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vidalger
326 abonnés
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3,0
Publiée le 21 juin 2014
Sur des thèmes très proches de ceux développés dans The Housemaid, la corruption du pouvoir, la dialectique du maître et du valet, la liaison entre sexe et pouvoir, le réalisateur coréen nous offre un drame quasi shakespearien, épuré, plein de violence et de cynisme. On a toutefois un peu de mal à ne pas croire à une présentation caricaturale, à une charge manichéenne, tout en distinguant dans la réalisation du film, une certaine part d'admiration et d'envie pour ce monde de pouvoir, beauté, sexe et argent. Les acteurs sont parfaits.
"The Housemaid" nous avait déjà laissés dubitatifs, et Im Sang-soo descend encore nettement d'un cran avec cette "Ivresse de l'Argent" aussi vide que son titre français : dans le même décor que son film précédent (d'ailleurs directement cité par deux fois dans une auto référence puérile ), Im filme de la même manière, c'est à dire avec une classe indiscutable, des personnages caricaturaux à l'extrême dans des situations aussi confuses que peu crédibles. Les thèmes à charge contre la classe supérieure coréenne corrompue, arrogante jusqu'à l'inhumanité s'accumulent, non sans une certaine pertinence (la collusion avec les milieux d'affaire internationaux, malheureusement représentés par un personnage soi disant américain ridicule, l'exploitation de la main d’œuvre philippine réduite à une sorte d'esclavage moderne, etc.) et finissent par saturer le film par leur excès. Flou dans sa dénonciation tout azimut, "l'Ivresse de l'Argent" souffre également d'une fascination exagérée - et clairement malsaine - de la part de Im Sang-soo envers les turpitudes qu'il dépeint complaisamment : scènes de sexe ou de dégustation de vins, l'envie n'est jamais bien loin, ce qui relativise la critique. On retiendra quand même une scène étonnante et réussie, celle de la dérouillée que prend "notre héros" de la part du fils de la famille : décalée, amusante et fort bien filmée, cette scène pointe le film malicieux et léger que "l'Ivresse de l'Argent" aurait pu être.
L'Ivresse de l'Argent est un film plutôt plaisant à suivre mais qui laisse très vite entrevoir ses limites ... Sa critique caricatural de la bourgeoisie amuse tant le portrait est accentué mais trouve aussi au travers de sa cruauté exacerbé un manque de relief et de consistance quelque peu dérangeant. Les comédiens sont eux aussi sur cette ligne de crête et s'en contentent. Un film d’esbroufe qui carbure toutefois à 100 à l'heure.
Il ne faut pas espérer ici avoir un regard neuf sur les milieux de l'argent et du pouvoir, enivrés au point de commettre les pires exactions sans le moindre scrupule, trop préoccupés de sauvegarder leurs empires et leurs prérogatives. Le nouveau film de Im Sang-soo, qui peut être vu comme un prolongement quelques années plus tard du précédent The Housemaid, vaut surtout pour sa forme, l'élégance raffinée de sa mise en scène et l'installation d'une atmosphère glaciale sous des dehors policés, extrêmement courtois et sophistiqués. La manipulation et la vengeance sont néanmoins à l’œuvre dont la principale victime est sans doute le tendre agneau placé au sein de la meute de loups qui le séduisent et le corrompent, espérant aussi en faire un des leurs. Tout ceci est sophistiqué comme la maison d'un luxe inouï, sans faute de goûts, de cette famille surpuissante, dirigée d'une main de fer par une femme sèche et calculatrice, prête à sacrifier les siens. Des toiles d'art contemporain accrochées aux murs jusqu'aux grands crus que les nantis ne semblent jamais cesser de déguster, nous pénétrons dans le monde de l'ultra richesse. Dont au final on trouvera qu'elle est plutôt lisse et ennuyeuse, faute d'instiller dans un scénario assez poussif et attendu des rebondissements et une réelle cruauté. L'ensemble est beau, donc agréable à contempler, comme on feuillette un magazine de décoration dans une salle d'attente ou on regarde une émission sur les maisons de prestige. Mais on peine à saisir pourquoi ces personnes, oisives et assez banales - en tout cas, présentées comme telles - sont à la tête de centaines de milliards. Il manque incontestablement une dimension plus tragique, plus épique pour que nous soyons concernés, fascinés ou indignés par l'affreuse comédie des apparences et de la puissance que les hommes de par le monde entier jouent avec une authentique délectation.
