Depuis quelques années, François Cluzet est cantonné à des rôles de bons samaritains, ou à défaut de anti-héros dont on sait que le public embrassera la cause. Un handicapé, Tony Musulin, un homme à la recherche de sa femme enlevée... Et maintenant, un skipper en course pour un tour du monde en solitaire (d'où le titre du film) dans le cadre du Vendée Globe. Le principal intérêt du film est le dépaysement qu'il nous offre, et à ce titre il ne démérite pas, nous plongeant en immersion dans le monde inconnu de la navigation en haute mer pour un quidam comme moi. L'océan, les couchers de Soleil, les conditions climatiques extrêmes, les réglages du bateau et les communications avec les propres restés sur la terre ferme, presque tout est traité. On ne voit pas notre héros faire ses besoins, t on aurait été curieux de voir comment ça se passe dans ce cadre là. Puis, vient le grain de sable dans l'engrenage. L'intrus à bord du bateau, embarqué en douce à l'insu du skipper lors d'une escale pour réparer l'embarcation, est rapidement découvert par Cluzet. Forcément, il est là pour une noble cause. Évidemment, l'histoire en les deux personnages débute mal, évidemment elle termine bien, et évidemment c'est chiant comme la mort. C'est ce sur quoi mise le film, alors qu'il se serait bien mieux porté sans ce rocambolesque retournement de situation. On aurait aimé voir, pour une fois, une histoire d'homme physiquement seul mais en fait entouré de technologie lui permettant de communiquer avec l'extérieur. On voudrait "vivre", à travers l'écran, ce qu'est l'expérience d'une telle course, ce que seul le cinéma peut faire, à la différence des documentaires. Mais non, il fallait une trouvaille débile qui vienne tout gâcher et apporter encore de la morale indigeste. Quel dommage.