Un beau mélo poignant. Avec cette fatalité implacable et cette fin terrible à la Merimée. Des acteurs très convaincants dans une histoire triste et émouvante.
Déjà une photo remarquable! Gabriel Figueroa est un immense directeur de la photo, expert en noir et blanc contrastés et en cadrage façon film noir. Ensuite, un excellent metteur en scène: Emilio Fernandez, palme d'or à Cannes en 1946 pour "Maria Candelaria". Enfin, une excellente distribution d'où surnage la très belle Marga Lopez. C'est un film curieux, à la fois mélo, polar, moralisateur et très réaliste sur les bas-fonds de Mexico. Pas un chef d’œuvre, certes, mais pas désagréable.
La réédition de cinq films noirs inédits en France de l'âge d'or du cinéma mexicain ( 1940-1950) permet de voir " salon mexico" ( du nom du dancing ou se noue l'action )
Émilio Fernandez est sans aucun doute le cinéaste mexicain le plus connu dans l'hexagone ( il obtint la palme d'or - baptisée alors grand prix - à Cannes en 1946) et cet opus est considéré comme une de ses plus grandes réussites.
On peut vraiment conseiller à l'amateur de cinéma du patrimoine de ne pas manquer cette réédition sur grand écran d'autant qu'il permet de donner tout le relief du travail de Gabriel Figueroa, directeur de la photo de premier ordre de l'histoire du cinéma classique.
Dans " Salon mexico" les classes sociales s'opposent ainsi que la double identité de l'héroïne et l'escalier qui conduit au logement de Mercedes fait figure de calvaire.
On relèvera la place de choix laissé au personnage du policier à la recherche de l'amour et animé de sentiments désintéressés et d'une grande bonté d'âme.
Certes, cette histoire tragique de danseuse dont les moyens de survie immorales sont à visée au combien morale, est contée de façon elliptique manque ici ou là de ressort, mais " salon mexico " possède un charme indéniable qui mérite d'être vu et apprécié.
L'actrice principale Marga Lopez illumine l'écran de sa beauté ( le cinéma mexicain - comme le cinéma italien de cette époque, a le plus souvent été exceptionnel dans le choix de la vedette féminine) et n'est pas pour rien dans le résultat final.
Film sur le thème de l'apparence, de l'a priori ( une tirade prononcée par le policier le souligne), " salon mexico" est des cinq longs métrages proposés dans la sélection, un des plus accomplis.
Les films d'Emilio Fernandez ont la "patte" du metteur en scène: une ambiance urbaine populaire, des décors, une ambiance qu'on trouvait dans les vieux films de Carné avec Trauner (décors). de bons vrais mélos avec le récit souligné par une musique descriptive envahissante, mais aussi avec danses et musiques cubaines (??) à la Perez Prado. j'ai aimé ce film...