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pierre72
138 abonnés
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3,5
Publiée le 25 février 2013
Adapter au cinéma le Goncourt 2008 était une gageure. Pas tout à fait cinématographique, le monologue de cette femme au chevet de son mari dans le coma qui passe son temps à lui éponger le front ou lui glisser un tuyau d'eau sucrée dans la bouche! L'adaptation faite par l'auteur et Jean Claude Carrière a permis d'aérer l'action avec flash-backs sur le passé de la jeune femme ou en la baladant dans un Kaboul en ruine. Cependant, je n'ai pas été totalement convaincu par cette mise en images. L'histoire est toujours aussi forte mais peut être un peu conventionnelle. Le sort des femmes musulmanes est très souvent abordé en ce moment au cinéma et le film en pâtit un peu. Mais ici, il manque un vrai regard de cinéaste pour sublimer le propos. Aérer le film est un bon moyen de nous faire ressentir la vie oppressante de cette femme, considérée juste comme un bout de viande. Mais cela n'apporte guère plus au film. Ce sont les moment de face à face avec le mari que l'on attend. Et même si l'on en terrain trop connu, et même si la fin est banalement romanesque (mais pourquoi dans les histoires de femmes musulmanes, les maris sont si souvent stériles, une épidémie ?), j'ai aimé ces moments calmes et forts, très esthétiquement filmés. Ils sont portés par une sublime comédienne Golshifteh Farahani qui illumine l'écran par sa beauté, son talent, sa grâce. Vibrante d'émotion, de haine, de dévouement, d'hésitations, elle porte le film sur ses épaules et arrive à faire passer une vraie émotion ( sauf peut être dans la scène ratée où l'héroïne ne retrouve plus son Coran). La fin sur le blog
Voilà une juste cause, celle de la condition de la femme dans les pays musulmans… Voilà surtout un pertinent énoncé d’une évidence pourtant déniée par les tenants de tous les obscurantismes, celle que la femme est sujette au désir sexuel au même titre que les hommes. L’actrice principale, Golfishteh Farahani, iranienne exilée, est incontestablement très belle et possède un charisme remarquable. La progression de son récit à son mari mourant est très bien construite jusqu’à une fin un peu trop mélodramatique toutefois. Mais le principal bémol est à chercher du côté d’une mise en scène un peu trop académique et surtout d’un ensemble un peu trop convenu. Le sujet aurait mérité plus d’originalité et plus d’invention cinématographique. C’est malgré tout une œuvre intéressante et digne d’intérêt.
Habité comme jamais par son interprète principale, ce monologue courageux d'une femme afghane qui veille sur son mari blessé est plus que jamais d'actualité. Telle une lointaine cousine des personnages qui hantent les films de Nadine spoiler: "Caramel - Et maintenant on va où ?" Labaki, l'héroïne se relève et affronte, non sans une réelle crainte, le sort injuste réservé à la condition féminine et l'interprétation absurde et abrutie de la religion. On peut reprocher une approche et un traitement trop conceptuel du sujet, mais quoiqu'il en soit, c'est fort, c'est sensible, traité avec maturité et c'est à voir ne serait-ce que l'extraordinaire composition de son actrice. Un film beau et émouvant.
L'écrivain d'origine afghane Atiq Rahimi adapte lui-même, avec l'aide de Jean-Claude Carrière, au cinéma son roman Singué Sabour, pierre de patience, pour lequel il reçut le prix Goncourt en 2008. Une tâche et une ambition délicates : nous nous situons ici dans une forme d'allégorie et d'épure, où les personnages jamais nommés sont désignés par leur fonction sociale ou professionnelle. L'essentiel du récit, littéraire comme cinématographique, tient dans le long monologue d'une femme aux côtés de son mari plongé dans le coma depuis qu'une balle a pénétré dans sa nuque. Certaine que son mari réduit à l'immobilité et au mutisme ne viendra pas ni arrêter ni contredire le flot de sa parole libératrice, la femme lui confie ses secrets enfouis, ses blessures de femme niée qui, devant livrer son corps à un jeune soldat bègue et inexpérimenté, va prendre conscience de son propre plaisir et de son droit à exister. Alors que tout ramène à l'enfermement des corps calfeutrés et cachés (la paralysie du mari, la burqa de la femme, le périmètre circonscrit qui délimite leur cadre de vie et la frustration sexuelle), le film narre pourtant une trajectoire de l'ouverture, dût-elle se terminer dans l'inaccomplissement et la mort. Dans cette unité de temps et de lieu, le dispositif elliptique et épuré rapproche le film d'un théâtre de l'absurde et de la folie des hommes, où le destin tragique se joue, dérisoire et inéluctable, au pied d'une paillasse où agonise le héros honni et adulé. Pour psalmodier cette longue et douloureuse confession de l'intime et de l'impudeur, l'actrice Golshiftef Farahani atteint des sommets : fusion de la force et de la fragilité, de la détermination et de la soumission, elle incarne néanmoins la figure bouleversante d'une femme qui tente d'acquérir son émancipation. Paradoxalement, on aurait aimé que la réalisation verse davantage dans le minimalisme et l'épure, refusant de sacrifier à la mise en scène de plans trop léchés, n'échappant pas toujours à l'artifice ou à la recherche trop visible d'une esthétique qui finit par tenir le spectateur à distance, alors qu'il devrait plutôt entrer dans une communion compassionnelle avec l'héroïne. Il n'empêche : se joue à l'intérieur de cette maison détruite par les obus de l'ennemi une tragédie universelle : celle de la femme opprimée et bafouée se libérant de ses jougs. Le ton de sa voix est doux et amical, jamais hostile ou colérique. Pourtant il accompagne des mots d'une force inouïe et presque inconcevable, chainons d'une logorrhée plaintive et inextinguible. Qu'on n'est pas près d'oublier.
