Immense film de Vinterberg. Moi qui ne suit d'habitude que très peu attiré et conquis par le genre drame sociaux, j'ai été bouleversé.
Jagten c'est tout d'abord un film porté par un incroyable Mads Mikkelsen, récompensé à Cannes pour sa prestation, et complètement aux antipodes des rôles qu'on lui offre dans les productions hollywoodiennes (très souvent des méchants).
Et puis Jagten c'est surtout la vie d'un homme qui bascule à cause d'un mensonge. De ce mensonge découle énormément d'événements, de scènes très puissantes, qui touchent, des relations fraternels brisés.... Cela aborde beaucoup de thématiques comme cette immunité que l'on accorde à la parole des enfants, les différents clans se créant, ou le point de vue très intéressant de Marcus (le fils de Lucas).
Le tout parfaitement mis en scène par Thomas Vinterberg, qui joue magnifiquement avec les zooms ou les gros plans par exemple.
"La Chasse" est un film de Thomas Vinterberg avec Mads Mikkelsen dans le rôle principal. Le film raconte l'histoire d'un homme accusé à tort de pédophilie. L'interprétation de l'acteur principal est remarquable, incarnant un personnage dont sur lequel le sort s'acharne. Le film parvient à nous mettre mal à l'aise, le coup de poing est réussi. En revanche, les ficelles du scénario sont parfois un peu grosses, les arguments sur lesquels reposent l'intrigue ne semblent pas suffisants pour que l'ensemble soit franchement crédible. De plus, la mystérieuse séquence de fin ne paraît pas être une conclusion vraiment satisfaisante pour le film. "La Chasse" vaut le coup d'être vu une fois, probablement pas deux.
Ça fais du bien de quitter le cinéma américain un peu, on tient une petite perle dramatique réalisé avec soin. Comment un mensonge peut avoir de telles conséquences ? Ça fais froid dans le dos ! Un film qui nous tient en haleine tout le long. Un rythme certes lent mais rattraper par un scénar efficace !
C'est bouleversant, cette mécanique de destruction qui se met en place autour du personnage. L'épouvante est bien là. Je ne vois pas trop ce que l'on peut proposer de mieux dans ce domaine.
Les forêts rousses du Danemark en automne. L’homme dompte la nature en se baignant dans ses lacs glacés, en attendant des heures la meute de cerfs pour en abattre un, pour l’amour de la chasse ou pour devenir un homme ? Lucas travaille dans un jardin d’enfant où il brise le cœur de la petite Klara sans le savoir. Dans la douleur l’enfant prononce des mots qui portent à confusion… Ils feront basculer la vie de Lucas. La vérité sort-elle de la bouche des enfants ? Si depuis longtemps Thomas Vinterberg a abandonné son Dogme créé en 1995, le sujet difficile de l’accusation de pédophilie traité de manière à douter de chaque personnage s’inscrit clairement dans la lignée de « Festen », film qui avait gravé le talent du réalisateur dans nos mémoires en 1998. Cette fois-ci la mise en scène est léchée, lancée à la poursuite des gros plans sur Mads Mikkelsen, qui incarne un Lucas grandiose de retenue. L’ambiance oppressante vire à l’insoutenable lorsque pris pour gibier par sa communauté, Lucas marche sur le fil à la lisière de l’humanité et de l’animalité. Qui va y basculer en premier ? Dans ce drame les animaux ne sont-ils pas plus humains que l’homme ? Homo Homini Lupus, Plaute l’écrivait déjà dans l’Antiquité : « l’homme est un loup pour l’homme ».
On assiste à une descente aux enfers. Un film qui nous marque tellement que l'on étouffe.. Il y a des scènes que j'ai eu beaucoup de mal à regarder tellement qu'elles me gênaient, m'angoissaient.. véritable drame qui est loin d'être une fiction, malheureusement.
Film poignant sur la propagation des rumeurs, la force des récits inconscients, l'amitié, la filiation et l'amour. Dit comme ça, ça pourrait sembler gnangnan, mais il n'en est rien ! L'ensemble est subtile, avec en sous texte, sans jamais trop en faire, le thème de la chasse : la proie éternelle qui n'a rien demandé. Les personnages sont réalistes. Les acteurs impeccables. Un film tout en nuance et en justesse qui prend le temps de nous bouleverser en douceur.
