Six ans après le succès presque incontesté de Little Miss Sunshine, Jonathan Dayton et Valerie Faris reviennent avec Ruby Sparks (beaucoup plus séduisant que le titre français, Elle s’appelle Ruby).
Si le film garde cette note indépendante, informelle, que les deux metteurs en scène portent à travers leur réalisation, leur dernier long métrage, scénarisé par Zoe Kazan, à cette fois, à juste titre, la saveur d’une première œuvre dans sa narration.
Sous la résonnance du mythe grecque et écho de la légende de Pygmalion, Zoe Kazan a su dessiner les contours de personnages intéressants malgré un certain manque de caractérisation. Si cela n’est pas gênant lors de la première partie du film, la narration perd de ce fait, son élan, et créer un manque de rythme, relativement présent dans son dernier quart. Rien de dommageable, la réalisation est assez bien structurée, comme la direction d’acteurs, pour palier à tout ça.
Ruby Sparks, au-delà de son originalité première, procure l’agréable sentiment de découvrir un film plein de saveur, arrivant même à certains moments à nous interroger sur le pouvoir de création et de ce qu’on peut en faire, sans en subir les conséquences, la perte de l’auteur à travers son oeuvre. Comment redéfinir une œuvre originale sans en altérer le premier jet, ensuite dénaturé par le perfectionnisme que chaque artiste tend à trouver.
Quand une comédie verse doucement entre la réflexion et la légèreté d’un propos, et ce, manier avec intelligence, il en résulte ce conte plein de créativité et de romance où son casting, Paul Dano en tête, se laisse aller au plaisir d’un jeu de haute volée. A découvrir.
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