Un film visuellement très aboutit, avec une photo de toute beauté. Et si l'idée du scénario est profonde de sens - une femme qui peut veille son mari dans le coma peut pour la première fois de sa vie se confier à lui, et lui parler - le traitement est toute fois un peu lent et on s'ennuie souvent malgré les révélations qui ponctuent le récit. Intéressant à défaut d'être passionnant.
Oh que c'est joli ce conte au milieu de la guerre. ça pourrait se dérouler partout et c'est la force et la faiblesse du film, un peu irréel. Reste de jolis visages, une grande pudeur. Une œuvre à la fois très photographique dans ses portraits et très littéraire dans son écriture. Manque peut-être un encrage plus puissant dans la réalité?
magnifique, sublime, un hymne à l'amour et tout ça à travers les conditions de ces femmes réduites à rien, tyrannisées par leurs mari, frères ou tout autre homme. le poids de la religion réduit ces femmes à des objets, de la viande. l'actrice est sublime dans presque un monologue d'une heure 3/4. on ne s'ennuye absolumenent pas tellement c'est merveilleux.
Un film très poignant qui décrit la vie d'une femme afghane dans un pays en guerre. En délaissant ses deux filles à sa soeur, elle peut s'occuper de son mari, qui devient son confident puisqu'il est dans le coma et aussi s'occuper d'elle. Elle se lie d'amitié à un homme qui a voulu la violer en pensant que c'était vraiment une prostituée. Elle fait tout pour garder son mari jusqu'à la fin, mais on ne comprend pas vraiment si elle garde son amant.
« Ceux qui ne savent pas faire l'amour font la guerre »
Syngue Sabour, Pierre de patience, ou comment réaliser un film pamphlet sur l'émancipation de la femme afghane. Tiré du roman éponyme prix Goncourt en 2008 d'Atiq Rahimi qui est aussi le réalisateur du film, Syngue Sabour raconte l'histoire d'une femme afghane qui paradoxalement, à force de s'occuper de son mari dans le coma, va briser tous les tabous de la société qui l'emprisonne. Le film s'ouvre par un travelling sur des rideaux bleus aux motifs d'oiseaux noirs, sur un fond sonore qui nous rappelle que la guerre fait rage. Pourtant, le vent qui se faufile entre le tissu est celui de la liberté, il redonnera vie et portera « La mujer », interprétée par l'envoûtante Golshifteh Farahani, comme il l'a fait pour ces oiseaux d'étoffe. Cette œuvre franco-afghane est à considérer comme un conte initiatique dans lequel une ancienne légende sur une pierre mystérieuse va métamorphoser par sa croyance en elle, une jeune femme sur le point de céder sous le poids de l'injustice et la dureté d'une société en crise.
« Du fantôme à la Prophétesse »
La narration choisie par le cinéaste et écrivain repose sur le monologue du personnage principal qui porte littéralement le film sur ses épaules grâce à la prestation habitée et tout en nuance de l'actrice franco-afghane. Rythmée par des flashbacks récurrents, la mise en scène tout en lenteur semble vouloir offrir les clés du potentiel de l’œuvre à son actrice en sachant rester discrète et en s'effaçant face à la puissance d'évocation de cette talentueuse comédienne. On pourrait oser dire que si la caméra révèle l'actrice, l'actrice révèle aussi la caméra en lui offrant ce qu'elle a de mieux. Sa quête de liberté passe par le déversement des mots, des secrets et des révélations. Un déferlement libérateur exprimé par une voix d'abord creuse, puis de plus en plus grisante au fur et à mesure que le changement opère. De plaintes fatiguées, elle se mue en arme sensuelle et assumée, aussi tranchante qu'un poignard, mais aussi douce qu'une caresse. De femme courbée par le poids de la tradition, elle devient petit à petit sous nos yeux la prophétesse d'une nouvelle société qui fait et défait les hommes selon ce qu'ils devraient être à ses yeux. Par son courage et une certaine folie qui l'accompagne, notre héroïne devient un avatar de Khadija, première épouse du prophète Mahomet et mère de tous les musulmans. Si comme tous les films, Syngue Sabour est politique, c'est sa poésie orientale qui en fait une œuvre remarquable. Il mêle les mythes afghans à un discours contemporain qui, on peut l'espérer, auront un impact sur les générations actuelles et futures.
