Une histoire d'amour sur fond de centrale nucléaire. Il y a une tension dans ce film. Cet homme qui rencontre l'amour et ne se préoccupe pas du danger parce que seul l'argent l'intéresse. Le film se focalise beaucoup sur les personnes et quelques scènes sont vraiment fortes. Peu de musique, peu de mots aussi. Assez fort
Lorsqu'elle montre le recrutement, l'apprentissage et enfin la travail quotidien de ces hommes amenés à accepter ce genre de boulot parce qu'ils sont précaires ou cabossés par l'existence pour les plus âgés et n'ont donc pas d'autre option, la réalisatrice sonne juste en pratiquant une mise en scène énergique et efficace, sans gras ni digressions. Avec un œil documentaire, elle saisit l'urgence et la précision salutaire des mouvements des ouvriers revêtus de leurs combinaisons de cosmonautes comme elle captait l'énergie difficile à canaliser des jeunes motards sur le circuit de Rungis. Au sein de ce groupe d'hommes - souvent filmés dans les douches et les vestiaires - le comédien Tahar Rahim observe et apprend ainsi qu'il le faisait dans Un Prophète de Jacques Audiard.
En tombant amoureux, celui qui devrait souffrir les affres de la passion et la frustration de l'inaccomplissement dans une situation inextricable se révèle hélas trop terne pour faire totalement croire en la véracité de son sentiment. En face de lui, Léa Seydoux n'est guère plus convaincante, sans doute parce qu'en définitive sa partition est plutôt mince. A leur côté, Olivier Gourmet, en chef d'équipe, surclasse largement l'ensemble et contribue, malgré lui, à affadir la dimension romanesque d'un film qui présente néanmoins le mérite d'investir un territoire inédit, et pour le coup terriblement cinématographique dans la dramaturgie anxiogène qui lui est automatiquement associée. On en arrive donc au constat contradictoire que le travail est plus fort que l'amour et qu'avoir voulu unir les deux par un symbolisme un peu lourd n'est sans doute pas la meilleure idée qu'ait eu Rebecca Zlotowski, plus à l'aise dans la mise en scène physique que dans les séquences plus douces.
Ni enthousiaste, ni franchement déçue. Un film qui se regarde sans déplaisir, qui se savoure même par instants, mais, au final, un sentiment partagé, comme si l'on restait un peu sur sa faim, sur ses attentes...
Film émotion de bonne facture, qui nous offre une vision du travail en centrale nucléaire, particulièrement pénible et dangereux avec spoiler: un final pessimiste qui tient la route . 3 étoiles. ----Mai 2016----
Il y a deux films ou plutôt deux manières de filmer dans ce deuxième opus de Rebecca Zlotowski. D'un côté une histoire d'amour entre Gary (Tahar Rahim) et Karole (Léa Seydoux) et de l'autre une passionnante enquête sur les conditions de vie dans une centrale nucléaire. Si l'histoire d'amour a quelque chose de fade et de conventionnel malgré la présence ô combien sensuelle de Léa Seydoux (les mini-shorts lui vont à ravir...), il n'en va pas de même pour "l'autre film" qui s'inscrit dans une thématique sociale qui, d'Eisenstein à Ken Loach, traverse le cinéma mondial. Nous n'avons pas souvenir d'avoir vu un film partiellement tourné dans une centrale nucléaire. Sans doute est-ce le premier. Mais ce qui est surtout intéressant, c'est cette présence du corps masculin, d'un corps souvent dénudé ou presque, car soumis à des lavages répétés du fait de le contamination possible. La réalisatrice insiste ainsi sur la fragilité du corps de ces hommes : corps d'athlètes ou corps bedonnants, ils sont tous menacés par leur environnement. Rebecca Zlotowski semble plus à l'aise dans ce registre que dans l'évocation d'un amour auquel il est un peu difficile de croire. Certes elle ne donne jamais à voir de scènes "chaudes" et c'est tout à son honneur (le respect des comédiens, ça existe...), mais Tahar Rahim est beaucoup plus convaincant dans son rôle de mélancolique un peu paumé que dans celui d'un amoureux transi. Reste que l'ensemble offre une belle leçon de cinéma. Toutes les techniques (ou presque), tous les types de plans, tous les rythmes cinématographiques sont présents dans ce film que l'on peut aisément qualifier de virtuose.
