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Un visiteur
4,5
Publiée le 18 avril 2013
Le moins que l'on puisse dire est que Ill Manors est une petite bombe inattendue ! Le film de Ben Drew est une tragédie shakespearienne modernisée et dynamisée comme jamais, située dans un milieu de voyous britanniques, dealers, racailles et prostituées, avec leur vocabulaire propre. Tout est subtilement lié, notamment par une narration en off des plus ingénieuses et originales : c'est le rappeur de Plan B (qui se trouve être... Ben Drew, le réalisateur himself !) qui fait office de narrateur avec ses vers violents, poétiques et efficaces. Ces morceaux magnifiques, qui pourraient exister indépendamment du film (et d'ailleurs sont dans le dernier album de Plan B intitulé "Ill Manors"), nous révèlent des liens entre les ... La suite sur Plog Magazine, les critiques des ours : lien ci-dessous.
Rien n’est étonnant dans le fait que Ken Loach est trouvé son fils spirituel au sein de la culture hip-hop. Effectivement, alors que l’on pleure (ou pas) la mort de Margaret Thatcher, le drame social qu’elle a tant inspiré trouve encore son écho contestataire au sein de la nouvelle génération peuplant malgré elle les basfonds de Londres dont seuls la violence, le trafic de drogue et la prostitution semblent être des échappatoires. Le talent avec lequel Ben Drew utilise le rap comme mode de narration nous plonge dans les destins croisés de personnages victimes de la misère sociale dans laquelle ils évoluent sans pour autant chercher à donner clinquant ni moraliseur à son récit. La violence de leur quotidien est quant à elle parfaitement retransmise par la mise en scène dynamique et la qualité de la bande originale.
Si ce film avait été réalisé par un français, on aurait pu craindre qu'il se fasse descendre par les critiques, tant ils nous dépeint le jeune prolo anglais moderne, équivalent à celui français, sur un modèle étasunien, comme une belle brochette de dégénérés, accrochés à leurs vices comme des gosses aux manèges d'une fête foraine. Mais comme c'est un english, qu'il a fait de bons morceaux de rap plutôt convaincants car ils sortaient justement du cadre du rap, on lui tresse les lauriers avec le cirage de pompes habituel des critiques envers tout film social qui évoque les problèmes des jeunes du ghetto urbain sans chercher sa couleur de peau et son positionnement politique (associatif). Le réalisateur confesse s'être mis au cinéma européen avec notre "La Haine" national, film de petit malin, où des jeunes, pas de la rue, s'encanaillaient dans le sens du vent. On lui pardonne, car son Ill Manors, lui aussi très moraliste comme tout ce qu'est devenu la culture Hip-Hop, loin des envies de se trémousser sur ODB, ne nous échauffe pas les yeux par un message d'espoir à la con autre qu'un constat dégoûté et sincère sur la crasse de la mentalité ultra-libérale version RSA à casquettes nuance sachets de drogues et Audi. Comme beaucoup je salue l'interprétation au cordeau des acteurs anglais ; on se dit presque qu'ils nous réciteraient le bottin avec la même véracité convaincante on resterait quelques minutes dans la salle de ciné.
En faisant abstraction d'une esthétique parfois clinquante à la façon des clips de rap, comme si quelque part le réalisateur ne croyait pas suffisamment en la force intrinsèque de son film, on peut néanmoins lui reconnaitre une capacité à conduire un récit choral où s'imbriquent personnages et temporalités, Mieux, le film dont on redoute d'abord qu'il s'enferme dans les clichés sur les gangs, les trafics de drogue et brosse un portrait trop univoque d'un Londres cosmopolite sait se bonifier en révélant les multiples facettes des protagonistes, contradictoires et changeantes, sans jamais se montrer manichéen. Sur ce fumier putride où prospère ou bien survit une humanité sans foi ni loi, l'éclosion d'une fleur est toujours envisageable. La rédemption reste d'évidence la figure imposée et incontournable de ce type de scénario mais Ben Drew ne se (et ne nous) berce d'aucune illusion. L'esprit de vengeance qui reste chevillé au corps des membres des gangs, dès leur plus jeune âge, demeure le meilleur motif à la perpétuation des vols, des viols et des meurtres. Par frustration, par haine ou encore par une colère qui puise ses racines dans un passé douloureux, la victime d'aujourd'hui vise à se transformer en bourreau du lendemain. Dans un territoire vicié et corrompu jusqu'à la moelle, c'est bien l'exil qui reste la seule issue possible. Comme toujours dans le cinéma britannique, les comédiens sont excellents et communiquent ferveur et intensité à un ensemble globalement convaincant.
