Qu'elle soit bonne ou pas, je trouve ça toujours profondément injuste que la carrière d'une œuvre soit détruite par des événements liés à l'actualité (les attentats du 14 juillet à Nice, en l'occurrence), faisant disparaître « Bastille Day » des écrans... deux jours après sa sortie. Cette réflexion passée, je vais peut-être en surprendre plus d'un, mais ce film, je suis sûr qu'il aurait pu être EX-CEL-LENT. Idée de départ intrigante et ouvrant pas mal de possibilités, réflexion sur l'influence des réseaux sociaux, l'extrême-gauche, l' « insurrection civique »... Tous ces thèmes sont évoqués, sans chercher à en développer un seul. Logique, me direz-vous : c'est une production Besson. Ah non, au temps pour moi : ça y ressemble à tout point de vue, mais ça n'en est pas une. On sait d'ailleurs gré à la production d'avoir engagé James Watkins derrière la caméra, car sans développer beaucoup de personnalité, c'est pro, pas mal rythmé, soignant relativement ses scènes d'action. Malheureusement, l'entreprise reste régulièrement dans une logique de grosse série B aux personnages souvent stéréotypés, se contentant du strict minimum dans les relations des uns aux autres (franchement, ce n'est pas de leur faute, mais le duo Idris Elba - Richard Madden, c'est du très basique), sans oublier des méchants au potentiel là encore presque réduits à leur plus simple expression. Le constat est vraiment généralisé : lorsque je pense à toutes les bonnes idées, les pistes entrevues, arriver à un résultat aussi lambda, je trouve ça vraiment dommage. Reste alors un divertissement vaguement convenable, doté de quelques moments sympas (vous en saurez beaucoup sur « de l'art d'être pickpocket ») tout en restant clairement anecdotique. À noter, quand même, la présence de la radieuse Kelly Reilly et un impeccable José Garcia dans un registre sérieux où l'on aimerait le voir beaucoup plus régulièrement. Passable... à regret.