Voila une plutôt bonne surprise venant de Wynorski j’entends. Autant son Bone Eater était mou du genou est radin, autant son Camel Spider, parfaitement nanar, est sympathique et se regarde avec plaisir pour les amateurs.
Coté interprétation on ne peut pas dire que ce soit génial. On retiendra quelques jeunes filles juste là pour faire joli (et il faut reconnaitre qu’elles apportent un charme sympathique), et les deux têtes d’affiche : Brian Krause et C. Thomas Howell. C’est le second qui s’en sort le mieux, Krause manquant désespérément de charisme et de personnalité, tandis que Howell, un peu pareil à lui-même, c'est-à-dire très roide dans son jeu, parvient tout de même à livrer un personnage pas désagréable bien que très cliché.
Le scénario est tout à fait limité, avec une histoire sans grande surprise de monstres arachnides qui sèment la pagaille dans un patelin. Néanmoins, là où Camel Spiders s’en tire bien par rapport au susnommé Bone Eater, c’est qu’il ne se prend pas au sérieux. Du moins il s’offre des moments franchement seconds degré. Parmi ceux-ci je note la course version « Bip Bip et le coyote » entre une jeune femme et une araignée, ou encore ce jeune étudiant qui ayant une encyclopédie électronique dans son téléphone portable tape « araignée grosse et moche » pour trouver à quelle espèce il a à faire (et ca marche en plus !). Bon c’est globalement rigolo, et de plus très dynamique, mais le découpage est très haché et il faudra supporter les retours incessants d’un groupe à un autre.
Formellement Camel Spiders est loin de casser la baraque. La mise en scène se permet des audaces pas toujours bienvenues (la vue subjective lorsque le spectateur se glisse dans la peau d’une araignée est assez moyenne), mais c’est déjà mieux que de se reposer sur ses lauriers. La photographie est terriblement surexposée par moment, tellement qu’une voiture bleue apparait noire ! Les décors n’ont rien de géniaux mais ne sont pas déplorables (ils rappellent Bone Eater d’ailleurs). Coté effets spéciaux c’est évidemment misérable, mais à certain moment cela renforce adroitement le caractère pas sérieux de l’entreprise. Lors de la fameuse course que j’évoquais plus haut par exemple, voir l’araignée piquer un sprint renvoyant Usain Bolt à la maison de retraite est un pur moment de fou rire. Par ailleurs ne vous attendez pas à un métrage violent, il y a très peu de sang ou de scènes chocs ici. La musique enfin est particulièrement inadaptée et elle ruine totalement un des passages du métrage.
En somme Camel Spider n’est pas un bon film, mais n’est pas infréquentable. Il est finalement assez drôle et bien rythmé, et malgré ses indéniables défauts, il est sympathique. Il s’adresse essentiellement à un public amateur des nanars bas de gamme. Compte tenu de son budget anorexique, de sa générosité, je lui donne la moyenne.