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Pascal
159 abonnés
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3,5
Publiée le 25 juillet 2022
Le cinéaste Georgien Otar Iosseliani, à l'époque où son pays faisait partie de l'union soviétique, réalisa " la chute des feuilles " après sa sortie en 1961 de l'école de cinéma.
Au travers de l'histoire d'un jeune œnologue qui vient d'être embauché dans une chaie, ( la Géorgie est productrice de vins). C'est le passage à l'âge adulte, la confrontation aux turpitudes de l'existence.
Doté de beaucoup de charme, c'est un film qui non seulement est pétri de qualités mais qui de surcroît donne envie de s'intéresser à ce pays installé aux confins de l'Europe et frontalier avec l'Asie centrale et le monde musulman ( avec son voisinage turc) dont elle emprunte et mélange certaines de ses traditions.
La première demi-heure est sans doute la moins réussie. Mais une fois lancé, le film révèle toute la profondeur de son parfum.
Iosseliani viendra vivre en France à partir de 1982, et obtiendra une reconnaissance dans les plus importants festivals internationaux. Il a à son palmarès trois prix spécial du jury à Venise et un ours d'argent à Berlin.
Pas mal pour un cinéaste aujourd'hui très injustement oublié dans l'hexagone et dont l'oeuvre de tout premier ordre vaut franchement la peine d'être connue Toutefois, elle s'adresse surtout à l'amateur de cinéma d'auteur.
Voilà bien un film qu'on gagne à voir entier. Car la première impression est très trompeuse : des plans de la Géorgie profonde, traditionnelle et toute contente d'être filmée, nous laisse croire à un documentaire sur la vie des campagnards. Mais ce n'est qu'une introduction, car on est bientôt transporté dans une communauté plus citadine et ouvrière où va doucement s'installer une intrigue plutôt cinématographique, quoique un peu trop lente. La musique est mauvaise, la diversité de ce qui nous est montré est nulle, mais au moins a-t-on sous les yeux un vrai film de cinéma qui nous invite cordialement à nous faire le spectateur des producteurs de vin. Il va falloir attendre encore pour réaliser la profondeur de tout ça : l'histoire qui nous est contée est morale sans être embarrassante, et c'est la représentation d'une leçon apportée à une jeunesse kolkhozienne, l'ensemble étant mis en scène par des gens qui, justement, savent ce que c'est de faire des scènes, un peu longues, techniques et pleines de sens à condition de considérer que le spectateur saura le voir.
une pure merveille. ce film que je n'ai pas vue depuis les années 70 m'avait profondément marqué par sa douce mélancolie.. en plein régime soviétique la petite fleur ironique pleine d'humour qu'a fait pousser Iosseliani lui a survécu ..
mille fois merci monsieur Iosseliani pour cette œuvre pleine d'humanité.