Ah, le charme de ces petites villes américaines éloignées de tout, leurs habitants accueillants toujours prêts à s'entraider, leurs paysages pittoresques et leurs sympathiques petits sacrifices païens du solstice d'été !
On rêverait tous d'y habiter !
C'est ce qu'à décider de faire le pasteur Dan et toute sa petite famille parfaite jusqu'à l'écœurement qui déboulent un beau jour dans la charmante petite bourgade de Stull, au Kansas - connue aux USA à cause d'une légende urbaine selon laquelle son cimetière serait une passerelle vers l'Enfer et, vu le titre VF de "Nothing Left to Fear", nul besoin d'être titulaire d'un prix Nobel pour deviner où le film va se diriger.
À peine arrivée, Rebecca, la jolie fille aînée de Dan, part fricoter avec le beau gosse musclé à la voix graaave de la ville qui a pour principale occupation d'égorger des moutons à longueur de journées, c'est séduisant, on la comprend.
Et le problème, c'est que le film va se focaliser sur leur romance futile et inintéressante pour nous décrire cette communauté de plus en plus louche.
Il en résulte alors une première heure aussi fougueuse qu'une course de bulots en fauteuil roulant, où les deux tourtereaux passent leur temps à échanger des regards langoureux au milieu d'habitants aux comportements bizarres.
Seuls faits notables : deux séquences de rêves grotesques (dont une à base de moutons démoniaques, huhuhu, métaphore subtile signalée) et un gâteau piégé avec une dent (le truc de dingo, quoi !).
Entre deux baillements, le film se réveille enfin dans sa dernière partie pour nous exposer les enjeux et forces en présence et délivrer un peu d'action. Mais tout ça, malgré une ou deux rares bonnes idées (notamment le sort d'un personnage), souffre d'un manque d'originalité absolu et n'est pas aidé par une ambiance de téléfilm jamais oppressante où les apparitions démoniaques à base essentiellement de mâchoires qui se deboîtent et d'yeux noirs (du jamais vu !) déclenchent plus de sourires que d'effroi à cause d'un mélange maquillage-CGI souvent affreux. À noter que l'interprétation n'est pas en reste : la pauvre Anne Heche semble être sous Oxycodone pendant tout le film.
Bref, pour sa première production horrifique, le guitariste de Guns N' Roses, Slash, (heureusement que le score n'est pas mauvais) signe un DTV complètement anecdotique, oublié dès son générique de fin.
Rob Zombie peut dormir tranquille avec une telle concurrence.