[Scénario: 3/5]
Une histoire sacrément déjantée qui nous propose de suivre les aventure d'un jeune couple: Irving Rosenfeld et Sydney Prosser (Bale & Adams) dont la philosophie de vie peut se résumer de la manière suivante: rien n'est impossible ou trop beau pour qui maîtrise l'art du bluff et de l'arnaque...
[Mise en scène: 2/5]
Réalisé par David O. Russell ("Happiness Therapy", "Les rois du désert"), "American Bluff" est assez incroyable dans sa conception et dans le fait qu'il parvient à reprendre des vieilles reliques enterrées depuis les 70's (les paillettes, strass, le pantalon à pattes d'eph, la banane capillaire et autre curiosités) et à leur redonner vie sous nos yeux pendant près de 2h. Chaque élément du film semble avoir été choisi avec une grande attention, faisant d' "American Bluff" une sorte de machine à remonter le temps, pour une expérience assez unique.
Seul hic: si la fièvre des 70's est extrêmement bien retranscrite à l'écran, l'histoire, elle, nous fascine au début puis tombe très vite dans un schéma incompréhensible d'embrouille sur embrouille (attention restez bien éveillés !) prenant de plus en plus d'ampleur avant de finalement venir s'écraser sur le trottoir comme un vieux gâteau à la crème. Alors oui c'est vrai, les premières arnaques nous flanquent le sourire aux lèvres, on se dit "mais c'est pas possible, un vrai pigeon celui-là, il l'a bien mérité !" puis petit à petit on s'en lasse et la seule saveur qui reste au film reste l'incroyable performance de ses acteurs.
[Acteurs: 5/5]
Un casting de choc ! Mais bon qu'on se le dise, il ne suffit pas d'engager de bons acteurs pour faire un bon film hein. Alors évidemment comme tout bon cinéphile voire groupie de l'ère Nolan, votre premier réflexe sera très certainement de lancer un grand "What the fuck ?" devant la scène d'introduction (franchement hilarante au passage) dans laquelle on découvre Bale (beau gosse et play-boy milliardaire dans la saga Dark Knight) en gros bonhomme ventripotent en train de se coller un semblant de matière capillaire sur le caillou. On n'en revient pas ! Mais ce qui est terrible (et par terrible j'entends génial) c'est que chaque acteur et actrice a droit à cet espèce de traitement de faveur lui offrant la peau d'un personnage à des années lumières du rôle lambda dans lesquels on a pu les apercevoir avant si bien que le jeu d'acteur devient essentiel pour convaincre. Et croyez-moi, la performance est au rendez-vous ! Bale en escroc au physique pas très racoleur mais à la tête bien remplie, Adams en manipulatrice femme fatale, Cooper en naïf absolu sur le front duquel on peut clairement lire "pigeon", Lawrence en nymphomane lunatique au QI de petit pois où même Renner en politicien magouilleur et bienfaiteur en même temps, on a même droit à une petite apparition de De Niro, c'est pas beau ça ?
En bref si vous ne deviez voir "American Bluff" que pour une seule raison, ce serait pour l'incroyable performance que livrent les acteurs !
[Photographie: 3/5]
Des décors, une lumière et une ambiance très seventies, la caméra navigue très naturellement entre les personnages et nous fait revivre toute une époque de l'intérieur.
[Bande Originale: 4/5]
Vous vous en doutez surement, la BO n'est pas en reste et suit habillement le thème seventies au travers de ses rythmes disco et rock qui nous donnent envie de chanter de danser, d'enfiler nos patins à roulette (désolé à ceux qui sont désormais trop jeunes pour comprendre cette référence) et de se ruer vers la première piste de danse pour revivre la fièvre du samedi soir.
[TOTAL: 3,4/5]
"American Bluff" est un film qui propose le paris fou de nous replonger complètement dans une époque loin derrière nous et de nous faire revivre ces moments aux côtés de ses personnages. Et quels personnages ! Le casting a été taillé dans le diamant et nous propose une brochette d'acteurs tous plus bons les uns que les autres, aux transformations physiques et psychologiques pour le moins... inattendues.
Vous vous souvenez d' "Inception" et de son rêve dans le rêve ? Eh bien "American Bluff" c'est un peu l' "Inception" de l'arnaque. Les coups s'enchaînent, s'emmêlent, se démêlent puis se compliquent avant de s'expliquer... un peu. Bon le seul défaut dans tout ça, c'est que malgré ses acteurs canons, sont histoire déjantée, et sa BO aux petits oignons, l'histoire "American Bluff" reste assez plate: il se passe beaucoup de choses, mais en fait il ne se passe rien. Plus un film à ambiance, un film à acteurs et donc un film à Oscars. A vous de voir si c'est ce que vous aimez.