Un bunker.
À l'intérieur, un couple et leur fillette survivent.
Entre des rationnements de nourriture de plus en plus en stricts et une volonté de maintenir les habitudes d'une vie passée, les deux parents tentent de conserver l'illusion d'un monde meilleur dans l'esprit de leur enfant.
Mais pourquoi ? Que s'est-il passé à l'extérieur ?
Ça, "Hidden" se gardera bien de nous le révéler dans sa première partie, laissant l'imagination du spectacteur faire le reste (guerre nucléaire, pandémie, etc).
La menace d'autochtones à la surface évoquées par les parents ("ceux-qui-respirent") suffira amplement à maintenir un climat oppressant.
De plus, même si le sujet peut paraître assez récurrent dans ce type de films d'enfermement post-apocalyptique, les personnages très bien dessinés, attachants et, qui plus est, formidablement bien interprétés (Alexander Skarsgård, Andrea Riseborough et la petite Emily Alyn Lind) parviennent à nous faire oublier la familiarité du sous-genre dans lequel ils évoluent.
Oui, mais voilà, au bout d'un moment, on se doute très fortement que ce "Hidden" a quelque chose à nous cacher (désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher) et cette faiblesse pourrait bien devenir son principal défaut.
Faiblesse car, si l'on devine très vite que le film va avoir d'autres choses à dire, cela a pour conséquence de faire envisager toutes les pistes possibles au spectacteur (encore plus aux habitués du genre) qui, à un moment ou à un autre, sera forcément sur la bonne piste.
Mais, peut-être pour éviter cette perspective, le film va faire très très fort dans la construction de sa dernière partie plus qu'habile dans les ramifications qu'elle implique et "Hidden" va donc s'illustrer avant tout par une façon extrêmement judicieuse de dynamiter les codes d'un récit dont on croit tous connaître l'issue par avance pour mieux l'approcher sous un nouvel angle ô combien passionnant et très malin.
Toujours inédit en France, espérons qu'"Hidden" ne restera pas caché trop longtemps (désolé, vraiment).