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Acidus
735 abonnés
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3,5
Publiée le 14 avril 2014
"The Land of Hope" s'éloigne de ce que fait habituellement Sion Sono. Loin de son style délirant, violent et subversif, ce long métrage de 2012 se définit comme le plus sage et le plus conventionnel de sa filmographie. Après "Himizu" qui traité déjà de l'après Fukushima, le cinéaste nippon récidive avec une nouvelle histoire de catastrophe nucléaire fictive (mais identique à celle de Fukushima) lui permettant de brosser une vive critique de l'exploitation de cette énergie et des dangers/conséquences que cela peut amener. Bien qu'un assez répétitif, Sion Sono réussit cette incursion dans le drame réaliste.
Une belle histoire, sur la difficulté de se séparer face à une situation critique et sur le vécu des Japonais par rapport à la radioactivité et les différentes réactions face à celle ci (entraînant quelques situations comiques bienvenues). Le film est magnifique, et Sion Sono nous délivre de très beaux plans, malheureusement sa critique et son sujet tournent en rond, les 2h13 semblent alors beaucoup trop longues et on évite malheureusement pas l'ennui.
Ce film de Sono Sion est singulier dans sa filmographie. Ici, il s'agit de représenter les émotions et les interrogations du peuple japonais au lendemain de la catastrophe de Fukushima. On comprendra aisément, à travers cette pellicule, le traumatisme vécu par le pays au soleil sur le sujet du nucléaire.
(...) A travers les nombreuses images qui laissent apercevoir une cellule familiale japonaise se prenant enfin en main et cessant de n’être que des moutons asservis, Sono Sion érige un drame sans concession, lyrique, à la fois très dur et enclin au sentimentalisme. Une œuvre rare, intensément profonde que l’on ne pensait plus possible. Assurément le film de la semaine.
Sono Sion est unique. Depuis les années 1980, il est l’ « enfant de la balle » du cinéma japonais indépendant. Il est tout (pluridisciplinaire), et peu (connu). Il est un cinéaste de l’outrance – celui du gore et de l’horreur – que sublime des effets spéciaux parfois douteux « made in Japan ». Sono Sion filme le vice, la mort, et le sang qui abonde et qui coule comme la vague rouge déferlante sur le quai du métro de Tokyo dans Suicidal Club (2001). Dans l’optique de sa carrière, The Land of Hope dénote. C’est un film plus « réaliste », plus lent et plus mature (comme certains le diront sans doute). Mais il n’est pas le virage si surprenant qu’il parait. Dans la masterclass dont il était l’invité au dernier Festival de Deauville, le réalisateur japonais expliquait que son thème de la violence était bel et bien présent dans The Land of Hope mais qu’il avait déplacé la violence dans une nouvelle sphère. Elle quitte le rôle d’épiphénomène social pour devenir le cadre prédominant. Ce changement est extérieur au cinéma puisqu’il est engendré par la catastrophe de Fukushima qui ne permet plus l’insertion d’une violence vaine et puérile face à celle naturel et dominante. Sono Sion se lance alors dans ce qu’il nomme la « Trilogie du Chaos » (Himizu en 2011, et maintenant The Land of Hope).
Sono Sion marque alors un passage dans le cinéma japonais meurtri lui aussi par Fukushima et qui se politise. The Land of Hope met en scène une deuxième catastrophe nucléaire (Nagashima) et se fait porte-parole d’un Japon fragilisé et qui ne comprend pas ses erreurs et dont l’inaction entraîne d’autres problèmes nucléaires comme celui fictif du film. C’est alors toute la question de la place des pouvoirs publics qui se posent. Le Japon peut-il encore croire en ceux qui lui ont menti avec Fukushima ? Jusqu’où la peur d’une sanction élective dépasse la sureté civile ? Sono Sion s’interroge sur l’inefficacité politique et administrative face à la caractéristique mouvante des radiations. Il rend concret sa pensée par la mise en place d’une barrière de fortune délimitant la zone irradiée : où placer cette limite ? Y a-t-il une logique ? Certainement pas, comment expliquer que les Ono peuvent vivre légalement là où leurs voisins seraient en danger. « Donc là on est en danger, et là en sécurité » prononce Yasuhiko (Isao Natsuyagi) comme une dernière bouteille envoyée dans la mer de la Raison. L’objectif des pouvoirs publics est de faire croire finalement à la possibilité d’un salut nucléaire et il ne sera atteint que par le maintien de l’ordre. Ce maintien ne peut se conjuguer à la vérité qui entraînerait des paniques mortifères, il faut donc mentir en trafiquant les faits pour qu’ils semblent moins importants. La communication passe alors par les médias de masse dans lesquels des pseudo-émissions prônent un retour à l’accalmi : « vivez sereinement, consommez sereinement, achetez sereinement » clame un présentateur.
