Si je regarde des films hong kongais, peu importe le genre, c'est vraiment pour ça, voir des trucs que l'on oserait nulle par ailleurs. Alors je peux me tromper, mais je ne crois pas avoir vu ça ailleurs, il y a des scènes je ne comprends même pas comment elles ont pu être tournées, comme ça a pu passer la censure. Alors je vais tout de suite parler du défaut du film qui l'empêche pour moi d'être le chef d'oeuvre ou du moins le grand film qu'il aurait dû être et qui le cantonne à être juste un bon film : la mise en scène n'a pas la folie du propos. C'était ce que j'avais aimé dans Full Contact par exemple, Ringo Lam en avait plus rien à foutre et n'hésitait pas à y aller à fond sans avoir peur du ridicule.
Là je dirai que c'est encore trop sage, surtout lorsque tu vois ce que tu vois. Je n'en dirai pas plus, faut le voir pour le croire.
Parce que franchement niveau nihilisme, détournement des codes, on fait fort. On se retrouve avec ce héros, gros, lâche, une victime née... mais qui s'occupe bien de sa mère, de sa fille, qui a une petite entreprise, qui aime sa femme (super bonne). Et très vite tout dérape assez logiquement (un mec moche avec une femme belle, je ne fais pas de dessin) jusqu'au moment où l'irréversible se produit et c'est ça qui est fabuleux dans ce film là c'est qu'on n'y va pas de main morte question irréversible... ça fait fort. Et ce n'est que le début, le film arrive à proposer une gradation, sans pour autant sacrifier son personnage de gros lard mou du genou, super peureux. Dans un autre film il serait devenu un pro de la gâchette, il aurait appris le kung fu ou que sais-je... là non...
En gros c'est un film à voir rien que pour la violence assez ultime qu'il ose proposer.