Film sur une femme afghane tourné par un afghan. Le titre signifie Pierre de patience, le réalisateur doit être solide comme la pierre pour oser tourner cette confession intime, improbable une fois la burka posée. Il s’agit d’une réalité si lointaine de nous, que ce soit à cause de la guerre à durée indéterminée, ou de la présence d’une société machiste et rétrograde, que je me sens pas qualifié pour juger, condamner ou glorifier ce qui s’y passe. Il nous faut juste écouter sa voix, comme la Pierre, et les confidences qu’elle distille au fur et à mesure que les barrières entre dominant/dominée, entre vivant/mort, entre sensualité/reproduction sont effacées dans un univers chaotique et clos. Comme quoi, il n’y a pas de besoin de grands moyens techniques obligatoirement pour faire naitre une histoire qui interpelle et vous restera en mémoire. Qui peut penser une seconde que voiler une femme la rend invisible, c’est peut-être le contraire. Beaucoup moins transgressif que Much loved, le film de Rahimi s’aventure sur le terrain miné de la sexualité féminine en milieu musulman. Quel défi ! Quel pudeur pour évoquer des sujets tabous, quelle idée de génie, ce mort-vivant qui écoute avant de choisir entre le paradis et l’enfer. DVD sept 16
La belle Golshifteh Farahani incarne à merveille cette jeune victime culturoreligieuse qui devra, comme bien d'autres d'ailleurs , user de subterfuges pour survivre dans cette dictature islamiste, terriblement hypocrite et hostile à l'épanouissement, même le plus légitime, des femmes. Le commerce d'enfants et de toutes jeunes filles "au nom d'allah" est d'une indécence à la limite du supportable. J'en savoure d'autant plus la chance que j'ai eu de naître ici en france de parents civilisés et respectueux de mon intégrité. Joli film qui en dit long sur le supplice quotidien de toutes ces enfants, de toutes ces filles et de toutes ces femmes. عار على هذه الكلاب المسعورة.
Magnifique ! Chacun des plans est une merveille. Des couleurs et une lumière somptueuses. L'actrice est superbe, sa beauté est bouleversante. Le récit est poignant et raconte encore une fois les violences faites aux femmes dans le monde d'aujourd'hui. Il faut aller le voir .. vraiment !
Toute la puissance émotionnelle de ce mélodrame vient en grande partie de son universalité car, si ce conte s’inscrit dans un contexte islamique, le fait de ne pouvoir le situer ni de connaitre les noms des personnages en font une peinture particulièrement humaniste sur le sort tragique de cette pauvre femme. La mise en scène très minimaliste d’Atiq Rahimi contribue à la beauté visuelle et à la sensualité sous-jacente de son adaptation, au risque de rendre sa construction austère et, parfois même, monotone, la dénonciation antimilitariste disparaissant trop vite au profit du drame psychologique de son héroïne.
yngué sabour est un bon film, le tout est de savoir à quel point.
D'abord, je craignais qu'Atiq Rahimi, écrivain adaptant son propre roman Prix Goncourt 2008, soit réalisateur comme moi je suis blogueur. Mais non, il est vraiment doué, et le film propose une mise en scène soignée, bien qu'un peu trop sage.
Ensuite j'attendais beaucoup de l'actrice Golshifteh Farahani, qui crevait l'écran dans le très bon film de Farhadi, A propos d'Elly, et là, je dois le dire, le film est un enchantement. Il repose entièrement sur elle, et elle arrive à être sublime tout du long, en tant qu'actrice bien sûr, mais aussi en tant que tableau vivant. Belle comme une Madonne.
Rappelons brièvement le propos : une femme parle à son mari qui est totalement paralysé avec une balle dans la nuque, sur fond de guerre, en Afghanistan. Progressivement elle arrive à lui dire de bien lourds secrets, notamment d'ordre sexuel. Quelques micros évènements viennent interrompre le monologue (ou plutôt le dialogue avec le silence comme aide à le dire Rahimi). Des allers-retours entre le domicile de l'héroïne, austère et dévasté, et celui de sa tante, chaleureux et sensuel, rythment le récit.... la suite ici : http://0z.fr/b6AMh
Le film est beau, intense, la photographie est magnifique. Mais il y a quelque chose de trop lent, de suranné qui nuit à ce qui aurait pu être un chef d'œuvre.