Ill Manors… Que dire ? Que le film est bon ? Qu’il questionne là où on ne l’attend pas forcément ?
Ce film surprenant axé sur la banlieue londonienne nous dépeint le quotidien de différents personnages plus ou moins intimement liés qui, avec une intrigue pourtant simpliste au départ, parviendra à se complexifier d’une manière savante, qui sera par ailleurs savoureusement mise en scène.
Les gammes de protagonistes, de la prostituée au ... la suite de la critique sur le lien ci-dessous.
Film pour banlieusards à zero neurones Anglais , les mêmes qu'en France , à savoir anti-culturels et des connaissances . À force de les voir c'est fatiguant sans positivisme pour notre société autre que la violence ou la haine. 15 mn et puis s'en va !!!!
Curieux de voir ce film dont les critiques dithyrambiques semblent toutes en symbiose. Premier long-métrage de Ben Drew qui déclare s'être inspiré de sa vie et d'articles dans les journaux ; ..."C'est l'assemblage de plusieurs histoires vraies que moi et mes amis avos vécues, et d'autres que j'ai lues dans les journaux,..." ... Ben ouais plus ou moins comme tous les réalisateurs... Bein qu'il veuille se donner une crédibilité il ne s'agit que d'une fiction. Ben Drew (connu comme rappeur outre-manche) réalise pourtant un premier film solide et efficace. Ben Drew avoue une influence de Nicolas Winding Refn ("Pusher"), de Shane Meadows ("This is England") et de Tarantino. Pour ce dernier on repassera, on remplacera par du Guy Ritchie. Pour les deux autres on sent effectivement la filiation même si au final Ben Drew va moins loin dans la violence frontale que dans "Pusher" par exemple. Le bon point étonnament reste le scénario, diablement bien écrit. Si l'interaction entre les divers protagonistes n'est pas évidente dans le première partie les méandres du destin s'imbrique tout à coup parfaitement à l'écriture du récit. Ca fait son effet et ça devient terriblement prenant. Emmené par des acteurs inconnus mais très investis ce film a tout pour mériter d'être remarqué. En fait Ben Drew veut décrire le plus honnêtement possible le monde de la rue et des deals, tout à son honneur mais le film perd de son impact dans la façon systématique d'excuser les conneries des uns et des autres par des petits flashbacks attendrissants ; faut pas pousser... Par exemple le réalisateur de la superbe trilogie "Pusher" ne cherche pas d'excuses à ses personnages, et Meadows ne joue pas les moralistes dans "This is England". Néanmoins, si Ben Drew cherche à justifier voir à absoudre leurs crimes un peu trop facilement il faut avouer que le jeune cinéaste a du talent à revendre. Ca reste un film très bien construit et très efficace.
Pour un premier film, je trouve qu'il est assez réussi! Le film est assez dur, mais tellement vrai et sincère! Je conseille vraiment ce film! Tout de même pour un public averti. De plus j'ai eu la chance de pouvoir rencontrer Ben Drew qui est vraiment sympathique! Outre sa musique que j'apprécie beaucoup, ce film est très bien fait à mon goût et les acteur tiennent leur rôle à merveille! Chapeau.
Excellent film! Premier film de Ben, et franchement pas déçue. La BO excellente aussi, d'ailleurs je vous conseille de la vous procurer si vous ne l'avez pas déjà. Je comprend totalement l'histoire (venant de GB en plus), c'est la dure réalité.. Bien joué Ben Drew!
Londres, ce n'est pas que Westminster, Buckingham, Picadilly, le London Eye ou les JO. Londres, c'est aussi le terrain de jeux d'acteurs de nombreuses activités illégales. Et pour marteler que tout ça se fait bien sous notre nez, Ben Drew, aka Plan B, rappeur mais aussi réalisateur, a fait en sorte de mettre en arrière plan les installations de la ville qui serviront pour les JO. Oui, cette ville qui va accueillir des gens du monde entier dans trois semaines a aussi un côté sombre. Nous voilà donc plongés dans l'univers de la drogue, de la prostitution et du chacun pour sa gueule pendant deux heures. 120 minutes pendant lesquelles on réalise que le fond de commerce d'un trafiquant de drogue est son téléphone portable et que quand vous retirez certaines personnes de la merde, elles s'y remettent aussitôt. Le film est en quelque sorte un plaidoyer pour le "n'aidez que ceux qui le demandent". Le résultat en tout cas est une belle réussite, avec des personnages de tous types, profonds, qui font face aux remords et aux accidents de la vie parfois de façon surprenante mais toujours en se livrant entièrement.