Déjà The Raid premier du nom avait marqué les esprits, bien qu'appuyé par un côté bourrin relevant du plaisir coupable, mais l'idée d'un huit-clos sans répit imposait une marque de fabrique et un réalisateur à surveiller.
La suite, sortie 3 ans plus tard sous le titre Raid 2 - Berandal, outre le fait de se faire attendre, change de braquet quant au développement de sa trame. Pourtant le début est censé se passer 2 heures après les évenements du 1er, ici plus question de huit-clos, de rythme à 100 à l'heure. Le format est plus long (2h30), mais on assiste à un film différent (quelle tristesse les suites qui se ressemblent et ne se renouvellent pas), où l'intrigue est plus centrée sur une infiltration, sous-couvert d'une vengeance (l'assassinat du frère de Rama), tout de suite plongé en immersion dans l'intrigue où Rama devenu Yuda, se trouve partagé entre son devoir de flic et son désir de vengeance, Le scénario est plus recherché, et on assiste rapidement aux portraits des différents protagonistes, notamment dans leur approche plus approfondie (Uco le fils du boss aux dents longues, Bejo le calife voulant prendre la place du vizir, Prakoso le fidèle homme de main) et sur l'organisation des clans. Ce qui correspond à la première partie du film peut paraître long, voire trop posé, mais nous laisse savourer des plans travaillés (proches de ceux d'un film de N.W.Refn). Et cela entrecoupée de scènes incroyables (l'émeute dans la prison tournée en plan séquence), la scène de la Factory). Au fur et à mesure que le film progresse et les caractères posés, on assiste à une trame entre drame shakespearien et climax scorsesien, pour aboutir à une dernière partie...monumentale !. Ces fameux derniers 3/4 heures, débutant par une course-poursuite sur autoroute, rarement aussi intense, pour arriver à une série de face-à-face brutaux, d'une rare violence, (seulement vu chez G.Noé auparavant) entre Rama et ses différents sparring partners (la scène entière du resto, de Baseball Batman et Hammer Girl, jusqu'à The Assassin et cet affrontement de près de 6 ou 7 minutes). Ouuffff !!!
Bref, que vous soyez amateur ou non de films de genre (Action et arts martiaux), cet OVNI est digne d'être visionné une fois, une sacrée expérience cinématographique. On en ressort lessivé mais satisfait des sensations rencontrées. "L'un des meilleurs films d'action de tous les temps" sur l'affiche est réducteur, voir racoleur (à défaut de vouloir trop cibler un public particulier), il vaut bien plus que ça.
En tout cas, Gareth Evans est un réalisateur à suivre, il a montré ses capacités à coupler entertainment de genre et réalisation virtuose. Un 3ème opus est d'ailleurs prévu, si on se réfère à la fin ouverte de celui-ci.