Très agréablement surpris par ce film duquel je n'attendais strictement rien, à peine si j'étais au courant de ce qu'il racontait et de son casting. En fait, *Comancheria* fonctionne extrêmement bien et captive le spectateur d'une manière assez originale, du moins différente de mes récentes expériences de cinéma. Le film est basé sur un trinité extrêmement solide, à savoir un réalisateur rodé, David McKenzie, qui nous avait déjà offert une petite claque de mise en scène avec *Les Poings Contre les Murs*, un scénario travaillé, proposant un regard désabusé sur le Texas contemporain, et un trio d'acteurs géniaux, incarnant leur personnage avec classe et sobriété tout en proposant la construction d'un univers crédible, ni dramatique, ni comique, seulement réaliste.
Le thème qui semble dominer dans ce Comancheria, c'est la cohabitation. Entre les différentes ethnies qui peuplent le Texas, à savoir les indiens(américains natifs) et les américain (anciens européens). Entre les différentes castes de la société : les marginaux que sont Chris Pine et Ben Foster, les rangers que sont Jeff Bridges et Gil Brimingham, les banquiers et plus généralement les bureaucrates rattachés au capitalisme ou encore les joueurs du Casino, les petites frappes dans leur subaru etc...
Enfin, la cohabitation qui semble pregnante et pose le plus de problème, c'est entre le passé et le présent. Le film est un véritable témoignage de l'anachronisme permanent au Texas, dans un état où certains hommes gagnent encore leur vie à la manière des Cow-Boys du début du XXe siècle, à cheval et livrés à eux mêmes, les rangers qui portent un uniforme venu tout droit d'une centaine d'années en arrière mais qui roulent en pick up et les deux frères, hors-la-loi des temps modernes, qui braquent des banques au magnum habillés en dealers de drogue de Détroit.
Bref, sans trop en dire non plus, Comancheria est donc un film extrêmement intéressant qui se suit d'une traite sans laisser pointer une once d'ennui et propose une réflexion contemporaine vis à vis d'une société donnée, dans la lignée, sans non plus en atteindre la puissance, d'un No Country for Old Men ou d'un There Will Be Blood.
A voir !