Fort du succès retentissant et bifflatoire de son époustouflant The Raid, Gareth Evans vient nous mettre une seconde couche de fight deux ans plus tard avec The Raid 2, suite directe du premier volet, où l’on suit Rama (joué par Iko Uwais, qui gagne fortement en prestance) quelques heures à peine après le carnage qui est survenue dans la tour de toutes les horreurs. Sa nouvelle mission : infiltrer le syndicat du crime indonésien. Et pour cela, il doit se faire emprisonner sous une nouvelle identité, et gagner la confiance du fils du grand patron de l’organisation, Uco (Arifin Putra, le sosie indonésien de Bruce Campbell…).
Qu’on se le dise, l’histoire importe peu dans un film comme celui-là. The Raid n’avait pas besoin de ça pour qu’il soit culte dès la première vision. Malgré ça, Gareth Evans a tenté de créer un monde cohérent, avec un scénario alambiqué et des personnages plus ou moins travaillés. Seulement, Evans n’est pas vraiment un excellent conteur : son histoire, pourtant simple, est un peu confuse, fouillis, et certaines scènes nous laisse perplexe quand à sa réelle utilité dans la progression du fil rouge. A cause de ça, The Raid 2 possède hélas un petit ventre mou. Certes, il nous permet (ou s’efforce) de nous attacher à quelques protagonistes, et d’apprécier l’ambiance qu’a insuffler le réalisateur à son film, mais rien de plus.
Heureusement, là où il ne devait pas se louper, Gareth Evans explose littéralement les attentes. Oui, The Raid 2 a des séquences d’action d’anthologie, d’une extrême violence, magistralement chorégraphiées. Toujours plus longues (le combat final dure 6 minutes non-stop, un pur bonheur), toujours plus extrêmes (Old Boy et son marteau moisi peu presque aller se rhabiller), toujours plus inventives (la poursuite de voiture est ahurissante), ces scènes nous laissent sur le carreau. Si Evans n’est définitivement pas un bon scénariste, il est tout simplement l’un des meilleurs réalisateurs de film d’action de cette génération.
La réalisation chirurgicale ne laisse place à aucune ombre au tableau. Comme dans le premier volet, tout est fluide, tout est compréhensible, l’utilisation de l’espace est totalement maîtrisé, et des plans de dingue se glissent ça et là pendant les deux heures et demi de film. La durée peut effectivement s’avérer être un handicap, surtout si certains passages sont quasiment inutile (l’histoire de Yayan Ruhian, l’acteur qui jouait Mad Dog dans The Raid, peut facilement être retirée), mais ce serait aussi se passer de cette ambiance extrême, où tous les coups sont permis, et qui finalement donne envie d’y retourner pour prendre une bonne dose d’adrénaline surpuissante.
POUR LES FLEMMARDS : Un récit loupé car trop fouillis et trop long, mais The Raid 2 explose les attentes en terme de réalisation virtuose et de combats extrême. Aussi culte que le premier.