Le moins que l'on puisse dire est que Ill Manors est une petite bombe inattendue ! Le film de Ben Drew est une tragédie shakespearienne modernisée et dynamisée comme jamais, située dans un milieu de voyous britanniques, dealers, racailles et prostituées, avec leur vocabulaire propre. Tout est subtilement lié, notamment par une narration en off des plus ingénieuses et originales : c'est le rappeur de Plan B (qui se trouve être... Ben Drew, le réalisateur himself !) qui fait office de narrateur avec ses vers violents, poétiques et efficaces. Ces morceaux magnifiques, qui pourraient exister indépendamment du film (et d'ailleurs sont dans le dernier album de Plan B intitulé "Ill Manors"), nous révèlent des liens entre les ... La suite sur Plog Magazine, les critiques des ours : lien ci-dessous.
Pas vraiment un film sur les cités (un de plus) mais plutot une plongée dans la misére sociale sur fond de drogue et de prostitution. "La cité de la violence" ne propose pas de réel fil rouge mais plutot de multiples histoires et personnages embriqués qu'on suit tout au long du film. La trame étant régulièrement entrecoupée de ce qui s'apparente plus à des films de rap qu'à un film pour expliciter la situation. Assez prenant à suivre tout en restant légèrement superficiel. 3 / 5
J'ai trouvé que c'était un bon film divertissant et bien rythmé surtout grâce à un nombre élevé de personnages et des situations qui se croisent, l'histoire est très banale et n'apporte rien de neuf mais ça passe par contre à voir en VO parce que la VF est assez mauvaise.
(...) L'artiste est tout de même parvenu à réunir quelques acteurs professionnels (Riz Ahmed qui jouera plus tard l'assistant de Jake Gyllenhaal dans "Night call", Ed Skrein qui sera le futur Transporteur dans le reboot de la franchise en 2015 et quelques têtes connues du cinoche british) mais il y a aussi de nombreux débutants et des acteurs amateurs. Les décors sont un peu chiches, il n'y a pas des tonnes d'accessoires et on n'a pas droit à des plans très élaborés d'un point de vue technique mais tout de même, le film est d'une bonne tenue et Drew a tout de même quelques idées bien arrêtées quant à sa mise en scène. Il y a bien quelques plans qui font un peu tape à l’œil mais ils sont rares et il fait le choix d'une caméra portée qui ne tremble pas pour rien histoire de faire style mais qui colle aux acteurs, aux situations et qui nous immerge bien dans cet univers sombre, désespéré et déprimant. Son montage est acéré, agréable à suivre et surtout très malin car il s'appuie surtout sur un scénario béton qui en fait l'un des gros points forts. Quand je parlais plus haut des clichés sur le rap ou le hip-hop, Drew les prend tous à rebrousse-poil pour dresser le portrait d'une société qui existe bel et bien mais qui reste largement tue dans les médias. Lui-même se dit issu de ce milieu qui n'appartient ni à la classe ouvrière et ni à la classe moyenne mais à celle située entre les deux, il se pose donc en porte-parole de ces gens ("The voice of the voiceless" pour reprendre le titre d'une chanson de Rage against the Machine). Il rassemble six trajectoires de six personnages très différents qui vont former un tout et qui seront reliées au sein de cette chronique. On sent le vécu, le fait qu'il ai mis ses tripes et sa rage dans ce qu'on voit sur l'écran et il fait le pari d'accompagner le tout de quelques morceaux écrits pour le film qui serviront de voix off. En quelques strophes, Drew nous raconte tout sur eux, dresse un portrait, raconte leur passé, dévoile leurs fêlures et leurs pensées bref, c'est du travail d'orfèvre à ce niveau surtout que les images sont à la hauteur des textes et se révèlent tout aussi explicites. Et puis il y a son mode de narration qui joue brillamment sur les points de vue à la manière d'un Mankiewicz dans le chef d'oeuvre "La comtesse aux pieds nus". (...) Au final, un film dur, puissant, émouvant, cruel mais qui recèle de quelques moments magiques et qui parvient à nous faire changer de regard sur des personnages mais aussi dans la vie de tous les jours. Ce n'est pas un chef d'oeuvre en soi mais cette radioscopie terrifiante ne laisse pas indifférent. La critique complète ici
Premier long métrage réussi pour le jeune cinéaste Ben Drew. Avec "Ill Manors", le réalisateur brosse un portrait sombre, pessimiste mais teinté de réalisme des bas quartiers londoniens dans lesquels règnent les gangs et le trafic de drogue. L'intrigue se divise en plusieurs petites chroniques sociales montrant des tranches de vie de ces parias de la société (dealers, gangsters, prostituées,...). Chacune de ces historiettes se croisent habilement. Le tableau est noirci - le sujet est ciblé et on ne s'en écarte pas - pour en accentuer l'impact mais il en ressort une atmosphère violente et tendue. De plus, le scénario évite les clichés et les personnages stéréotypés. Ensuite, Ben Derew maîtrise tellement bien sa mise en scène qu'on a du mal à croire que c'est là son premier film. Autre point fort: l'excellente bande son hip-hop notamment les compositions qui viennent appuyer la narration pour nous expliquer, par exemple, le passé des protagonistes. Une franche réussite et un jeune talent (Ben Drew) à suivre de près.
