Vous le savez depuis l'temps, mais fut-il une époque, Marvel n'était guère le succès populaire d'aujourd'hui. Oui, il y a de cela trente ans, voire même un peu moins de quarante, la célèbre maison d'édition/production s'amusait à sortir daubes sur daubes, rencontrant coup sur coup de cuisants échecs. Parmi ceux là, nombre de films déjà chroniqués : l'Homme Araignée, les 4 Fantastique, le Punisher de Lundgren, le Procès de L'incroyable Hulk et, pour ce jour ci, Le Retour de l'incroyable Hulk. Tous n'étaient pas mauvais, mais j'avoue avoir été véritablement clément avec nombre de ces films; notamment cet Hulk avec Daredevil, entre le kitsch et le ridicule assumé d'un Daredevil en collants noirs moulants. Seulement, je n'ai plus vraiment envie d'être indulgent, quand je vois le niveau des productions Marvel d'alors. Non parce qu'il faut le dire, entre une réalisation constamment mauvaise et des acteurs qui y croient sans avoir le talent pour amener les ingrédients nécessaires au succès d'un tel film, c'en devient rapidement gavant. Mauvais de bout en bout, aussi mal interprété que mal écrit, ce Retour ne marquera guère les esprits, si ce n'est en tant que film esthétiquement répugnant, et visuellement très moche. Le résultat est, à l'écran, purement daté, kitsch, débile et mercantile; si ce n'est pour faire renaître une série morte depuis déjà longtemps, je ne vois pas le but d'un tel film; car même s'il devait récolter du pognon, mes avis qu'il n'en a rien fait. Car le public ne s'y est pas trompé : le film est, en lui-même autant qu'aux yeux des autres, terriblement banal et lassant. Lourd dans ses répliques, mollasson dans son inepte scénario, Le Retour de l'incroyable Hulk manque terriblement de crédibilité, ne constituant, au final, rien d'autre qu'une grosse série b qui tâche salement l'esprit de son spectateur, par la faute notable de son sérieux trop important, presque envahissant dans un nanar qui n'aurait dû avoir pour seule prétention que de détendre son spectateur une heure et demi durant, sans vouloir prendre des airs de grand film badass. En somme, Hulk est ridicule; il pourra convaincre en tant que Bruce Banner ( étrangement devenu David; allez comprendre l'utilité, si ce n'est pour en faire une statue verte, une statue de David ), mais une fois les maquillages parvenus et l'acteur changé, faudra tout de même concéder que le truc s'avère cruellement défaillant. Tentant constamment d'en jeter sévère de par ses mimiques forcées et ridicules, tant surjouées que mal jouées, Lou Ferrigno n'impressionnera légèrement que par sa carrure tout de même imposante, non pas grâce à son jeu ridicule et ses expressions faciales terriblement stéréotypées. De même pour l'acteur qui interprète Thor, un illustre inconnu qui se vautre lamentablement sur le bûcher des stars déchues. A la différence prêt qu'il n'a jamais été une star. Grimé comme pas possible, avec une fourrure incroyable et des cheveux bien brushingés ( non ce terme n'existe pas ), cet inconnu s'évertue sans arrêt à vouloir jouer les gros durs, les malabars, sans ne jamais comprendre qu'il tient beaucoup plus du Tagada fraise que du Carambar Caramel. Tendre mais pas trop. Outre le fait qu'aucun acteur n'est là pour sauver le film de la noyade ( pas même le bad guy, dont j'ai complètement oublié et le nom, et le visage ), les dialogues se révèlent surréalistes, et tellement incroyables qu'ils semblent avoir écrits par un génie de l'absurde ( genre Beckett, s'tu veux ). La mise en scène ne possède aucun relief, aucune originalité et pas la moindre parcelle de talent; l'esthétique n'est jamais agréable à l'oeil, aussi vrai que le travail sonore, à la ramasse, vous écorchera vos saintes oreilles. Oui, la bande-son fade et sans saveur, stéréotypée donc pas non plus forcément marquante, ne relèvera guère le niveau. De même pour les combats mous, inintéressants et mal chorégraphiés, sans aucun rythme particulier et franchement très emmerdant. Et puis, autant souligner un détail majeur : dans ce film, y'a tout un problème de coiffures. D'Hulk à Thor, les coiffeurs ont pété un plomb ... Mon dieu que c'est moche.