Ce discours officiel entraîne alors un rejet sociétal des individus qui eux croient (avec raison) à la menace. C’est le cas du personnage de Yoko (Hikari Kajiwara) qui symbolise le Japon de demain à travers l’enfant qu’elle porte. Elle devient paranoïaque des ondes et se transforme progressivement en une cosmonaute vêtue de jaune à la folie risible et attachante. Elle déambule face aux critiques. C’est dans la peur que Sono Sion se place à nouveau comme un véritable auteur. Il quitte un pure naturalisme souvent plat et de plus en plus répétitif dans la cinématographie pour tendre vers le lyrisme que recherche les Cahiers du cinéma (n°688). Il utilise pleinement le pouvoir signifiant de l’image cinématographique qui permet de dépasser le cadre réel. Yoko sortant de l’hôpital s’arrête ne pouvant passer les portes qui l’amèneront dans l’extérieur empoisonné. Son angoisse traverse l’écran et une fumée rouge envahi l’image montrant ainsi l’invisible. Sono Sion utilise également son talent comique : il caricature les Japonais qui se prennent en photos pour tout et pour rien. Yoko et Yoichi (Juan Murakami) font alors une hilarante séance photo avec un compteur geyser. C’est l’horreur de la situation qui est alors figé. The Land of Hope est d’ailleurs hanté par les bruits de ce compteur qui annonce la souffrance et la douleur.
The Land of Hope a presque un titre ironique tant il est représentatif de la souffrance et du désespoir du peuple japonais. L’œuvre de Sono Sion tant vers l’universel en offrant plusieurs facettes d’une catastrophe (deuil, perte, isolement) mais c’est finalement le déracinement qui ponctue chaque plan du film. Les gens qui restent, comme les grand-parents, n’ont plus rien à perdre et sont dictés par la fatalité. Le film est magistral car il touche par la simplicité des émotions et de sa mise en scène. Pas besoin de surplus là où l’horreur a frappé. C’est le devise du Sono Sion et elle marque son éclatante réussite.
Si le film souffre parfois de ses bonnes humeurs, The Land of hope reste un témoignage différent et poignant d’habitants victimes d’une explosion nucléaire. On relèvera également quelques longueurs et un manque de dureté dans la mise en scène. Les dialogues sont pourtant intéressants et sont joués avec finesse. Mais c’est trop mou pour pleinement captiver. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Le dernier film de Sono Sion se distingue largement de sa filmographie. Après 'Himizu' qui traitait déjà de la catastrophe de Fukushima en dépeignant la (sur)vie après-séisme de deux jeunes japonais, 'The Land of Hope' met en scène trois couples de génération différente dans un contexte tout aussi dramatique : un séisme qui provoque l’explosion d’une centrale nucléaire. Alors que ‘Himizu’ avait gardé cette folie présente dans tous les précédents films de Sono Sion tout en s’attardant plus sur la psychologie des personnages, ‘The Land of Hope’ se révèle beaucoup plus sobre, plus timide, plus calme. Ce qui le fait perdre un peu en saveur. En revanche, la poésie est encore plus présente, les images sublimes et certaines scènes pleines de vie en témoignent, ou notamment la métaphore avec l’arbre dans la cour de la famille Ono qui traduit encore une fois le côté allégorique de l’œuvre du réalisateur en général. Le film renouvelle des thèmes déjà présents dans ses précédents films : l’explosion de la famille (‘Himizu’, ‘Le Testament de Noriko’, ‘Strange Circus’, ‘Coldfish’, ‘Guilty of Romance’), les décisions du gouvernement face à la catastrophe de Fukushima (‘Himizu’). Thèmes par lesquels il se plaît à piquer la société japonaise et le gouvernement actuel. Moins tranchant que d’habitude, ‘The Land of Hope’ est quand même d’une beauté lyrique et d’un réalisme toujours aussi surprenants.
Le sujet est l'indignation et l'urgence. Mais malgré un traitement sans fioritures simple dans hte Land of Hope, rien ne s'élève au-dessus de l'ordinaire prévisible. L'histoire se passe exactement où et comment on l'attend.2.5/5
Le grand Sono Sion arrive avec ce "The land of hope" à nous surprendre dans un registre qui n'est pas vraiment le sien habituellement. Cette oeuvre est d'une grande poésie et d'une puissance lyrique étonnante. Un drame touchant, déchirant et qui vous prend par les sentiments.