Quand le film était sorti en 2013 je n’avais pas eu envie d’aller le voir tant les histoires de type : banlieue lieu de violence et de trafic de drogue me rappelait trop les reportages sensationnalistes d’M6. L’avoir vu en DVD me fait réaliser à quel point j’ai eu tort de ne pas être allé le voir sur grand-écran, parce que j’avoue avoir passé un très, très bon moment devant ce film qui arrive sur un sujet rebattu a fait un film original et très esthétique. Le réalisateur Ben Drew issu de ces quartiers pauvres de Londres tisse une histoire à plusieurs voix où se croisent dealers de drogues, prostituées et jeunes en perditions. Le film chorale où différents personnages à travers leurs vies personnelles confectionnent une intrigue plus générale n’est plus vraiment inédit, mais Drew arrive quand même à nous raconter avec beaucoup de talent ces destins croisés sur fond d’urbanité déshumanisée. Il a recours notamment à une voix off pour présenter personnages et situations et ce via une idée très créative : il le fait en rap (Ben Drew étant lui-même rappeur sous le nom de Plan B), ça donne quelque chose de beau à écouter qui donne une identité forte au film. La bande-son générale est également un des bons points du film lui assurant une ambiance résolument hip-hop. Le film mélange en outre acteurs professionnels et amateurs issus de ces quartiers ce qui assure au film (si vous le voyez ne V.O.) une authenticité bienvenue. Une perle du cinéma anglais que je ne saurais trop conseiller de voir à tous ceux qui n’en ont pas encore eu la chance. À voir, donc, absolument.
Bienvenue dans la banlieue anglaise, ses dealers, ses putes, ses shootés et toutes ses vicissitudes. Pas de happy end ici, le vice et la débrouille sont les seules garanties de survie. Le réalisateur, Plan B, rappeur anglais nous propose ses premiers faits d'armes et nous shoote dessus en rafale. Ses jeunes acteurs époustouflants emplissent l'écran de furie et de rage. Leur monde fait peur et pourtant c'est le notre. Pas d'amour ici, pas vraiment d'amitié, chacun se débrouillera de son mieux pour survivre. Tendu, peut être un peu trop et le trop est l'ennemi du bien. On se lasse un peu à la fin de cet empilement de trahison et de cadavres mais on n'en ressort pas indemne. 3/5
Un film violent, avec des camés, des putes, des macs, toute la fine fleur de la société, mais tout ceci avec une mise en scène originale, et malgré tous les paumés que l'on nous montre, on finit par avoir un peu d'empathie pour eux (un peu seulement). Un bon film de banlieue.
Que retenir de ce "Ill Manors", si ce n'est des présentations originales versions hip-hop de ses personnages ? Et bien pas grand chose, car oui, la seule et unique force du film résidera bien dans ce concept musical dressant le portrait de ses personnages. Une touche très agréable dans un film qui le sera moins, les acteurs n'étant pas tous convaincants, et ce sentiment sera renforcé par un doublage français médiocre (épargnez-vous la VF pour ce long-métrage), de quoi laisser planer un air de telenovela anglaise de temps à autres.
