A l’heure ou la comédie française se tord de la douleur de ne pouvoir produire qu’une majorité d’échecs commerciaux et artistiques, voilà qu’Alexandre Coffre livre un Road Trip relativement simpliste qui fonctionne telle une comédie digne de ce nom. Partant d’un postulat pour le moins original, le volcan, dont je ne citerais pas par écrit le titre ici, est une comédie populaire dans sa forme la plus traditionnelle, celle mettant en scène les trépidations de personnages attachants, charismatiques, que l’on aime ou pas, dans une succession de cocasseries amusantes qui, si parfois tombent à l’eau, parviennent cependant à faire rire le public, l’essence même d’un film voué à cela.
Voilà donc le périple d’un couple de divorcés traversant l’Europe de l’est, destination la Grèce, alors que le trafic aérien est perturbé voir interrompu faute des rejets d’un volcan islandais, histoire véridique que l’on connaît tous et qui s’avère être ici un excellent moteur au scénario. Mariage oblige, il sera impératif d’arriver à destination pour le père et la mère alors que chacun souhaite semer l’autre en route. Amusant, parfois hilarant, comme lorsque notre tandem croise la route d’un exilé criminel converti à la religion dans son arche, formidable Denis Ménochet. Bon nombre de séquences de disputes se concluent par une vacherie plus ou moins drôle alors que les intermèdes sont parfois dérangeants tant ils cassent le rythme.
Plutôt inégal, c’est pourtant le positif qui l’emporte, de peu, et qui fait du film une réussite, mineure, mais réussite tout de même. Il est dès lors incontestable que Dany Boon, malgré ses innombrables détracteurs, fait figure de réel moteur de la comédie française populaire. Depuis le succès, immérité cependant et selon moi, des Ch’tis, le comédien semble prendre à cœur son rôle d’homme du peuple, le comique de toute les situations qui redonnent le sourire à la communauté en faisant les choses simplement, en forçant sur la grimace et les subterfuges comiques traditionnels. Mais il n’est pas seul ici puisque accompagné de la formidable Valérie Bonneton, actrice qui marque là son premier succès sur grand écran. Le tandem homme-femme fonctionne comme sur des roulettes et mis à part quelques ratés, la relation entre la vedette et l’étoile montante est concluante.
Quelque peu niais, le volcan, nom de substitution, est la comédie populaire dont la France avait besoin en 2013, quelque part entre les échecs cuisants de la concurrence. Que l’on apprécie ou non, difficile de ne pas adhérer à l’esprit d’Alexandre Coffre, via Dany Boon, d’offrir une tranche de rire exotique à l’hexagone en pleine période de vache maigre. Prochaine étape, Supercondriaque, succès promis d’avance pour Dany Boon qui retrouve pour l’occasion son collègue du Nord. En attendant, voici l’occasion propice de passer une soirée légère de décontracte devant son poste. 12/20