L'atout premier de ce film est le couple vedette. La rencontre de ces 2 jeunes acteurs tant prometteurs pour le cinéma français se révèle totalement électrique. La réalisatrice a su aussi instauré un climat d'angoisse au quotidien vécu par les protagonistes du film. Dommage que le scénario ne révèle pas vraiment de grande surprise et ne parvient jamais à nous transporter entièrement. Au final, un bon film mais une petite déception.
Voilà un film qui était prometteur parce qu’il osait parler de quelque chose que l’on aborde que très rarement : le quotidien des employés des centrales nucléaires. C’est vraiment passionnant de pénétrer là-dedans et de voir comment ça fonctionne en interne. D’ailleurs, on évoque souvent le problème du nucléaire en France, mais je crois qu’on ne se rend pas bien compte de ce que ça apporte, mais aussi et surtout du prix auquel on en obtient les bénéfices. On se retrouve un peu le cul entre deux chaises avec cette problématique, un petit peu comme le film en fin de compte, qui sur fond de quasi documentaire, tente de nous parler d’amour.
La mise en scène du tout et la montée de la tension dramatique sont bien plutôt bien équilibrés et on ressent véritablement le danger que représente le travail dans une centrale. Mais cela nous sert uniquement de contexte, car le film parle d’amour. Or le scénario est ultra prévisible et ne nous surprend pas vraiment. Du coup je me dis qu’un film sur ce milieu du nucléaire avec des intrigues autres que celle de l’amour aurait pu être pas mal aussi. Au final on n’a donc rien de vraiment nouveau dans ce film. Une fille est coincée entre deux hommes, elle doit se marier à l’un, mais a eu le coup de foudre pour l’autre, etc.
Mais paradoxalement les scènes entre Tahar Rahim et Léa Seydoux sont assez belles, et ces deux acteurs prouvent qu’ils peuvent vraiment être excellents. Il aurait peut-être fallu plus insister sur leur histoire du coup, parce qu’on sent qu’il se passe un truc mais à aucun moment on ne ressent vraiment l’étincelle qui fait décoller le tout.
Il manque donc un truc pour parler de réussite, mais ça n’en fait pas un mauvais film pour autant. La volonté de parler du secteur du nucléaire et de ses employés est louable, car quelque part la réalisatrice cherche à dénoncer le risque que des centaines si ce n’est des milliers de personnes prennent chaque jour. On a d’ailleurs des dialogues et un jeu d’acteurs d’un niveau très élevé, le tout couplé à une réalisation brute et authentique. En revanche, en ce qui concerne l’intrigue principale, ça aurait pu être plus approfondi dans le traitement.
Ce film très intérresant nous dévoile ce qu’est la vie de ces hommes qui, au péril de leur vie, descendent au coeur des centrales nucléaires afin d’y faire des réparations. Filmé presque comme un documentaire, on est supris de voir ce qu’est la dure réalité de ce travail à la fois pénible et mal payé ! En effet, vous l’aurez compris, ce film est avant tout réaliste et veut faire prendre conscience au gens l’électricité ne se frabrique pas toute seule…
Avec une histoire d’amour comme toile de fond, ce "docu-fiction" est, quand même, très restreint scénaristiquement malgrès quelques rebondissements. Mais grâce à Tahar Rahim, qui joue toujours aussi bien, et à Léa Seydoux, à la fois froide et passionné, le film prend un tout autre aspect, celui d’une histoire d’amour plus ou moins impossible.
Bref, un film très intérresant, parfois trop long, parfois beaux mais qui ne vous laissera pas indifférent !
Un sujet original, un Tahar Rahim en grande forme (comme toujours), "Grand central" se laisse facilement apprécier. Accompagné par de très bons acteurs français (même si je ne suis pas fan de Seydoux, je dois dire que son jeu et celui de Gourmet sont excellents), ce scénario sous fond de misère social et sentiments, envoie des radiations positives (pour rester dans le thème) au spectateur.