Pas vraiment emballé par ce drame social britannique, premier long de son réalisateur Ben Drew, certes talentueux mais qui ne fait que survoler son thème ici. On ne décolle jamais vraiment du constat effrayant d'une violence sans borne d'un quartier de Londres, c'est donc un enchainement de scènes chocs et la découverte du quotidien de plusieurs protagonistes pas vraiment attachants et qui ne provoquent que rarement l'empathie. La mise en scène aurait pu être intéressante de par son aspect destins croisés mais le traitement fait que l'on ne s'étonne même pas des connexions entre personnages lorsqu'elles arrivent à l'écran, ça a déjà été fait et en bien mieux, d'autant que l'ensemble est loin d'être palpitant. Difficile également d'entrer à corps perdu dans le métrage avec un doublage pas toujours folichon malgré des acteurs efficaces tout de même. Reste une idée de mise en scène originale concernant la présentation des personnages par le biais de raps de bonne facture, la B.O. par ailleurs est très bonne. Maintenant, le message porté n'est pas clair et n'apporte pas de véritable solution, on ne peut pas tout excuser sous prétexte d'un lourd passif et d'une enfance difficile, le mot de la fin me parait bien optimiste également, presque anecdotique, s'il faut une douzaine de morts pour qu'un délinquant sorte de cette spirale négative, ça risque de faire cher en terme de bilan à la fin ... L'ambiance noire et glauque y est mais pour ma part ça a vraiment manqué de profondeur, on explique très bien les raisons qui font basculer du mauvais côté certains jeunes mais on reste au stade du constat sans apporter une once d'espoir probante. Une déception pour moi.
L’affiche dégueulasse et le non horrible français (La cité de la violence). Ne rendent pas justice à l’œuvre du rappeur Plan B dont je trouve la maitrise assez étonnante pour un premier film. Même si Ill manors s’inscrit dans la tradition des « films de ghetto anglais » ou danois à la Pusher, Le tout respire le vécut et le récit est assez riche. Certains choix narratifs qui auraient pu s’avérer casse gueule (Je pense aux parties rappés) s’encastrent assez bien dans ce film choral qui est bien évidemment à voir en version originale
Un polar social sans excés, sans exagération, qui reste dans la veine du cinéma social et y apporte une certaine fraicheur, un sentiment de nouveauté. Epicentre d'une série de destins croisés, le scénario raconte la vie de plusieurs personnes d'une banlieue de Londres, centré autour d'Aaron, jeune homme qui veut s'en sortir, un polar choral qui montre la misère sociale et la violence qu'elle entraine avec une justesse de ton indéniable, et le choix d'une BO très intégré a ces histoires est plutôt réussi et apporte quelque chose de nouveau a ce genre. Centre discret de ce film choral, Riz Ahmed apporte, a cette galerie de personnages perdus ou détestable une bonté, un regard simple et neutre sur ce spectacle sordide de la réalité, et on s'attache au personnage grâce a la simplicité et la modestie de Riz Ahmed. Passé de la musique au cinéma, Ben Drew retrace cette violence moderne avec une honnêteté visuel qui rend le film prenant et sincère, et l'insertion volontaire de la musique dans cette réalité est un choix positif qui apporte du neuf au cinéma social anglais. Un premier film au réalisme sincère, un regard visuel et musical sur une réalité social terrible.
On avait pas vu aussi violent et talentueux depuis La Haine et Mon nom est Tsotsi. Le problème est peut-être ici : Ill Manors manque vraisemblablement d’originalité. Mais l’ensemble est extrêmement bien filmé et mis en scène avec finesse et ambition. Les acteurs sont justes et crédibles et Riz Ahmed joue son rôle avec une sincérité touchante. La musique et les morceaux de rap sont très intégrés au scénario et donne une mesure brute dans une photographie puissante. En bref, Ill Manors prend par les trips malgré son souffle peu nouveau.D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44