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Estonius
3 335 abonnés
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5,0
Publiée le 19 mai 2014
Un film où tout le monde manipule tout le monde et où le démanipulateur se fait manipuler à son tour et ainsi de suite. Et pendant que nos deux héros se déchireront au non d'un prétendu sens de la vie, les bouffons s'agiteront autour d'eux les renvoyant dans l'inutilité de leur conflit. Ça donne le tourbillon avec une efficacité redoutable, et c'est sans concession, on est loin des clichés d'Hollywood et qu'est-ce que ça fait du bien, parfois ! Kate Winslet et Harvey Keitel se donnent à fond (c'est rien de le dire) dans cette tragi-comédie dans laquelle les surprises abondent. Quant à la conclusion, est-ce vraiment un happy-end ou l'affirmation que la réponse à la quête du sens de la vie n'est que la banalité de nos destins ?
Un film sans concession, fascinant et audacieux, qui dérange mais manque d'unité. Jane Campion laisse ici de côté sa délicatesse et tire à boulet rouge sur la famille moyenne australienne en dénonçant la bêtise et l'inculture face à la spiritualité et à ses dérives. Le propos est acide et outrancier et on frôle parfois la caricature pour basculer deux plans plus tard vers une émotion forte et qui touche au cœur. On est donc balloté d'un face à face passionnant entre deux personnages sens dessus dessous vers un portrait familial un peu moins intéressant dans une sorte de montagne russe de l'émotion qui laisse le spectateur totalement abasourdi. Malgré tout, la virtuosité de la réalisatrice est bien là et on se laisse glisser avec délice dans le duel extrêmement violent entre Kate Winslet et Harvey Kettel. Ces deux là donnent tout et délivrent une prestation d'acteurs totalement époustouflante. Le film est un peu foutraque et manque donc d'unité, mais c'est tellement audacieux et méchant, qu'on en redemande.
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3,5
Publiée le 28 février 2012
Pas sûr que ce film emporte totalement l'adhèsion mais "Holy Smoke" est une expèrience ètonnante et intense à plus d'un titre! La rèalisatrice nèo-zèlandaise Jane Campion poursuit son exploration de personnages fèminins en marge et signe une oeuvre disjonctèe et hallucinante! Tombèe sous la coupe d'un gourou en Inde, Kate Winslet est confièe à Harvey Keitel, spècialiste de la "dèprogrammation spirituelle". Mais très vite le dèsenvoûteur va être envoûtè! Leur affrontement en huis clos dans le bush australien bascule rapidement dans le sadomasochisme quand Keitel succombe aux charmes de la belle! Ce qui est fascinant chez le personnage de Ruth Barron, c'est sa force exceptionnelle que Kate Winslet arrive à retranscrire sur la pellicule en allant jusqu'au bout d'elle-même! il suffit de la voir nue en plein dèsert, en se pissant dessus face à Keitel, pour se rendre compte de la difficultè à interprèter un tel personnage! Techniquement bien fait avec une magnifique photo d’or et de feu , c'est un voyage fièvreux dont il est difficile d'en sortir totalement indemne! Winslet trouve là son plus beau rôle...
Partie trouver l'épanouissement spirituel dans un ashram, Ruth (Kate Winslet) est rapatriée par ruse chez elle, en Australie. Sa famille, qui craint le pire, fait appel à P.J Waters (Harvey Keitel), un "déconditionneur" américain pour victimes de dérives sectaires. Il commence à appliquer, apparemment avec succès, sa routine, dans une maison isolée du bush. Jusqu'à ce que la "désenvoûtée" retourne la situation à son profit. Au pays de "Priscilla" et dans le désert, petits jeux sexuels, entre "La Femme et le Pantin" et "Le dernier Tango", sur l'inspiration générale. C'est plutôt très foutraque, peu maîtrisé et résolument incohérent - en dépit d'un "épilogue" épistolaire, en forme explicative. En fait de "fumée", on est entre "fumeux" et "fumisterie" ! Ni émouvant, ni passionnant. Restent les performances des deux acteurs précités, qui font le spectacle, en donnant beaucoup de leurs personnes.
En voilà une surprise! Un très bon Campion envoutant à souhait et dans lequel on perd vite pied - un peu comme les personnages. Un brin barré et psyché comme j'aime. Kate Winslet est particulièrement insaisissable dans ce méli mélo aux couleurs chaleureuses de l'Inde et de l'Australie. Savoureux, drôle et pourtant si triste...
