Ce film, c'est un peu le jour et la nuit à tous les niveaux (humour, propos, traitement du pitch), le scénario n'hésitant pas à passer du rire sympathique (l'informatique, les réseaux sociaux, les rôles secondaires) et malin au sérieux exagéré (cette histoire peu passionnante de nouveau PDG, dont on ne verra aucun des candidats ou des entretiens d'ailleurs), du féminisme (jeune femme qui monte son entreprise et la fait prospérer, l'homme qui s'occupe du foyer) à la régression de la condition des femmes (le final trop beau, mauvaise utilisation de l'infidélité), de l'insertion d'un ancien dans la vie high-tech (avec ce que ça comporte d'opposition de style, entre la mallette, les vêtements, le respect du temps de travail, la rigueur, les anciens métiers, face à la fièvre informatique, les coiffures ahurissantes, l'avènement d'Internet, etc...) à la description du couple des 2 personnages principaux (l'un valant pour ses souvenirs, l'autre pour la petite fille très mignonne, le tout éclipsant allègrement l'aspect social induit par l'idée de base du long-métrage). À l'arrivée, The Intern est donc un film à 2 visages bien opposés, avec une première moitié amusante, féministe, transgénérationnelle et exploitant avec humour et intelligence son sujet de départ, alors que la seconde partie va à rebours du début, entre lenteurs multiples, humour en chute libre, petites musiques inutiles et pas modernes, et propos qui tombent à plat
avec le passage d'une femme épanouie professionnellement et personnellement à une femme en plein doute, ayant besoin d'un gars de 70 ans pour prendre ses décisions et surtout pardonnant béatement son mari infidèle comme si elle dépendait entièrement de lui
, vision assez niaise et surtout rétrograde du rapport homme-femme, à l'antipode de la première heure intéressante et bien dans son époque de cette comédie. Le duo formé par la délicieuse Anne Hathaway et l'expérimenté De Niro fonctionne très bien et aide à faire passer certains moments ennuyeux et à côté de la plaque.