Après « The housemaid », je ressors encore une fois enchanté du travail d’Im Sang-Soo. Un scénario remarquable où il aborde les pourris de ce monde de manière très subtile et élégante à travers ce portrait de famille fascinant. On entre dans le film dès le 1er plan en découvrant cette pièce contenant ces immenses tas de billets qu’il faudrait un fenwick pour les déplacer. La grande partie du film se déroule dans une demeure luxueuse où chaque élément de décor, principalement en noir et blanc, a été merveilleusement photographié avec un éclairage sombre pour montrer la froideur de ces individus. La mise en scène est précise, originale avec des plans de toute beauté. Il y a quelques passages musicaux pour appuyer certaines émotions mais restent assez discrets pour laisser place aux dialogues percutants. On s’attend à ce qu’il se passe quelque chose d’horrible et on n’est pas déçu. Bien que cela démarre en simple adultère, on assiste à une véritable implosion de ce cercle si puissant et si fragile par la même occasion. Ils ont tous un rapport de dépendance et d’avidité avec l’argent et c’est bien le problème qui va être révélé pour permettre à Im Sang-Soo sa démonstration. C’est vraiment bien écrit et réalisé avec toujours ces petites touches typiques du cinéma Sud-Coréen, sexe et violence sont au rendez-vous (même si ça reste assez soft ici), les acteurs sont au top avec Yun Yeo-Jung au sommet en vieille peau machiavélique. Très bon film pour pointer une fois de plus les inconvénients de l’argent et de la richesse même si ce n’est pas près de changer…
Mauvais film dommage car au niveau artistique c'est très bien réalisé. Il y a tellement d'autres films Coréens qui sont meilleurs que vous pouvez passer votre chemin sur celui-ci.
C'est l'histoire d'un homme travaillant pour une famille riche et puissante et qui en découvre un peu plus au fil du temps sur les secrets, les magouilles, les cachotteries et les désirs de ses employeurs. Ce n'est pas une histoire originale mais Im Sang-soo sait la traiter avec un sens aigu de la mise en scène, dans des décors aussi propres qu'aseptisés, bénéficiant d'une photographie impeccable qui met en valeur ses acteurs, tous excellents. La beauté de l'image vient en contraste avec les vices cachés d'une famille d'ordures que le réalisateur dépeint en faisant un parallèle avec les grandes puissances coréennes actuelles, n'hésitant pas à être assez radical dans son message. Reste malheureusement beaucoup de longueurs, surtout vers la fin où il y a bien vingt minutes de trop.