Franchement cette séance de désenvoûtement se résume à la rencontre d'une jeune fille paumée et d'un mec de 40 ans qui pourrait être son père et qui sous prétexte de la protéger devient amoureux d'elle. L'histoire est on ne peut plus simple. Le tout dans un environnement plutôt agréable avec de beaux paysages australiens. Les scènes en tête à tête sont magnifiques et émouvantes surtout dans la deuxième partie mais le reste créée un déséquilibre navrant qui nuit véritablement à l'ensemble alors que plus on approche de la fin plus le film devient véritablement séduisant et beau. Peut être que le feu sacré a fini par s'allumer.......
Je découvre peu à peu la filmographie de Jane Campion, et il m'est toujours difficile de m'en faire une idée précise. D'autant que si « Holy Smoke » est peut-être l'une de ses œuvres les moins personnelles, c'est aussi l'une de celles que j'ai préféré. La dernière partie a beau être nettement inférieure et le voyage métaphysique en Inde légèrement fumeux, il y a quand même quelque chose d'étonnamment vivant, intense, presque « spectaculaire » (notamment dans les décors) chez la réalisatrice, avec certes un rythme parfois plus lent, plus contemplatif, mais qu'elle compense par un sens des dialogues et des situations proche du brillant. Ça détonne, ça hurle même à plusieurs reprises, mais cela est souvent au service d'un propos, d'une vision, à l'image d'un duo Kate Winslet (quelle actrice!) - Harvey Keitel donnant beaucoup de leur personne. Pas forcément évident à critiquer, voilà un film qui, s'il ne plaira pas à tout le monde, a le grand mérite de ne pas laisser indifférent, surprendre et offrir quelques scènes marquantes : c'est suffisamment rare pour être souligné.
Difficile de croire à un tel retournement de personnalité par le simple contact avec une sorte de chaman indien. Parlons plutôt d’ensorcèlement, de possession, d'emprise inexpliquée. Lorsqu'une jeune fille décide de tout plaquer pour un monde qu'elle ne connait même pas, qui plus est sous le joug d'une secte, il y a de quoi se faire du soucis. Ici commence la thérapie du retour à la raison selon P.J. Waters, spécialiste de la reprogrammation spirituelle. Drôle de spécialité au passage, mais il en faut. La preuve en est. Mais chose à priori inédite, ce dernier succombe au charme de sa jeune protégée. Rien d'étonnant si l'on fait l'état des lieux. Le dèsenvoûteur envoûtè! D'une sorte d'exorcisme passif, Holy Smoke se métamorphose peu à peu en une curieuse romance, non gênée par la barrière de l'âge. Cinéma de la scène australienne de 1998, explorant une certaine révolte féminine, un nouvel horizon de la marge sociétale. On y ressent le masochisme sentimentale de deux êtres fondamentalement différents et non prédestinés à se retrouver ensemble. C'est une relation déroutante. L'image de Kate Winslet nue en plein désert australien est une représentation explicite de ce film. Une création originale et complexe qui brise les codes avec un certain brio. A découvrir. 3/5
Je ne sais pas si le nombre d'étoiles veut dire quelque chose pour ce film qui est inclassable. ça m'a chamboulé. Kate Winslet y est divine. Le décor, la musique, le scénario... tout m'a surpris. Beaucoup de psychologie, des personnages inoubliables. Un film qui aurait du faire plus parler de lui!
C'est souvent comme ça avec Jane Campion : des scènes sans intérêt ou même carrément ratées viennent gâcher le plaisir qu'on peut ressentir à d'autres scènes, totalement réussies.
La lassitude d'écrire 36 000 fois le même type de critique : on a beau avoir une bonne idée de départ, quand bien même on aurait les meilleures comédiens du monde (et il y a pas à se plaindre à ce niveau-là avec Kate Winslet et Harvey Keitel !!!), si il n'y a pas un scénario solide on ne peut que faire un mauvais film. C'est comme cela depuis plus de 115 ans, et se sera encore comme cela dans 115 ans. Parce qu'à travers une succession de scènes tapageuses et criardes, parfois hystériques, on ne sait vraiment pas où veut en venir Jane Campion. Et près de deux heures de film juste avec une succession de ce genre de scènes sans cohérence narrative et psychologique, cela devient très vite chiant.
J'ai adoré La leçon de piano, j'ai été moyennement convaincu par Bright Star.. Et bien Holy Smoke ne m'a pas convaincu non plus. C'est pas terrible. Il y a des idées mais la sauce ne prend pas réellement. C'est un peu brouillon tout ça, ça part un peu dans tous les sens, mais pas dans le bon côté de la chose je trouve. Il y a quand même des efforts plus ou moins réussis pour créer une ambiance vénéneuse, les acteurs sont bons (les personnages secondaires sont par contre plutôt sous-développés) mais ça ne marche pas complètement. Dommage.