Quand on se souvient de The Raid, premier du nom, ce n’est pas tant pour son scénario que pour son côté binaire, ultraviolent, complètement décérébré qui nous faisait revivre à la fois les séries Z ultra bourrines des années 80 et les beat them all de nos consoles d’antan. Complètement débile, bas de plafond, le film se résumait à une série de spectaculaires éclatages de gueule mutuels filmés dans des couloirs sombres et les chambres d’un immeuble glauques dans les pires bas-fonds de la pourtant très belle Jakarta. Les opinons ont forcément divisé, j’ai toujours vu The Raid comme un film simple, sorti d’un esprit simple, avec une idée simple et des acteurs pas franchement versés dans la nuance, mais plus dans la maestria de leurs prestations athlétiques.Je vois donc The Raid, the first, comme un film qui ne pète pas beaucoup plus haut que son cul en retourné acrobatique et franchement un truc binaire, totalement à la ramasse au point de vue scénario, dialogue, mise en scène. Pour résumer, c’est tellement complètement con que ça me fait rire. Le propre du gros nanard dans lequel on se demande jusqu’où ira l’escalade de la violence, démesurée, graphique, caricaturale. Sans la finesse, le jeu d’acteur on est pas loin de l’aspect quasiment BD de Tarantino dans Kill Bill ou Django dans l’inventivité de la mise en scène.A ce gigantesque numéro de cirque, il fallait bien une suite. The Raid 2 se positionne dans une logique diamétralement opposée à celle du huit clos. Le film de mafia asiatique pur et dur avec ses intrigues, ses trahisons, ses salauds, ses relations, son parrain et ses clichés Valéridamidoesques avec, en filigrane, la sauvagerie brutale des exécutions et les chorégraphies dantesques des pains et petons dans la tronche.Un choix plutôt très casse-gueule, car si filmer des dieux des arts martiaux en pleines envolées physiques demande un talent certain de la part du chorégraphe Yayan Ruhian (le fameux Mad Dog, le petit énervé à cheveux longs, certainement le plus charismatique de tous les acteurs) et du réalisateur Gareth Evans, ficeler un film de mafia digne de ce nom en demande aussi une sacrée dose. Dose que le réalisateur ne possède vraiment, mais vraiment pas.Si le premier film, de par l’endroit où il se déroulait, pouvait s’affranchir d’une certaine forme de scénario, The Raid 2, en voulant raconter une histoire qui se tient, part dans tout les sens pour nous raconter n’importe comment une histoire très simple, bateau et bourrée de clichés plus énormes les uns que les autres. Une trame très, très classique et qui dans la mise en scène et son esthétique raffinée rappelle le polar hardcore coréen ou japonais. Stylé, froid, lisse, brutal et sans concession. Tout en jeux de lumières et en perspectives filantes. Les films de Kitano Takeshi, Nicolas Winding Refn, Tsui Hark et Jee-woon Kim ne sont pas tombés dans les orbites d’un aveugle. Il y a pire comme influence vous me direz.N’attendez pas de The Raid 2 un scrip-t fouillé, tortueux, inédit. Vous vous êtes plantés d’adresse. The Raid 2, c’est du scénar complètement neuneu totalement bourré de base de flic infiltré qui voit l’objet de son investigation en totale déliquescence autour de lui sans que l’on comprenne vraiment les motivations de bébés gâtés des uns ou des autres. C’est du Infernal Affairs, Time