Mouais bof… D’accord le retour du duo composé de Vince Vaughn et Owen Wilson était attendu sans plus trop y croire après leur tonitruante association à travers "Serial noceurs" (huit ans se sont écoulés entre les deux longs métrages), film que je ne connais pas mais qui fit un véritable carton au box-office américain. Alors ce sera sans comparaison aucune que je vais donner cet avis. A l’écran, il semble évident que les deux vedettes s’entendent à merveille, animées par une belle complicité. Les dialogues s’en retrouvent dynamiques, et fusent même parfois à une vitesse ahurissante au point de ne guère laisser l’opportunité à leurs interlocuteurs d’en placer une lors de leur entretien. Le rythme s’en retrouve, mais je ne peux pas dire que ça m’ait beaucoup passionné. Selon moi, ce qui gâche tout réside dans la tendance à faire dans le too much. Entre des dialogues au contenu plus ou moins graveleux au (entre autres) magasin de meubles, une romance qui en temps normal n’a aucune chance d’aboutir et les nombreuses références cinématographiques ("Hunger games", "Harry Potter", "X-Men", "Terminator" et la plus appuyée "Flashdance"), je trouve que ça fait beaucoup. Si encore c’était tout… Le géant Google s’en trouve égratigné ! Certes on loue les excellentes conditions de travail (d’ailleurs un certain nombre d’entreprises devraient en prendre de la graine), mais finalement on s’aperçoit qu’il ne sert à rien d’être un génie pour intégrer ce groupe prestigieux. Et au final, on se demande de quoi ce film parle… Eh bien je vais vous dire : le sujet porte sur la reconversion de travailleurs en pleine fleur de l’âge, toujours délicate quand on a atteint la quarantaine. Mais on peut déceler aussi en filigrane la nécessaire aptitude à se remettre en question, à condition d’en être un tant soit peu capable. Et puis il y a cette morale, certes bienvenue, mais dégoulinante de bons sentiments. Ce qui explique mon avis mitigé vis-à-vis de cette morale, c’est qu’on ne dénote aucune force dans le propos. Et si aucune puissance ne ressort, c’est parce que tout n’est qu’une accumulation de clichés, à commencer par les personnages eux-mêmes. Cependant on doit reconnaître que le scénario met le doigt sur quelque chose d’important : la place de plus en plus grande réservée au tout connecté, argumentée par le pourquoi de la chute du marché des bracelets-montres. C’est d’ailleurs là-dessus que les deux personnages principaux vont rebondir et être contre toute attente intégrés pour un stage alors qu’ils n’ont aucune connaissance du monde numérique. Sans compter qu’apparemment, on peut s’inscrire en toute impunité dans la première université sans avoir fait le moindre acte de présence. Mais à côté de ça, le scénario parait bien léger tant il fait l’impasse sur les stages. Ah parlons-en des stages ! Entre nous… ça ressemble vraiment à des stages ? Mmm ? Honnêtement… Ben répondez ! Ok je vous aide : pas de cours, excepté le listing des règles à respecter. Que des défis ! Super ! Des parties de ballon
(le quidditch)
, création d’applis, etc etc… Alors la conclusion s’impose : tout cela n’est qu’une petite caricature de la société actuelle. A prendre au second degré donc. Sauf qu’on ne peut pas dire qu’on se marre franchement, même en s’apercevant très tôt du ton ironique employé et de la superficialité du propos. Mais à mon avis, ça aurait pu être bien plus drôle si on s’était penché davantage sur les détails, comme par exemple les exquises maladresses dues à l’ignorance (pour ne pas dire incompétence). Parce que là, le souci… pardon le GRAND souci est que rien, mais alors absolument rien n’est crédible. C’est dommage parce qu’il y avait un vrai sujet sur les valeurs qui se font bouffer par la geek attitude. L’envie de dresser un pastiche était en soi une excellente idée, mais l’énorme potentiel a été gâché non pas par la réalisation, mais par l’écriture du scénario.