Hunger Games ou la révolte des boulangers déprimés
Je suis assez déçu de cette dernière partie des aventures de notre belle héroïne et de son compagnon boulanger.
On ne le dit jamais assez, les artisans sont le ciment de la société et ce film prouve encore l’importance de la plus grande entreprise de France (à moins que ce soit le chômage, j’hésite). Un jour bientôt ils débarqueront à Panem…pardon Paris, probablement au salon de l’agriculture et revendiqueront leurs droits. Au final on en retrouvera certains dans une 3ème saison de “c’est mon choix”, c’est ça la télé réalité, la vraie.
Bon je ne vais pas tourner autour du four à pain, non je n’ai pas aimé Hunger Games la révolte, partie 2, alinéa 1 bis. Disons que si je devais faire un tri dans la saga, je dirais : 1-moyen, 2-plutôt bien, 3a-nul mais on attend le 3b pour confirmer, 4- (ou 3b) ah ben non en fait c’est nul.
Comme je le répète à chaque fois qu’un film est une adaptation d’un livre:
un film est un film et il doit se suffire à lui-même. Si le film nécessite la lecture d’un livre pour mieux comprendre, c’est que le film est nul.
Mais ici pas besoin de relire le film sur du papier, Hunger Games, dans sa globalité est hélas raté.
Alors oui, c’est mon avis à moi que j’ai, et je vous attend au contour: j’ai même pas d’argument pour affirmer mes propos…ah mais si j’en ai...
Hunger games n’échappe pas à la règle des teen-movies qui perdent complètement leur potentiel pour sombrer lentement dans le n’importe quoi. Vous connaissez le truc? Il faut un héros, un trio amoureux hésitant, un grand sujet de lutte, et assez souvent une ancienne bombe hollywoodienne comme méchante, le scénario tenant sur l’emballage d’un hot-dog. Facile, non?
Quoi, vous en voulez une liste?
The Giver, Number 4, Le Labyrinthe, Divergentes alu, Ender’s Game, Les âmes vagabondes, Project Almanac, Percy Jackson, The Host, le 7ème fils, Identité secrète, Jumper, Push (prochainement: pull and squeeze)…et bien évidemment Twilight (ben oui, le vampire qui brille comme un bracelet en or au soleil…ça m’a achevé
Bon y a quand même de bonnes surprises, comme:
Warm Bodies, Attack the block, Kick Ass, Scott Pilgrim (bon faut oser mais ça a du potentiel), Stardust, et bien évidemment...Harry Potter
Mais revenons à Hunger Games 3b-4
Il m’a fallu bien 5 minutes pour me rappeler qui était qui, quoi, comment, pourquoi, l’action démarrant exactement après la fin du précédent. Pour tout vous avouer, je me rappelle très peu du 3a, probablement que mon cerveau à tenté de protéger le peu de neurones qui me restent, mais je me souviens de cette impression d’inachevé, d’incomplet, noyé dans un océan de platitude infinie.
Et c’est reparti, l’océan de platitude est composé d’une mélasse qui anesthésie durablement le corps et le cerveau des spectateurs.
Jennifer est LA girl que les hommes (et les femmes) aimeraient avoir comme pote. Certains la voient décapsuler une bière avec eux en regardant un bon match de foot, d’autres pensent à d’autres décapsulations, mais globalement tout le monde ou presque l'apprécient. C’est la star d’hollywood du moment, une fille géniale dont même un De Niro émoustillé vante les mérites en venant la saluer dans un interview, c’est une actrice caméléon qui n’hésite pas à passer pour une folle dingue géniale dans Happyness Therapy, puis se peindre en bleu pour jouer aux X-Men. Son style, sa présence, son regard a poussé de coté pas mal de jeunes actrices qui espéraient régner en maître sur Hollywood ou simplement voir leur carrière décoller (Dakota Fanning, Amanda Seyfried, Kristen Stewart, Jessica Alba, Megan Fox,...
