Massacre à la tronçonneuse c’est un peu la référence du genre horrifique, souvent synonyme d’ailleurs, à tort, de film sanglant par excellence. Certes l’ensemble à des arguments sérieux, mais ce n’est pas le chef d’œuvre.Parmi les arguments sérieux je dirai clairement le casting. Bien sûr Marilyn Burns reste la figure mémorable du métrage, et je comprends assez que Hooper lui ait donné le rôle principal. Assez vite on se rend compte que c’est quand même celle qui surnage, et elle assume avec beaucoup de maitrise son rôle, alors qu’on ne peut pas dire qu’elle avait une grande expérience. Néanmoins ce serait oublier les autres. Les jeunes ne sont pas tellement transcendants, mais ils ont de la personnalité, et les interprètes, avec naturel, rendent crédibles les personnages qu’ils campent. Néanmoins le gros morceau est le type en auto-stop. Il joue le type détraqué, et en même temps crédible (il est capable d’échanger avec le commun des mortels) de façon impressionnante. Si c’est Leatherface qui a tiré la couverture à lui, néanmoins là on tient un psychopathe de très bonne facture.Le scénario est l’exemple même de la sobriété la plus totale. C’est épuré au minimum. Une famille de fous, une maison dans le désert, une bande de jeune. Honnêtement, compte tenu de la première partie, j’attendais peut-être plus de la seconde, qui m’a finalement paru plus faible, alors que la discussion dans le van est un moment d’anthologie. Certes le final rattrape un peu la relative monotonie de la partie centrale, mais j’ai eu le sentiment qu’il manquait quelque chose dans le milieu, qui finalement peu se résumer ainsi : on se sépare et on se fait dézinguer. En plus il y a quelques incohérences, parce que moi je veux bien, mais trouver une dent humaine sur un perron, ça incite moins à la blague qu’à aller chercher de l’aide ou au moins à s’équiper un minimum. Mais bon pour le scénario c’était évidemment plus facile ainsi.Niveau réalisation Hooper nous sert sa mise en scène simple, brute, directe, comme souvent dans ses films. Après des premières images franchement chiadées, le film bascule sur une réalisation minimaliste, qui colle bien au budget misérable du film et donc aux décors et à la photographie. Les meurtres, quoique finalement pas très nombreux et surtout assez simples sont brillants. Hooper se débrouille réellement très bien, et je comprends qu’il ait du succès pour cela car c’est rare de voir en si peu de temps, des meurtres efficaces et dont on peut ressentir la violence. A noter au passage que la tronçonneuse agit finalement très peu. Les décors sont bien sur minimaliste, le film se passant essentiellement dans un van, un coin de campagne et une cabane. Pas de folies donc, mais ça passe assez bien, avec tout de même la réussite du charnier, et la photographie, vieillie, aux couleurs crues, passe bien et instaure une ambiance particulière. Massacre à la tronçonneuse premier du nom n’a rien de sanglant. C’est finalement soft graphiquement, on ne voit presque rien, mais c’est vrai que Hooper fait preuve d’une maitrise rare pour leur donner du poids. Enfin la bande son n’est pas une franche réussite musicalement parlant, mais je trouve que l’aspect dissonant, irrégulier, convenait au final tout à fait au film.Ainsi on peut dire que ce métrage mérite d’être vu c’est clair, et mérite sa réputation de classique. Je n’irai pas pour le coup à contrecourant des avis majoritaires. Mais pour moi je mets tout de même un bémol sur un film qui a une excellente première partie, une excellente dernière partie, mais un milieu creux, pas terrible. Après avec 80000 dollars le résultat reste tout à fait à la hauteur. 4.