Ce film a été maudit, sa sortie a été aussitôt retirée suite aux attentats de Nice. Je l’ignorais parce que occupé à jouer au festival Off d’Avignon… Deux jours d’exploitation. Vraiment pas de chance. D’autant que le sujet traité a été considéré pour certains de maladroit. Or, si on regarde bien, des flics véreux associés à des types liés à un gouvernement, ce n’est pas neuf comme idée. Et foutre la pagaille, le chaos pour détourner le vrai mobile du crime, ce n’est pas neuf non plus. Manipuler le peuple et une grande partie de ses institutions ce n’est pas neuf encore. Ici, le vrai crime c’est piquer la banque de France ! Alors, oui, il faut vivre avec son temps, un attentat c’est la mode, c’est un mode de fonctionnement comme un autre. Seulement c’est à Paris, sacrilège ! Les plaies de janvier et novembre 2015 sont encore sensibles. Et pas de bol, s’ajoute Nice un jour après la sortie du film. Bref, les véreux ou les scénaristes vivent avec les matières premières du moment : attentat pour détourner l’attention, rejeter la faute sur la communauté musulmane pour commettre son forfait en toute tranquillité. Ah les pauvres musulmans, cessons de les stigmatiser en ces temps douloureux ! Par contre, que les US continuent à chambrer la France et ses Renseignements. Comme je l’ai lu dans un canard : « Tout plaide en faveur d’un film sans prétention autre que celle de distraire le spectateur (…) Ce qui est étonnant c’est que Bastille Day ait été retirée de l’affiche tant il est évident qu’il ne contient aucun sous-texte politique, ni aucune tentative d’analyse sociétale en rapport avec la menace terroriste alors en cours sur le territoire français. Cette censure témoigne même d’un manque de discernement inquiétant dans une telle période. » Tout est dit mille fois mieux que moi. Encore une fois, on cherche des poux là où il n’y en a pas, des raisonnements procéduriers qui gangrènent de plus en plus notre territoire ; la France est devenue très susceptible. Maintenant, cinématographiquement, est-ce que le film a réussi sa première mission : distraire le spectateur ? En effet partiellement. Tout n’est pas parfait, ça reste un film un peu bourin, bien calibré pour ne pas être surpris du dénouement. Dernièrement, j’ai vu « Sans issue « , un film inutile. Ca n’engage que moi, bien sûr. Mais les péripéties de Will, Henry Cavill, emporté malgré lui dans un tourbillon de violence ne m’a pas convaincu. Aucune empathie. Ici, ce n’est pas le cas : le couple buddy movie Briar (Idris Elba) et Michael (Richard Madden) fonctionne bien, et on a presque envie de les suivre dans d’autres aventures. A voir en V.O évidemment, pour l’accent trop artificiel de José Garcia…