Rare sont les films originaux et celui la en fait partit. Liant l'amour a la tension qu'il peut y avoir chaque jour dans une centrale à cause des radiations, le film n'arrive pas a la hauteur a laquelle il aurait pu être. On ressent trop peu le perpétuel stress que peut endurer le personnage joué par Tahar Rahim, d'où une petite déception. Mais le triangle amoureux fonctionne bien, mais tout comme pour ce qui concerne la centrale on en aurait aimé un peu plus. Lea Seydoux alterne le bon et le moins bon, quant au second rôle ils sont tous de bonne facture. L'ensemble reste donc correcte mais rien de vraiment surprenant. Cela reste intéressant de voir la situation d'ouvriers travaillant dans une centrale.
Si Rebecca Zlotowski a recruté la blonde Léa SEYDOUX & le beau Tahar RAHIM c'est pour raviver la flamme du grand nucléaire, hormis une belle histoire d'amour le film surfe sur un sujet brulant : L'avenir des centrales !!! A voir....
"Grand Central" commence vraiment bien, dès le générique : grosses lettres rouges majuscules sur fond noir, bande son anxiogène, on devine que Rebecca Zlotowsky a du talent. Idem pour la mise en place des personnages et du récit : apparition d'une Léa Seydoux torride en garçonne bombasse, charisme évident des massifs Olivier Gourmet et Denis Ménochet, cadre électrique de ce camp de travail estival où on partage tout, puis surtout de cette inquiétante centrale nucléaire, visible de partout. Métaphore évidente entre dangers de la radioactivité et ceux du désir, perte de contrôle des différents protagonistes, on est longtemps saisi par cette histoire banale, dans un univers qui ne l'est absolument pas. Malheureusement le récit s'essouffle progressivement. Tahar Rahim n'est pas mauvais, mais l'attraction fatale censée le lier à Léa Seydoux ne saute pas aux yeux. La sobriété de son jeu va finir par être handicapante pour Rahim, mais visiblement ça ne gêne pas les metteurs en scène français. D'autre part la 2nde moitié du film est assez inégale, avec des séquences fortes et des scènes plus convenues. Pour conclure je dirais que miss Zlotowsky est une auteure à suivre, même si son "Grand Central" ne tient pas toutes ses promesses, c'est une œuvre qui dégage quelque chose de personnel (j'ai encore en tête la scène où la jeune femme interprète "maladie des amoureux" à la veillée...).
Ce film regroupe deux films en un. D’un côté, l’univers des travailleurs du nucléaire est intéressant et très bien rendu : on ressent leur combat contre la « dose ». Vraiment, ces employés mériteraient, si l’on prenait en compte, dans le salaire, le risque pour la santé, d’être payés davantage que les traders de la finance. De l’autre côté, l’histoire d’amour est simpliste et réduite à sa portion congrue. Côté casting, c’est assez inégal et s’il n’y a rien à dire pour l’interprétation d’Olivier Gourmet, Denis Ménochet ou Tahar Rahim, tous très bons, Léa Seydoux, elle, est la nouvelle Fiona Gélin au jeu d’actrice discutable, aux expressions de visage limitées mais au très beau corps souvent dénudé dans les films (et je ne dis pas ça uniquement à cause de sa présence dans le dernier numéro du magazine de charme « Lui » sorti opportunément en même temps que ce film). Pour finir, j’ai été déçu par la réalisation qui manque de brio et d’originalité. J’avais même en tête, sur certaines scènes, d’autres cadrages que ceux choisis par Rebecca Zlotowski, ce qui m’arrive rarement pendant un film (plus souvent après, avec le recul).
Ce qu'on peut essentiellement retenir de cette oeuvre sont de grands comédiens incarnant au mieux leur rôle respectif et cette passion naissante malgré le quotidien rustique et violent du labeur. La réalisation est assez épurée et froide notamment grâce à un environnement austère et tabou, où certains problèmes sont dénoncés assez habilement. Le tout gardera le spectateur distant de cette oeuvre malgré sa belle qualité artistique.