Un film unique, à voir pour tout amateur de cinéma français, et surtout pour tout amateur de cinéma relevant de l'imaginaire ! Réalisé par Henri Mahé, décorateur de films d'Abel Gance, dont c'est l'unique film, et quel dommage !
Le genre du conte est relativement rare dans le cinéma français. A cette époque, on peut relever quelques films au fantastique/onirisme très feutré comme La Nuit fantastique (1942), Juliette ou la clef des songes (1951), Marianne de ma jeunesse (1955)...
Mais rarement film français aura été loin si loin dans le conte premier degré. L'histoire reprend peu ou prou celle d'un conte classique dans un mélange de La Belle et la Bête, Barbe Bleue, Le Petit Poucet...
Toutefois, ce qui étonne le plus, c'est l'inventivité artistique et visuelle du film. Les personnages évoluent dans des décors en cartons et des décors peints. Nous sommes à mi-chemin entre les décors de Georges Méliès et les incrustations télévisuelles de Jean-Christophe Averty. Effectivement, l'histoire avance par tableaux comme les films de Méliès.
Ainsi, les lieux sont très variés : forêt enchantée, monde sous-marin, château d'un ogre... Cela n'est pas tout : les personnages sont extrêmement divers : sorcière mangeuse d'hommes, génie des eaux, capitaine fantôme, ogre...
On se croirait plus dans un film de conte d'Europe de l'Est. Au passage, une scène de combat chorégraphiée est étonnante de modernité. Pour finir, il convient de préciser que les femmes, sont les vraies héroïnes de ce court film d'une heure à peine.