Jennifer Lawrence, c’est l’actrice qu’il faut avoir sur son film, pas uniquement parce qu’elle est bonne (à chacun son interprétation) mais en plus elle est douée, aime son métier, n’a pas toujours un regard figé avec la bouche ouverte, et est relativement bankable.
Donc Hunger Games est parfait pour elle: une tresse sur le coté, un uniforme en lycra noir, trois flèches dans un carcan, un regard sombre et on a l’ultime instrument pour vendre des tickets de ciné.
Sauf qu’on dirait bien que pour les 2 derniers épisodes, Jennifer a été forcée de venir sur le tournage et elle l’exprime parfaitement à l’image. Va-t-elle encore devoir jouer un match de hunger games? On dirait bien:
Une équipe, une arène (ville) truffée de pièges, un GPS ridicule pour les guider, des sidekicks qui vont se désintégrer à chaque étape et surtout des caméras partout. C’est du connu pour elle, il manquait juste le retour du boulanger bipolaire pour rallumer l'insupportable triangle amoureux.
Et c’est parti…
Tout le reste n’est qu’étapes, avec quelques gadgets 3D dignes d’une app pour Iphone. Beaucoup apprécient les scènes dans les égouts, mais avouez quand même que ce n’est qu’un pâle extrait de ce que nous propose Milla Jovovitch depuis des années sur Resident Evil (et c’est pas une référence en termes de qualité non plus, mais au moins ça défoule).
Franchement, tout ce qui se passe sans HG4 est hyper prévisible, on peut presque immédiatement mettre une croix rouge sur ceux qui vont se faire éliminer, et qui n’a pas deviné presque dés le début le dénouement du combat entre Katniss et l’intelligensia des districts? Reste quand même presque 30 minutes de contemplation des pâquerettes, qui montre que ce qui peut faire pousser les choses, c’est l’amour.
Il y a quand même quelques points intéressants, par exemple lors d’un briefing lorsque l’équipe se rend compte qu’elle va répéter une sorte de nouveau ‘game’, ou lorsqu’ils annoncent leur prétendue mort à l’écran (on aurait dit un débat politique sur France3), et il y a la surprise de la foule et de l’explosion, bien trouvé même si ils auraient du éviter de nous en parler un peu avant, pourquoi toujours baliser les pistes, Katniss est-elle incapable de jugement et de réflexion?
En tout cas, dans tout le film, Katniss donne l’impression de se déplacer comme sur un tapis roulant d’entraînement réglé au minimum, et ce ralenti est long, très long, tellement long.
On dirait que le réalisateur tenait par dessus tout à rendre parfaite la photographie du film, ou de l’actrice en fait: capturer le visage de son actrice oscarisée dans toutes les positions, toutes les lumière possibles, avec ou sans maquillage, avec ou sans blessures. Si on faisait un montage de tous les gros plans quasi figés de la belle Katniss dans ce film, on doit approcher les 20 minutes facile, c’est pas loin du fétichisme quand on y pense, même si ça bat pas encore l’impassibilité de Kristen Stewart.
Et que dire du final du final, j’ai déjà parlé des pâquerettes, y la chasse du faisan et du chat, l’une pour manger (je suis pas sur pour l’autre), puis un saut dans le future histoire de découvrir une coupe de cheveux adaptée au babysitting.
La morale est probablement que les téléréalités corrompent l’image qu’on a des héros et qu’il vaut mieux nourrir ses enfants au sein. Serait-ce un message fort contre la famille Kardashian et ses dérives? C’est possible.
Mais dans un autre registre, ce même final a probablement été sponsorisé par les artisans de l’inter-profession des boulangers pâtissiers, et leur morale est la suivante:
"Ce n’est pas parce qu’on est petit, qu’on a un nom ridicule de sandwich grec et qu’on vit quotidiennement dans le pétrin qu’on ne peut pas se taper la fille canon de la voisine.”
Voilà, Katniss c’est fini. J’aurais aimé
une touche de sédition à la fin avec un regard caméra qui dirait ‘Cher gouvernement, si vous foirez encore je prends mon arc je je viens vous botter l'arrière train...avec mes enfants si il le faut’.