Quelques longueurs mais reste sympa à suivre. l'ambiance malsaine présente monte crecsendo.. Histoire qui peut arriver à n'importe qui, c'est glaçant...
Après avoir vu Drunk en salle ; que j'ai adoré ; je me suis dit qu'il fallait que je me penche un peu plus sur la carrière de Thomas Vinterberg. Et c'est chose faite avec Jagten. Quel immense chef-d'oeuvre. Le film parle d'un sujet très grave, et le traite avec intelligence et pertinence. L'adage "la vérité sort de la bouche des enfants" va ici être rapidement remis en cause, mais seulement pour le spectateur. En effet, ce qui est affreux dans ce film c'est que nous, en tant que spectateur, on sait que Lucas est innocent. Mais tout le monde va plutôt croire l'enfant. Ainsi, Lucas devient une figure tragique, lynché et hué par tous. À partir d'une simple petite fausse révélation, il va devenir une vrai paria, rejeté par toute sa ville. Les nombreuses scènes où il se fait maltraiter et rejeté donnent les larmes aux yeux et elles paraissent extrêmement crédible grâce à la mise en scène fluide de Vinterberg. Ainsi comme le titre l'indique, Lucas se fait chasser, traquer comme une véritable proie. Et la dernière scène, en plus de mettre en exergue ce propos, est particulièrement glaçante et révélateur de la condition humaine : l'Homme est un véritable loup pour l'Homme. Enfin, Mads Mikkelsen nous livre ici une performance émouvante avec un personnage au bord de l'implosion mentale, qui semble prêt à craquer à n'importe quel instant. Immense chef-d'oeuvre !
Mettant en scène Lucas, un auxiliaire de jardin d'enfants accusé à tord de pédophilie, ce drame danois m'a complètement bouleversé
Alors que je m'attendais à une véritable chasse à l'homme où le protagoniste aurait dû fuir la ville, le film repose en réalité sur une lente et prenante descente en enfer. Tandis qu'une lente progression aurait pû être vue comme un défaut, elle est en réalité une véritable qualité qui fait tout le charme du film : j'ai vu mon sentiment d'angoisse petit à petit s'intensifier à mesure que l'étau se resserrait autour du protagoniste. Un véritable sentiment d'injustice s'installe dès les rouages de l'intrigue lancés. L'affection que l'on porte à Lucas fait naître une véritable peur chez le spectateur : la situation semble prête à exploser à tout moment.
La Chasse se voit justement ébranlé par des scènes véritablement intenses, où cette peur devient réalité, au grand dam du spectateur qui est bouleversé dans son sentiment d'injustice. Une scène en particulier était un véritable crève-coeur : la séquence à l'Église. Raffinée par le talent de Mikkelsen, j'ai compris à ce moment précis pourquoi l'acteur avait remporté Le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes de 2012. Jamais auparavant je n'avais été aussi ébranlé par une séquence et touché par un personnage.
La quasi-absence de musique tout au long du film m'a d'autant plus plongé dans la solitude de Lucas, petit à petit abandonné par ses proches. Quant à la colorimétrie et la lumière, elle donnait un ton à la fois réaliste et profond au film.
En guise de fin, le réalisateur nous offre une ultime séquence lourde de sens, concluant avec superbe ce long-métrage prenant.
Mais le film ne tombe jamais dans l'abus mélodramatique : il se garde dans une certaine mesure qui le rend plus authentique, plus réaliste, et ainsi renforce son sublime. Il ne ressemble pas à un énième drame au héros masculin persécuté.
En bref, La Chasse est un drame sans artifice, nouveau, à part entière et vraiment appréciable dans le milieu du cinéma, qui semble continuellement s'essouffler avec les années.
Interprétation sans faute. Le sujet est intéressant ; le scénario cède à quelques facilités manichéennes. L'ensemble rend bien l'atmosphère délétère de la suspicion générale et pose la question du témoignage d'un enfant et de son traitement.