S'il y avait un cours de patriotisme américain enseigné dans les écoles de cinéma, Roland Emmerich serait probablement le premier de la classe, l'index pointé vers le ciel, récitant religieusement ses leçons. Sur les bancs de l'école, au TP de "Mise en scène du cinéma d'Action" par contre, on aurait pu dire que c'est le bonnet d'âne, le vilain cancre qui jette des boulettes sur John McTiernan, Richard Donner et consorts... Le vilain petit canard en somme alors que même un Michael Bay inspire la sympathie de ses camarades. Roland, le petit allemand-collabo-ricain, las des brimades de ses congénères fini par déserter les couloirs du bahut et s'adonna aux joies de vendre son cul à la nation tout entière. Et le moins que l'on puisse dire c'est que faire le tapin ça rapporte...
Quand les critiques parlent de blockbusters de manière générale, avec souvent une vision bien négative des choses, ils ont bien une personne qui leur revient la plupart du temps en mémoire, j'ai nommé tonton Emmerich, l'Oncle Sam du septième art. Bon, Independance Day était déjà une sombre merde à l'époque, mais l'ambiance "too-much" du film avait au moins le mérite de faire rire et pouvait réserver quelques moments tant bien absurdes que jouissifs. La catastrophe arriva avec 2012, où l'apocalypse avait bien lieu... derrière la caméra. Le film restera par ailleurs, le point d'orgue dans la médiocrité de son cinéaste. Ici on creuse toujours, sans toucher le fond de son précédent film mais on sent tout de même ce désir de côtoyer le mauvais, le malsain, le sale. Emmerich c'est la copie blanche du bon goût que tant de fois il aura rendu le long de sa carrière.
White House Down a cette ambition de renouer avec l'actionner bourrin des eighties en voulant remettre au goût du jour un buddy-movie se jouant entre le président des Etats-Unis et son garde du corps officieusement proclamé. Evidemment le cahier des charges est respecté comme toute production de ce genre: ennemis ayant séchés les stands de tir, gamine insupportable, personnages peu crédibles et manichéens au possible, utilisation de la musique abusive et j'en passe. Tout ces éléments au service d'une morale quelques peu discutable. La guerre se gagne grâce à Youtube désormais( placement de produit), tandis que la technologie obsolète sert à dénoncer l'ennemi faisant affront à notre drapeau. En parlant de drapeau... Roland t'aurais pu nous éviter l'énième morceau de bravoure au ralenti, celui où l'on fait chialer les violons. Un morceau de guimauve où les hélicoptères sont en CGI et le numérique ça commence à me gaver. Que le réalisateur jute dans son treillis, que bien lui fasse mais qu'il stoppe ses effets visuels racoleurs, c'est déjà pas du tout subtil pour un kopeck sans qu'il en rajoute. A bon escient, ce genre de trucage fait des miracles, je pense à Benjamin Button (2008) ou encore plus avant Jurassic Park (1993) là c'est navrant de bêtise. Pour résumer, le CGI = les seins en silicone du cinéma.
Un film sans intérêt. S'oublie très vite pour un moment long et ennuyeux tant on connaît déjà les ficelles du scénario. Le ridicule de l'ensemble peine à faire sourire et fait passer White House Down du statut de nanar potentiel à celui de simple navet.