Avis sur Légendes Vivantes

Le premier opus reste à mes yeux la comédie US la plus sidérante de ces dix dernières années, monsieur Ferrel ayant synthétisé le mâle abruti absolu, qu'il incarne aussi profondément que possible, jusqu'au dernier poil de sa moustache : la contemplation de cette incarnation se suffit à elle même, en l'absence même de gags (ce regard satisfait d'où ne filtre pas la moindre lueur d'intelligence).
Le second ne pouvait que décevoir. Il déçoit peu. Plusieurs scènes sont des décales simples de leurs homologues dix années plus. Paresse ? Posons hommage et clin d'oeil. Le ressort n'est alors plus la surprise mais repose sur la connivence avec le spectateur. Le rire en sort néanmoins émoussé. Mais le film regorgent par ailleurs de ces purs moments de poésies inexplicables (comme pour le premier, certaines issues de l'écriture automatique) et inspirés qui placent cette comédie à un autre niveau que le tout venant. Il n'est plus question de nième degré. Ron et Brick (Steve Carrell enfin de retour dans une incarnation à la mesure de son talent) transcendant le commun (Ron aveugle de tous ses sens. Brick "j'ai hérité de ce pouvoir").
Peu de gags construits, résultant d'une mécanique comique élaborée, hors l'exemplaire scène jubilatoire du camping car, vertige où le spectateur est placé témoin de l'énormité d'un gag en construction.
Monsieur Ferrel reste un étalon de la comédie US. Ce film (consommable uniquement en VO) ne bénéficiera finalement pas d'une sortie en salle chez nous. Au regard des comédies franchouillardes qui trustent les grandes salles, il est raisonnable de statuer que le public français ne le mérite pas.

Ron Burgondy (Will Ferrel), présentateur vedette sur la chaîne de télévision de San-Diego, est remplacé (par son directeur, joué par Harrison Ford) par sa femme (Christina Applegate). Il retrouve du travail à New-York sur une nouvelle chaîne d’information en continu et recrute d’anciens collègues de San-Diego. C’est censé être un film comique (la critique des chaînes en continu manque de mordant) mais ça n’est pas drôle, d’autant qu’il dure 2 h ! Le meilleur gag (dont le nombre ne dépasse pas les doigts d’une seule main) est celui de l’accident d’un van spoiler: : Ron Burgondy a mis le limitateur de vitesse, pensant qu’il agissait comme le pilote automatique des avions ; pendant les tonneaux, les personnages reçoivent de l’huile bouillante, des boules de bowling et se font piquer par des scorpions !
Des acteurs connus ont même des petits rôles (1 scène) : Marion Cotillard et Will Smith de mémoire.

Autant j'avais de l'affection pour le premier, autant cette suite m'a décue. Le leit-motiv d'"Anchorman 2", plus t'en mets moins t'en as. On a pourtant ici droit à Will Ferrell, Steve Carell, Paul Rudd et une pléiade de guests. Mais pour les trois premiers, je ne crois pas qu'un seul de leurs gags m'ait fait rire. Ron Burgundy est devenue une pale parodie de son personnage attachant et Carell en fait dix fois trop.
Le seul intérêt se trouve dans le combat festival de n'importe quoi quand tous les guests font leur apparition chacun leur tour, c'est génial d'avoir pu réunir un tel cast, mais ca n'a jamais fait une histoire, et celle-ci tombe vite à plat. Ron Burgundy n'est plus une légende et à moins de déconnecter son cerveau, difficile de vraiment apprécier ce film, dont je suis friand en général...

Cette suite de "Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy" avec Will Ferrell en caricature de star déchue du journalisme est a l'image du premier film, une extravagante comédie un peu lourdingue a certains moments mais est tout a fait regardable.
La prestation de Steve Carell est mise un peu plus en avant ici et ce n'est pas désagréable du tout.
Peu être un peu longuet et répétitif vers la fin par rapport au premier épisode.
Au final, la ou le machisme était le sujet principal du premier film, cette fois il s'attarde sur la course l'audimat avec un "Ron Burgundy" qui fait les débuts de l'info 24/24.

Les amateurs du premier aimeront cette suite encore plus débile. Certains jugeront ce film idiot avec un humour pour les simples d'esprits, et alors ?! Vu la brochette d'acteurs (et même de grands acteurs) et le nombre important de gag, on le regarde pour se détendre et passer un bon moment. Pour notre plus grand bonheur l'excellent Steve Carell prend plus de place dans ce second volet surpassant le premier.
A voir pour se détendre ;)

Le premier Anchorman était vraiment fun du fait de l'originalité qu'il proposait. Malgré la masse de clichés sur laquelle il se basait, son format relativement court et son rythme saccadé et sans pause faisaient de cette comédie un délectable divertissement. Et, en tant qu'amatrice des multiples talents de Will Ferrell, tout aussi bons en matière de vannes, grimaces et impros que lorsqu'il s'agit d'être sérieux (Frangins malgré eux Vs L'Incroyable destin de Harold Crick), j'avais hâte de voir ce second opus. Peut être parce que justement j'avais hâte, j'ai trouvé qu'il manquait à Légendes Vivantes la fraîcheur de son prédécesseur (évidemment, c'est une suite... mais de reprendre un même cadre n'empêche pas d'être créatif), comme s'il s'embourbait sur lui-même et s'emmitouflait dans le lourdingue plutôt que de rebondir. Une déception donc, qu'on doit à la quasi absence d'audace dont fait preuve ce film, d'autant plus qu'elle est mise en exergue par sa longueur (presque 2h de clichés qu'on voit arriver gros comme une maison quand même, ça fait long).

