dans l'immonde de leur caractère

    Film bouleversant. Je croyais pleurer AVANT le film... j'ai plutôt eu envie de vomir!
    A voir...absolument
    Et à emmener voir pour les ado
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 21 octobre 2012
    Au début j'ai trouvé le rythme un peu lent mais ça ne fait que renforcer l'atmosphère oppressante et dérangeante de ce film.
    Robin M
    Robin M

    70 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2012
    http://lecinemaduspectateur.wordpress.com/2012/10/25/despues-de-lucia/ | Le cinéma mexicain renaît actuellement en choisissant de ce focaliser sur le pouvoir dénonciateur du cinéma. Voyant dans ce dernier une catharsis qui permettrait de purifier le spectateur et de l’éloigner une fois sorti de la salle de l’escalade de violence rendue possible dans un pays démocratique mais peu stable. Ainsi, les réalisateurs mexicains mettent l’accent sur les problèmes internes du Mexique s’attaquant avec « Miss Bala » (de Gerardo Naranjo, présenté dans la sélection Un Certain Regard à Cannes en 2011) aux problèmes de la drogue qui, bien que gangrenant la figure de l’autorité, touchent surtout des citoyens lambda qui sont victimes d’une menace qu’ils ne peuvent combattre et qu’ils ne peuvent accepter.Mais l’escalade de la violence de Michel Franco, le réalisateur de « Después de Lucia », est une violence de l’intime qui peut alors prétendre à l’universel. Si la question de la drogue est latente mais présente, elle peut se voir comme un des facteurs qui créent les comportements anti-sociaux du film. Cependant à l’inverse du phénomène d’exclusion souvent annoncé, la drogue crée ici une communauté qui rejettent le non-consommateur. Ceci est extrapolé, certes, les comportements à l’encontre de Alejandra reposant sur une haine mais pouvant peut-être s’expliquer dans leur extrême brutalité par la drogue qui nécrose la population en entrant par sa jeunesse. « Despues de Lucia » reflète alors la locution latine « l’homme est un loup pour l’homme ». C’est la destruction d’un congénère qui est le but.

    L’extrême dureté du film de Franco est, en complémentarité avec son sujet, due à la recherche de montrer la vie sans utiliser les fioritures du cinéma. Le but n’est pas de raconter une histoire, mais de raconter l’Histoire – la vie. « Después de Lucia » se plaçant comme l’illustration de la dureté de l’adolescence et de création de bouc-émissaire pour exulter les défauts de l’âge ingrat. Les bourreaux ne veulent finalement que transposer leur mal être sur des êtres, perçu comme ennemis, qui l’ont déjà dépasser et qui brillent par leur confiance en eux. C’est le cas de Alejandra. La puissance du film et le trouble qu’il dégage résident alors dans cette recherche de la réalité. De ne montrer que ce que montre la vie et de ne jamais chercher un pathétique ou des effets cinématographiques qui diraient alors au spectateur que les faits sont fictifs, et donc qu’il n’assiste pas réellement à cette mise à mort sociale. Le parti pris de Franco se légitime par la création d’une image-image, théorisé par Godard, amenant alors le cinéma à sa caractéristique de fenêtre ouverte sur le monde. Le réalisateur est maître du détails sur lequel il se focalise, mais il inscrit son regard dans une vision généraliste. Ainsi, modifier l’image ou lui ajouter des effets montreraient la vacuité de l’utilisation d’une image « belle en soi », qui amènerait le cinéma dans une logique de seule contemplation. Certes, toutes les scènes ne sont pas forcément utiles à l’intrigue, mais elles sont le symbole de la vie qui passent. Et surtout, la mise en place d’une routine qui permet à la victime Alejandra de cacher sa descente aux enfers. Ce n’est pas la vie qui changent, mais les entités sociales qui modifient leur regard sur elle, la voyant comme une rival à abattre La collectivité aillant toujours raison du singulier.

    Le trouble malsain, qui grandit tout au long du film, est forcément et volontairement accentué par cette recherche du réel qui pousse le spectateur à se questionner sur la véracité de ce qu’il voit: assiste-t-il au fait comme dans un documentaire ou voit-il juste une fiction. Mais Franco cantonne le spectateur dans ses retranchements, amplifiant son pire défaut: l’impuissance. Cette passivité est dérangeante car elle place le spectateur au même niveau que les bourreaux: cautionnant la maltraitance puisque ne pouvant intervenir. Le spectateur n’a comme solution que d’assister à l’horreur. « Después de Lucia » flotte au dessus du spectateur pour mieux le bouleverser, tant au moment du film qu’après. Michel Franco n’est pas un réalisateur hors-pair, puisque son seul effet de style a lieu dans un prologue vain et inutile, mais il parvient à contrebalancer cette faiblesse par un scénario vu comme un assemblage de scènes percutantes. Il cherche l’escalade de la violence, mais à une échelle temporelle lente, perturbant le spectateur dans la durée. Détruisant dans un premier temps le physique (les cheveux, les vêtements), puis le mental, souffrance ultime et perpétuelle. Il amène comme seul échappatoire l’exil, et donc une mort sociale qui devrait amenée une renaissance ailleurs. Mais, c’est là que rentre en compte l’effondrement moral qui devient alors une barrière à la reprise d’une vie sans traumatisme. Nous quittons Alejandra isolée, Michel Franco lui laissant une échappatoire mince d’une vie sans bourreaux, mais d’une vie où elle ne vivra plus.
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