On s'ennuie énormément dans ce film qui, paradoxalement, est censé enfin raconter la chute de la tyrannie violente et ultramoderne du Capitole. Tourné dans la foulée du numéro 3, ce dernier opus de la saga Hunger Games en reprend naturellement tout les défauts. Jamais le long métrage ne parvient à démarrer, ou plutôt il cale tous les 5 mètres. Dès qu'un semblant d'action paraît lancer le film, aussitôt des séquences "émotion" incroyablement répétitives et mièvres viennent casser la dynamique. Hunger Games est une jolie voiture calant à répétition : le propos de départ est intéressant, la guerre finale prometteuse, les décors réussis et le suspens réel. Mais ceux qui attendent une belle bataille pleine de rebondissements et de pièges en seront pour leurs frais. Car la grande révélation de ce film, c'est celle-ci : il n'y a pas de bataille. On l'attend tout le film, elle n'arrive jamais. Hunger Games 4 préfère rester dans la continuité de l'épisode précédent, durant lequel la héroïne passe la moitié de son temps à larmoyer et l'autre moitié à tourner des spots de propagande. Rien d'autre. Au cas où nous n'aurions pas bien saisi, "La Révolte, partie 2" nous montre exactement la même chose. Le visage de Jennifer Lawrence, une fois de plus, remplit la moitié du film, et le visage du personnage Peeta en remplit un bon quart. Les séances de thérapie de groupe ponctuent allègrement le film, si bien que chaque mort d'un personnage un tant soit peu important nous donne droit à 5 minutes de pleurs. Si l'aspect psychologique de la bataille est bien sûr important, il est ici disproportionnellement traité, et ce d'autant plus qu'il n'y a quasiment pas de bataille à l'écran.
Parlons en, de la baston tant attendue. Figurez vous qu'il ne s'y passe rien. Une armée disparaît sous une montagne avant qu'on ait compris quoi que ce soit ; une autre se replie en centre ville, mais il ne nous sera jamais donné de la voir. L'ensemble de la "drôle de guerre" dans le Capitole donne droit à un embrouillamini qui démontre que le réalisateur lui même ne sait pas ce qui se passe. Déjà, l'épisode précédent avait montrée que la saga peinait à nous montrer des batailles cohérentes et réalistes (cf l'attaque à main nue du barrage, dont les portes sont restées grandes ouvertes). Ici, les absurdités s'enchaînent : un groupe de héros veut percer le front, mais il s'avère qu'il n'y a quasiment pas de front, que rebelles et pacificateurs se croisent dans les rues sans même se dire bonjour tandis que la population civile se ballade ici et là. Des médecins apparaissent comme par magie au plein milieu de la bataille, des pacificateurs se baladent loin derrière les lignes avant de cesser tout à coup de suivre les héros, etc etc. On ne comprend pas bien la stratégie du président Snow (se replier au centre ville avec la population, laisser les pièges tuer les rebelles), et s'il y en a une on ne se donne pas la peine de nous la faire comprendre. Toute l'équipée des héros d'ailleurs apparaît comme une gigantesque absurdité. D'ailleurs, le réalisateur ne permet pas à cette farce de s'étendre puisqu'il l'interrompt brusquement pour passer à autre chose, sans rien nous montrer de l'épilogue de cette guerre, qui pourtant a occupé deux gros films. Seules quelques 20 minutes du film sauvent l'honneur, puisqu'elles dévoilent la fin de l'histoire et notamment le destin de la présidente Coin et du président Snow. Cette fin dépourvue de manichéisme est le seul aspect digne d'intérêt des deux derniers films. Ailleurs, l'angélisme de nombreux rebelles (cessez de vous battre, soyez gentils, ne tuez pas les innocents, soyons tous amis, oublions le passé...) montre bien l'ignorance totale et la naïveté de la saga face à la question de la guerre et du rétablissement toujours difficile de la paix. Hunger Games 4 est en quelque sorte une purge, qui s'appesantit tellement sur les douleurs des héros qu'elle en devient imbuvable. Dans un air de déjà vu, la division du dernier livre de la saga en deux films n'avait pour d'autre objet que de récolter davantage de recettes, car Hungers Games La Révolte partie 1 et partie 2 auraient largement pu être fusionnés en un seul. Sans doute aurait on pu ainsi sauver les meubles.