Ron Burgundi est enfin de retour et en force s'il vous plait ! Tout comme son équipe de déjanté d'ailleurs. Le casting original au complet pour cette comédie tout aussi folle que le premier opus. Avec en plus des caméo à la pelle dont certains surprennent vraiment ! Même recette pour même délire. Du pur bonheur. Le film aurait mérité une sortie salle (comme le 1er), surtout que les acteurs ont fait du chemin depuis (Ferrell et Carell surtout) A voir et revoir pour éclater de rire devant ce grand n'importe quoi de Ron Burgundi !

Un film dans la plus pure tradition des comédies a l’américaine. Le niveau des blagues n'est pas élevé mais c'est drôle. Steve Carell et Will Ferrell sont très forts. Sans compter tous les invités qui nous donne une excellente comédie.

Inférieure au mythique Anchorman premier du nom, cette suite tient pourtant la route grâce à son scénario convenu mais intelligemment critique envers le traité des news aux USA, et surtout pour son AnchorBrawl final, encore plus savoureux et déjanté que le premier. Et puis, réussir à placer des images d'Arnold & Willy dans une scène de fesses relève du génie pur et simple.

Plusieurs critiques ont découvert en Adam McKay un critique acerbe de la société américaine et ses maux par le biais de ses deux derniers films, « The big short » et « Vice ». Pourtant, cela fait un moment déjà que le réalisateur américain glisse dans ses comédies des sous-textes contemporains, comme l’intéressé témoigne régulièrement. Il a ainsi déclaré à propos de « Very bad cops » : « Jusque dans les moindres détails, dans les gags, dans les allusions, on a conçu le film comme un film sur la crise financière *». Ses films se conforment au dédain de la part d’un certain nombre de personnes pour la comédie et son ancrage réflexif dans notre culture. Revenir sur la suite d’une des comédies américaines récentes les plus cultes s’avère dès lors intéressant sous ce regard.

À première vue, le film ne se base que sur un humour burlesque qui explose en permanence dans tous les sens. Cette remarque n’est aucunement négative tant la manière d’ajuster ses énormes moments humoristiques participe à un timing qualitatif surprenant toujours dans cette façon de foncer droit dans un mur quasi non sensique extrêmement réjouissant. Le film joue d’ailleurs de son statut de suite pour reprendre à son compte certaines séquences de son prédécesseur et les rendre plus débridées encore. Nous sommes donc à première vue face à une bombe humoristique effrénée s’amusant des conventions scénaristiques pour mieux les détourner et accumuler les séquences drolatiques à souhait.
Pourtant, ce que le film prolonge par rapport à « La légende de Ron Burgundy » en blagues, elle le fait aussi sur son regard acéré envers le journalisme. Après avoir placé une journaliste en élément perturbateur d’une équipe ancrée dans un masculinisme fort. Ici, en inscrivant une idée neuve (l’information continue) dans une logique de sensationnalisme, le film se permet de critiquer une quête de scoops et d’audiences, mettant les chiffres en priorité sur la fiabilité et la nécessité de l’information.
Le film continue à aborder la manière dont une société cherche à évoluer tout en restant retenue par des personnes coincées dans une réflexion réactionnaire. Si les mœurs avancent bien heureusement, on peut constater la difficulté d’adaptation d’un certain groupe de personnes habituées à un certain fonctionnement des choses et aux conventions rétrogrades. On peut également voir dans la manière dont la population américaine est dépeinte en réaction aux informations une appréhension de celles-ci confortant leurs opinions au point de ne plus vouloir voir au-delà de leur transmetteur d’opinions. À vouloir en même temps être informé en permanence en privilégiant la rapidité à la qualité et à se conforter dans son idéologie sans s’ouvrir aux idées extérieures, on constate que l’on fonce droit dans le mur dans le domaine de l’information.
Aussi bien film aux blagues énormes que critique satirique du traitement contemporain de l’information, « Légendes vivantes » profite de la verve satirique d’Adam McKay et se hisse dans le haut du panier de la comédie américaine.

Après un début qui fait hésiter à arrêter le lecteur, le film prends la tournure d'une formidable comédie où l'on peut rire à l'extrême si l'on aime cet humour caricatural qui fait du pire beauf un fantastique héro. C'est cru, absurde, nul, génial tout à la fois.

Ah la la l’humour est toujours présent dans ce second opus là où le précédent traitait de l’arrivée des femmes dans le mileu des médias ici on traite de l’arrivée des femmes NOIRS ainsi que de l’arrivée des chaînes d’infos en continu tel BFM TV. C’est le même style d’humour avec un nombre assez abusé de caméo tel Sacha Baron Cohen, Marion Cotillard et Kanye West, le film est en pleine overdose lors de la scène de bataille c’est trop et c’est dommage, je me suis tout de même autant marré que dans le précédent. Je pense que si vous avez été réceptif à l’humour du précédent vous le serez aussi pour celui là.

Le premier m'avait a peine fait sourire. Le second est déjà meilleur avec plus de diversité et des sketchs plus drôles.

« This is super creepy and unorthodox. »

Après un premier jet qui se voulait une critique assez virulente du masculinisme et de la bêtise des présentateurs de journaux télévisés de la fin des années ’70, ce second opus, avec une équipe quasi inchangée et quelques guests de qualité, pourfend les premières chaînes d’actualités en continu, apparues dans les années ’80 aux Etats-Unis et qui, aujourd’hui, nous pourrissent bien la vie de ce côté de l’Atlantique.

Toujours aussi féroce et déjantée, cette suite gagne a être connue pour le sérieux de sa reconstitution et le burlesque de ses personnages et de ses scènes, même si on risque de louper par mal de références.

Un humour vraiment terrible et totalement décalé, genialissime!