J'adore "Expendables". Mais pas que. J'adore aussi ( et surtout ) toutes ces stars des années 80-90 qui ont souffert des années 2000, tous ces mecs qui m'ont un jour fait rêver, et fait rêver une foule de gosses qui aujourd'hui commencent à vieillir. Et je ne suis pas de cette génération, de tous ces types, de toutes ces femmes qui ont connu ce cinéma dès leur plus tendre enfance, quand on ne disait pas "Tu viens, on va voir Rocky?", mais 'Viens, on va voir le nouveau Stallone", une époque où Sly et Schwarzy étaient les rois, où pas un mec du cinéma n'avait autant de gueule qu'eux, et où pas un seul acteur ne pouvait espérer avoir autant de succès dans le même registre, où l'on citait encore Rambo et Terminator comme des piliers de la culture moderne, où tout le monde s'extasiait de découvrir les nouveaux exploits de ces deux grands hommes. Et c'est pourquoi, mes amis, aujourd'hui, ce n'est pas le critique qui vous écrit, mais le passionné, le pauvre ado qui espérait, avant de voir ce film, parvenir à retrouver ces sentiments qu'il avait éprouvés quand il n'était encore qu'un gamin, quand il avait sa figure de Schwarzy et de Stallone, et qu'il les faisait s'affronter, faisant toujours gagner Schwarzy, parce que depuis toujours, son idole, c'est cet autrichien partit de rien, d'un bled paumé en Autriche, pour arriver au sommet et, après être devenu l'icône de toute une génération, s'est vu couronné gouverneur de la Californie. Je n'enlève rien à Stallone, mais éducation oblige, j'ai grandi aux côtés du Terminator, du Predator et de Conan, et non pas aux côtés de Rambo, Rocky ou Judge Dredd. Et donc, dans ce troisième "Expendables", j'espérais retrouver tout ce qui m'avait fait vibrer par le passé, qui m'avait passionné et divertit, au même titre que bob l'éponge divertit nombre d'enfants un peu partout dans le monde, vraiment beaucoup plus que toutes ces légendes. Et au final, est-ce que j'ai été déçu? Non. Non, je ne l'ai pas été, parce que la magie de voir tous ces mecs se retrouver encore une fois dans le même cadre de caméra, elle opère encore et toujours. Alors oui, je ne doute pas qu'un jour elle cessera d'opérer, parce que toute bonne chose à une fin, mais pour l'instant, je me contente du pied que je prend quand je vois Schwarzy qui sort à Stallone un mythique "J'ai menti...", où lorsque j'entends Harrison Ford gueuler à Sly : "Calme toi, tu vas avoir une attaque". Parce que ces mecs là, ces gueules du cinéma américain, ils sont immortels, au même titre que les autres grands du cinéma avant eux. Ils se sont construits des personnages cultes et invincibles, aussi immortels qu'eux, à tel point que de les voir vieillir à mesure que MOI je grandis, c'est vraiment, sinon amusant, presque touchant. Je sais que beaucoup ne comprennent pas ce que je raconte depuis tout à l'heure, mais je sais également, et pertinemment, qu'il y en a qui ressentent ce que je ressens, qui adorent tous ces films d'action "old school", et surtout, qui prennent leur pied comme des malades quand ça défouraille à tout va. Et bien sûr, il n'y a pas que ces deux mecs qui ont joué un rôle dans mon enfance. Non, y'a aussi un mec charismatique comme pas deux, Antonio Banderas, et un autre plutôt mystérieux et badass, Wesley Snipes. Banderas, qui apparait en descendant un long échafaud ( ou un truc du genre ) sur une musique espagnole à la Zorro, c'est des films inoubliables, comme l'inoublié "Desperado" ( son meilleur ), l'intemporel "Masque de Zorro", ou le mémorable "Assassins". Snipes, quand à lui, il a tourné dans moins de grands films, mais son personnage principal est resté dans les annales. "Blade" est son film, sa propriété, et bon courage aux futurs mecs qui tourneront à sa place dans les reboots ( c'est sûr, il y en aura, on ne change pas une équipe qui gagne ). Ici, Banderas ressort bien plus que son pote semi-vampire. Il se lâche littéralement, fait une chute de malade dans le vide de l'auto-dérision et nous fait rire comme personne d'autre ne nous a encore fait rire dans la franchise. Il a toujours ce petit charisme, cette présence qui fait qu'il est unique, et franchement, à chaque fois qu'il parle, je ne peux m'empêcher de pouffer ou d'éclater. Le gars a du talent, je peux rien contre! Sauf qu'il n'y a pas que lui qui ressort vraiment du film. Non, il y en a un autre, encore un grand du cinéma, un fou, un max, un Mel Gibson. Je ne pouvais pas ne pas en parler. Aujourd'hui encore, il est