Déjà le troisième épisode pour Barney Ross et sa bande. Mais un film qui reste dans la veine des deux premiers. Certains s'en vont (Norris, Willis devenu trop cher et traité de fainéant par Stallone. Quand on voit sa filmographie depuis quelques années, il n'a peut être pas tort), d'autres arrivent pour amener un peu de sang neuf (Ford, Snipes). On a toujours ces pointes d'humour via des références à la carrière des uns et des autres (Snipes emprisonné pour fraude fiscale comme dans la vraie vie, Schwazenegger qui balance un "j'ai menti" comme dans Commando) et des scènes d'action magistrales. L'introduction bien sûr et la longue scène finale avec des tanks, des hélicoptères, des bombes, un immeuble qui s'effondre et des tonnes et des tonnes de mercenaires à tuer. On est loin des bagarres homériques de The Raid dont Stallone voulait se rapprocher mais sûr qu'il a bien dû se marrer sur le tournage et que la vie d'acteur doit être marrante à être payé pour jouer à la guerre. Trois points noirs cependant. Un trou au milieu du film d'une heure où je me suis ennuyé sévère et où j'ai du supporter Antonio Banderas qui cabotine tout ce qu'il sait. Ensuite, une violence quasiment absente. Dans Expendables 2, c'était Chuck Norris qui avait piqué sa crise. Dans le 3, on a voulu, soi-disant, élargir la franchise à un public plus large. Sous-entendu, plus jeune aussi. Sauf que les plus jeunes, nourris aux nombreuses productions Marvel de ces dernières années, ne connaissent pas Stallone, Lundgren ou Snipes, n'ont pas grandi avec et les scores décevants au box-office américain le confirment. Autre défaut, la faible présence à l'écran de certaines stars. Je comprends la volonté de Stallone d'aligner les actions-man les plus emblématiques des années 80-90. C'est le but même d'Expendables. Mais ça réduit la présence de quelqu'un comme Jet Li, pourtant excellent combattant, à une poignée de secondes. Pour le prochain, si prochain il y a, en espérant que les recettes ne soient pas trop mauvaises, j'aimerais bien que Stallone resserre un peu son casting pour faire un peu de place à tout le monde (Stallone, Schwarzenegger, Lundgren, Snipes, Li, avec Seagal en bady guy et je serai le plus heureux des hommes) et en revienne à une violence typiquement 80's car quoi qu'il arrive, ce sont les vieux trentenaires nostalgiques comme moi qui iront le voir. Dommage que Gibson ait refusé de le réaliser, le résultat en aurait été que plus percutant. Pourquoi ne pas avoir pensé à un Walter Hill, un Marco Brambilla ou un Mark Lester ? Que l'on ne me dise pas que ces bourrins n'étaient pas libres. En l'état, pour conclure, Expendables 3 propose deux belles scènes d'action dont la fin du film qui vaut à elle seule son attente de deux heures, quelques répliques qui arracheront un sourire, un méchant en la personne de Mel Gibson trop rare à l'écran et réduit à cachetonner désormais dans quelques séries B. Mais je déplore une grosse baisse de rythme au milieu du film, une violence trop adoucie et certains personnages, manque de bol que j'affectionne, trop discrets. Je suis optimiste, pour le quatrième épisode, Stallone trouvera la bonne formule.