Cela faisait un petit temps que l’on n’avait plus eu droit à une comédie légère et pétillante comme celle du « Nouveau stagiaire ». Efficace, distrayante et très agréable à voir, la dernière réalisation de Nancy Meyers (« Pas si simple», « Ce que veulent les femmes », « The holiday ») offre un moment de détente total en présence de deux comédiens qui cartonnent : Robert De Niro et Anne Hataway.
« Comme un gant », l’entreprise de Jules Ostin n’a que 18 mois et rencontre pourtant un certain succès sur la toile.
Conviviale, elle prône des valeurs de travail incroyables, fait travailler plus de 200 employés dans une bonne humeur incroyable et quasi inimaginable à l’heure actuelle. Mais malgré cela, les investisseurs voudraient un PDG expérimenté à la tête de l’entreprise pour assurer une stabilité dans cette fulgurante ascension… Jules, dont le couple peine à se retrouver, est acculée par les heures de travail et décide de trouver quelqu’un pour diriger la boîte qu’elle a créée. Parallèlement à cela, elle doit gérer l’arrivée d’un nouveau stagiaire, issu du programme innovant « senior, faites un stage ». Peu commode, la femme d’affaires parviendra-t-elle à partager un peu de son expérience à son nouvel apprenant ?
Du côté de Ben, c’est radicalement différent. Reprendre un stage dans une start up quand on a 70 ans, c’est loin d’être évident
et pourtant, Ben se fond dans la masse avec une aisance déconcertante. Souriant, toujours positif, organisé et efficace, il s’attire très vite la sympathique de ses collaborateurs, tous plus jeunes que lui. Devenu un guide, une référence, un ami pour certains d’entre eux, notre papy bosseur sourit à nouveau à la vie et fait le bonheur de tous ceux qui l’entourent.
L’histoire est installée, le (joli) décor habité, il reste à animer le tout. Pari réussi car il faut le dire, ce genre de comédie va comme un gant à Robert De Niro (« Mon beau-père et moi », « La malavita », « Stardust », « Mafia Blues », etc.) et Anne Hataway (« Meilleures ennemies », « Les misérables », « Alice au pays des merveilles », « Le diable s’habille en Prada ») . Habitués l’un à l’autre à ces rôles décalés ou plus décontractés, ils créent une osmose positive que les spectateur prendront plaisir à suivre. Distrayant et on ne peut plus sympathique, le duo donne une impulsion à l’histoire, certes convenue, mais tellement efficace. Et ils ne sont pas leur seuls car le casting secondaire est tout aussi succulent que le tandem principal : Rene Russo (« Night Call », « L’arme fatale », « Tin cup »), Adam DeVine (« Pitch Perfect 2 »), Anders Holm, Christina Scherer, Jason Orley, Zack Pearlman et la toute jeune (et bluffante) Jojo Kushner, nous amuserons et nous attendrirons autant que les vedettes de tête d’affiche.
« Le nouveau stagiaire », c’est une belle bouffée d’air frais que l’on prend les poumons gonflés à bloc. Ce « feel good movie », sans prétention, est lumineux et joyeux. Qu’il est bon de suivre une histoire sans « grand méchant » (si ce ne sont les aléas de la vie) et de pouvoir se réjouir de la réussite d’une jeune femme ambitieuse à qui tout sourit ou presque… Et il faut dire que ce genre d’héroïne est plutôt rare dans le cinéma américain un brin machiste… alors, les féministes dans l’âme applaudiront des deux mains alors que les midinettes (amatrices de « Bridget Jones », « Ce que veulent les femmes », « The Holiday » ou du « Diable s’habille en Prada ») callées sous leur plaid, tasse de thé (ou de chocolat) en main souriront à tout rompre.
Les deux heures de film passent à une vitesse grand V et ne nous ennuient jamais. Même la VF est agréable à suivre, c’est dire ! Véritable concentré de bonne humeur, « Le nouveau stagiaire » plaira à la gent féminine, aux fans d’un De Niro décontracté et des amateurs de comédie mielleuse et savoureuse.