Rites of Spring est un film d’horreur assez peu connu, qui partait sur de bonnes bases, mais s’avère plutôt décevant.
Ce n’est pas du coté de ses acteurs. Ceux-ci sont peu connus, c’est un fait, mais ils se débrouillent bien. Ils jouent avec conviction, et j’ai été particulièrement séduit par le casting féminin (Anessa Ramsey, Shanna Forrestall) et AJ Bowen du coté masculin. Ainsi que le père qui apparait peu mais offre une interprétation qui marque. Dans l’ensemble chacun mais du sien, et trouve le bon équilibre pour rester continuellement réaliste, dans leurs attitudes, leurs réactions. Ils parviennent à nous entrainer dans l’histoire, et ce n’était pas une mince affaire.
Le scénario est problématique. En fait on sent que le réalisateur n’a pas su maitriser l’imbrication de ses deux histoires. Le film est court (1 heure 20), et il essaye pendant la moitié de la durée, de faire évoluer parallèlement, deux histoires radicalement différentes. Celle-ci évidemment sont appeler à se rejoindre, mais cela se fait tardivement, et j’ai envie de dire, lorsque c’est le cas, il convient encore de rajouter de l’exposition (ben oui, les héros ne se connaissent pas…) et du coup l’histoire en tant que tel dure 25 minutes. Peu d’explication, un sens du rythme aléatoire, une conclusion très très décevante, c’est assez pénible. D’autant plus que l’idée avait de bons points à développer potentiellement. Les rites païens sont toujours efficaces, et on pouvait attendre une sorte de Wicker Man moderne. Dommage.
Visuellement le film n’a pas un gros potentiel à faire valoir. Le réalisateur offre une mise en scène sobre mais efficace, avec une absence de style marquée, mais un travail technique sans anicroche réelle. C’est propre en clair, mais fade, avec des inspirations très classiques qui parfois gâche le suspens (le coup de la hache sur la fin est ultra-attendu). La photographie est relativement décevante. Priorité aux couleurs froides, atmosphère nocturne sur la fin, c’est très basique et surtout c’est fait sans originalité. Il y a mille façon de travailler sur l’obscurité par exemple, et là c’est fait de la façon la plus attendue possible. Les décors pour leur part ne valent pas grand-chose. Cela reste passable du fait qu’il s’agit d’une petite production et que l’histoire peut en parti le justifier, mais tout de même, une cabane, un entrepôt et un parc c’est faible comme terrain de jeu. Alors qu’en est-il du reste ? Les effets visuels sont très peu nombreux. Ceux qui attendent de l’horreur ne seront pas aux anges (une tête coupée, et voilà pour l’essentiel, le reste n’a rien de très valable), et ceux qui attendent un monstre mémorable aussi. La créature en effet ne nous est jamais vraiment montrer, on ne sait pas ce que c’est, et si c’est un choix du réalisateur, ce n’est pas très viable. Il n’a clairement pas le talent de Scott pour faire monter la sauce, alors il aurait du balancer son monstre pour garantir le spectacle (j’imaginais une super vraie course poursuite dans les champs avec la créature, style labyrinthe de maïs, même si on est au printemps, certes). Enfin la bande son ne présente pas d’intérêt particulier.
Au bout du compte Rites of Spring est une certaine déception. Il n’est pas irregardable, et s’appuie sur une bonne idée de départ, et une interprétation convaincante (ainsi que sur certains moments plutôt bien faits, mais curieusement davantage dans la partie polar à l’anglaise). Néanmoins le réalisateur a été clairement dépassé par les événements. Une histoire trop complexe à géré, et du coup peu efficace au final, un travail technique qui manque d’ambition et s’avère des plus classiques bien que passable. J’ose monter jusqu’à 2, compte tenu du tout petit budget du film et du fait qu’il s’agit aussi d’une première réalisation de son géniteur, mais sa note en temps normal tournerait davantage autour du 1.5.