resté le même, et c'est peut-être le gars qui a le moins vieillit ( ça fait vraiment bizarre de voir Harrison Ford comme cela ). Il n'a pas changé de jeu d'acteur et honnêtement, il est toujours aussi bon. A chacune de ses apparitions, je revenais dans le passé, aux côtés de Max et de son clebs, dans son V8 ou je ne sais trop quoi, à observer son gros gun, un fusil à canon cillé, si mes souvenirs sont bons. Il n'a pas changé. Et puis c'est Mel Gibson quoi! En grand méchant, il est génial, brillant, fort d'une présence de malade, aussi vrai que son personnage est autant un psychopathe qu'un homme. Son personnage n'est pas manichéen, ce n'est pas le gentil très gentil contre le méchant très méchant. Non, le méchant a des raisons de faire ce qu'il fait, a une famille, alors que le gentil, lui, il a autant de sang sur les mains que son ennemi, à la différence près que lui, n'a pas de famille, si ce n'est son équipe. Après, le reste de l'équipe, il est vraiment bon. Les vieux sont toujours là, présents, au poste de tir, alors que les jeunes commencent à se faire leur place dans l'avion. Kellan Lutz avec une barbe ( pour qu'il soit quand même un minimum viril ), et des acteurs que je ne connaissais pas, si ce n'est Cortiz. Ils manquent de charisme, mais leurs personnages ne sont pas désagréables. Perso, en femme, j'aurai préféré Michelle Rodriguez, mais bon, ils en ont décidé autrement. Au début, honnêtement, quand j'ai vu la direction que prenait le scénario, j'ai vraiment eu peur. J'avais peur que Stallone s'égare, qu'il n'ait plus d'imagination et se rabatte seulement sur les petits nouveaux, rangeant les anciens dans un placard des années 90. Heureusement, non, ce n'est qu'un prétexte pour que justement, tous soient réunis dans une nouvelle équipe. Et quelle équipe! Après, bien sûr, qui dit "Expendables" dit action. C'est comme quand tu dis "Iron Man", tu penses à "armures" ou "humour". Et là, l'action, elle est plutôt bonne. Bon, au début, y'a quelques petits ratés, comme certains combats pas assez lisibles, mais globalement, c'est du bon, et pas décevant pour un sou. Mais en même temps, pourquoi est-ce que ça l'aurait été? Les effets spéciaux sont parfois clairement un problème. C'est surtout dans les explosions que ça dérange, un peu comme le premier. Alors oui, c'est peut-être pour lui donner un côté plus ancien, mais mec, quand t'étais dans les années 80 et que tu faisais péter une voiture, tu le faisais vraiment, tu mimais pas le tout en images de synthèse. Là, ce n'est guère convaincant, alors pourquoi le faire comme ça? Globalement, cet "Expendables", il est bien plus fidèle au premier qu'au second, bien qu'un poil en dessous de ce dernier. Ainsi, on se retrouve au bar ( oui, il était également dans le second ), avec les jeux de couteau, et la géniale idée d'installer une rivalité entre le personnage de Statham et celui de Snipes nous donne droit à un duel des plus cultes. J'ai un peu l'impression que beaucoup de personnages ont eu plus de temps à l'écran, ou plus d'importance dans l'histoire, comme celui de Jet Li, qui faisait trois petits tours et puis s'en allait dans le deuxième film, et qui ici porte bien aide aux expendables. Alors oui, le scénario n'est pas le meilleur qu'on ait pu écrire sur Terre, sorte de mélange entre celui du premier et l'autre du second, et les punchlines sont bien moins présentes, remplacées par un humour un poil plus banal ( mais très efficace ), mais il a vraiment des qualités qui m'ont autant fait l'apprécier que les autres. Certes, pour certains, peut être que la trilogie se répète, et que ce n'est pas du goût de tout le monde de voir des papys éclater la gueule des méchants, et s'éclater comme personne ( tonton Banderas se tape des délires comme personne ) mais qu'est-ce que c'est bon! Avec une durée pratiquement égale à 2h10, presque une demi-heure de plus que pour les précédents volets, on ne s'ennuie jamais. Un rêve de gamin qui se répète pour la troisième fois, et même si le public déserte ou que telle ou telle personne n'a pas aimé, moi, j'ai adoré, et je répondrais toujours présent. Ces films ne sont pas du cinéma de bas étage, des métrages décérébrés et sans cervelle, non, ce sont d'excellents divertissements, rien de moins, mais quelque chose de plus, des hommages d'anthologie à un cinéma loin de celui d'aujourd'hui, qui fait encore parler de lui, même plus de trente ans après, et qui n'a surtout rien perdu de sa superbe.