Drame familial s'inspirant de la catastrophe de Fukushima, nous montrant les conséquences sur une famille vivant dans un village à proximité de l'explosion. Le film montre bien l'absurdité de certaines situations comme la gestion de cette crise par les autorités, mais aussi et surtout les conséquences humaines. Mais le film souffre de sa longueur (2h15) mais aussi d'une interprétation souvent trop théâtrale.
Bouleversant. Sans doute le mot qui convient le mieux pour le nouveau film de Sono Sion. Cette fois-ci le gore, le trash, la violence, la caméra folle, sont oubliés pour faire place au réalisme pur et dur. Avant on avait la métaphore d'une société perdue et qui n'avait pas ses repères. Ayant admis qu'il ne s'intéressait peu aux sujets d'actualité, c'est pourtant lui le premier à réaliser un film sur l'accident nucléaire qui créa une polémique au Japon. Sujet tabou, aucun producteur japonais ne l'avait accepté. Sujet sérieux, et drame vraiment triste, ce "Pays de L'espoir", est l'oeuvre de maturité du réalisateur. Expliquant par différentes métaphores (le pieux et le feu) une autre réalité que celle représentée par les médias japonais, on retrouve une oeuvre triste et réaliste, interprétée par la même actrice que ses deux précédents films, sans se dénuder cette fois-ci! Acteurs magnifiques, point positif pour la petite vieille, malade, qui est très touchante, et la fin m'a littéralement fait pleurer... Sans oublier la très belle photographie du film, plus posée que d'habitude, avec des plans larges des habitations après le Tsunami, des désastres de la nature. Ensuite, contrairement à ses oeuvre plutôt sombres et pessimistes, Sono met une lumière vive durant tout le long-métrage et délivre un message d'espoir (sans tomber dans le kitsch). Enfin je dirai bravo pour cette oeuvre que j'attendais de voir depuis si longtemps! Jamais sorti en salle en Suisse (merde!), je me suis jeté sur le DVD et j'ai adoré! Je le conseille à ceux qui sont intéressé par le sujet et les critiques de la société.
spoiler: Le film finit sur une note optimiste mais un peu mièvre (« on s’aime donc tout va s’arranger »). Le scénario est néanmoins intéressant : un tremblement de terre entraine l’explosion d’une centrale nucléaire et l’évacuation de toute la population qui vit autour dans un périmètre de 20 km. Une famille est juste en dehors du cercle d’interdiction : le fils et sa femme enceinte décident de partir tandis que son père et sa mère (atteinte de la maladie d’Alzheimer) décident de rester. spoiler: Finalement, la zone d’interdiction est élargie : le père, éleveur de vaches, supprime à la carabine son cheptel avant de se suicider avec sa femme. Un sujet grave, rarement traité au cinéma et en prise directe avec l’actualité (des scènes ont été tournées dans les lieux ravagés par le tsunami de 2011). Seul bémol, trop long (2H13), 90 mn auraient été suffisantes, donnant plus de densité au film.
Voilà le genre de film que j'aimerais réaliser et qui me touche profondément. Mis à part quelques lenteurs et un dialogue très japonais, ce film est une oeuvre indéniablement belle, viscéralement japonaise et incroyablement touchante. Une photographie magnifique et des plans simples, mais qu'on déguste. Un film qui verse dans les métaphores tout en abordant de façon frontale de dures réalités. L'ambiance sonore est parfaite, colle aux scènes avec minutie, et remplace une musique presque absente et éphémère. On peut avoir du mal avec certaines réactions et dialogues, ne pas les comprendre ou les trouver ridicules, mais il ne faut pas oublier que ce film parle en premier lieu aux japonais. Ici pas d'"occidentalisation" des réactions ou des répliques; mais juste des manières de faire et de vivre profondément japonaises. Un film à voir mais qui ne sera apprécié que par un public averti.
Un film plein de tendresse malgré le portrait terrifiant qu’il brosse sur les conséquences d’un dramatique accident nucléaire. Résonnant d’actualité, The Land of Hope séduit par ses personnages attachants et son atmosphère ubuesque signifiant l’incompétence des dirigeants. Un pamphlet misant plus sur la sensibilité que la virulence directe seulement terni par quelques longueurs et redondances.