Ce thriller post-11 septembre 2001, ou plutôt post-7 juillet 2005, narre les démêles judiciaires et politiques faisant suite à un attentat au cœur de Londres. Très vite, il quitte la sphère procédurale pour lorgner vers le film d'action effréné. Efficace mais trop convenu.
Auteur du très bon "Boy A", John Crowley quitte le drame intimiste où il avait excellé pour officier cette fois-ci dans le thriller politico-judiciaire où machinations et suspense sont rois. Et si Londres a bel et bien connu des actes terroristes en 2005, l'attentat ici relaté est totalement fictif. Le procès du présumé coupable va alors donner sueurs froides et autres vertiges à deux avocats, qui de plus sont anciens amants. Crowley débute son intrigue en multipliant les zones d'ombre sur cette délicate affaire, un peu à la manière de "La Firme" de Pollack ou de "Ghost Writer" de Polanski. En outre, un canevas paranoïaque et complotiste où les héros ne peuvent se fier à rien ni personne pour mener à bien leur tâche, à cause des brûlantes vérités qu'ils vont découvrir. En effet, les services secrets de sa Majesté pourraient bien y être mêlés et, du même coup, les questions de sécurité publique et d'équité de la justice seraient remises en cause. Mais ces-dites questions ne sont malheureusement qu'effleurer, Crowley préférant les délaisser afin de tendre vers une intrigue chargée en action et en rebondissements. Par conséquent, la trame devient assez classique, et l’originalité est sacrifiée sur l'autel du rythme. Néanmoins, la mise en scène est très soignée, ayant par exemple souvent recours au montage parallèle, ou à une vue subjective via les caméras de surveillance londonienne. Eric Bana et Rebecca Hall s'en tirent eux plutôt bien en avocats pris au piège, contraints de prendre la défense de leurs propres vies. Leur histoire de cœur n'est, judicieusement, traitée qu'en filigrane. Si "Closed Circuit" ne révolutionne rien au genre, il n'en reste pas moins un divertissement sans prétention où l'on ne s'ennuie pas.
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