Le film que je devais voir se jouais dans un salle minuscule alors au niveau horaire celui-ci me correspondait ,j'ai donc changé mon fusil d'épaule ,décidément le cinéma asiatique ne laisse pas indifférent esthétiquement et visuellement ce film est froid mais les acteurs sont très bons et l'histoire tient la route mais ce film doit être réservé quand même à un public averti
L'ivresse de l'argent est un film d'une beauté luxueuse. C'est vraiment le terme qui lui convient le mieux. La réalisation au scalpel est magnifique. Les images sont d'une rare beauté esthétique. Les acteurs, Kim Kim Kang-woo et Kim Hyo-jin sont beaux à regarder, mais la conception de la beauté dans le film est liée au mal. En cela, on ne peut faire que le rapprochement entre luxueux et luxure, car le sexe est très présent dans le film. Cette beauté est plutôt proche de celle des fleurs vénéneuses. Le portrait de cette haute bourgeoisie est délicieusement immoral. On pense aux grand films du genre comme Le Mystère von Bülow (Reversal of Fortune) de Barbet Schroeder ou le jardin des Finzi-contini de Vittorio de Sica, pour la description minutieuse de cette nonchalance (dans le sens de l'alanguissement), et de cette élégance innée, et des codes fondamentaux qui gèrent ces familles. Pourtant dans l'Ivresse de l'argent ce raffinement cache un mal (inconscient et héréditaire ?). Pour la description langoureuse des personnages, il ne faut pas oublier le côté "viscontien" du film. On pense à Violence et passion ou au Guépard. Alain Delon et Claudia Cardinale, avec leur très beau physique, dégageaient un incroyable érotisme, tout comme Kim Kang-woo et Kim Hyo-jin dans L'ivresse de l'argent. Pour la critique sociale, de remarquer que depuis le cinéma est passé à autre chose. Des très fallacieux Théorème de Pier Paolo Pasolini, et le Charme discret de la bourgeoisie ou même Le journal d'un femme de chambre de Luis Buñuel, très marqués par leur époque avec leurs critiques marxistes, on voit depuis le parcours de ce thème dans le cinéma, et de constater que la haute bourgeoisie a gagné. Certes elle maltraite les gens. Elle les prend, les use et les jette. Elle sait pourtant récompenser un bon employé corvéable à merci, mais il faut suivre les règles inhérente à cette classe sociale dominante.
Soumission, humiliation, fascination. Bienvenue dans le monde des très riches coréens, un royaume où s'exhalent des parfums douteux, où le fric est roi, où la prévarication prévaut, où les scandales s'étouffent, où le sexe se consomme comme une drogue. L'ivresse de l'argent est dans la lignée de The Housemaid, le dernier opus d'Im Sang-soo. En plus glacé encore, avec un humour sous-jacent pour évoquer ce monde des nantis sans scrupules. Intelligemment, le réalisateur suit les pas d'un sous-fifre, homme à tout faire, dont l'impassibilité et la stature marmoréenne résisteront difficilement à cet univers du lucre et du stupre. Le procédé est simple et permet au spectateur de s'identifier à ce factotum témoin. Sur le plan esthétique et de la mise en scène, le film est une splendeur digne d'un Wong Kar-wai. Mais dans des tons métalliques et froids car pour la chaleur, il faudra repasser. C'est la limite de L'ivresse de l'argent, un raffinement et une image ultra léchée qui ne sont pas loin de prendre le pas sur une intrigue qui manque d'originalité. Cela reste un bel objet, cependant, avec un discours percutant sur les différences sociales en Corée et l'arrogance sans bornes des privilégiés. A cet égard, le portrait de la vieille dame, chef d'un empire industriel, libidineuse et cynique, est effrayant à souhait
Un peu déçu, mais c'est bon quand même. L'histoire montre habilement les dérives de l'argent et de la soif de pouvoir. C'est peut-être trop gentil, ou juste assez. Essayant de garder une certaine éthique, on voit que le personnage principal subit peu à peu le jeu de la manipulation. Esthétiquement réussi, interprétation correcte, c'est peut-être juste un peux trop long pour le contenu.
mea culpa, j'ai parler de ce film à deux personnes comme un film de Hong Sang Soo (qui est dans un registre totalement différent d'études de la société coréenne).... Non le metteur en scène ici est Im Sang Soo, et il est aussi talentueux avec des films comme "the housemaid" ou "une femme coréenne", mais son style est totalement différent..... Ici on est dans un mélodrame visitant le fim noir, l'histoire de moeurs....Dans un vase clos, un milieu hermétique, un homme dans la soixantaine trompe sa femme dans sa propre maison.....Le film dans son début propose des scènes plutot érotiques, puis tourne au conflit psychologique sans psychologie....Que ce monde est loin de nous, c'est sans doute le défaut majeur du film..... L'argent coule a flot (en millions de dollars) et la maison a sa salle de cinéma et sa piscine intérieure qui jouent un rôle dans le film......Ici se vérifie l'adage : "l'argent ne fait pas le bonheur" et on pourrait rajouter "il pourrit les valeurs"...... C'est un film noir d'atmosphère, mais elle est plutot froide je trouve, voire synthétique....A vous de voir.....