Cobra Mission c’est un de ces nombreux films d’action fauchés qui ont émergé dans les années 80 en abordant dans la continuité du succès de Rambo la guerre du Vietnam. Souvent sur une tonalité bourrine peu intelligente !
Cobra Mission ne fait pas exception, même si finalement ce n’est pas si affreux que cela. Avec un budget honorable ça aurait même pu être une série B d’une profonde roublardise mais efficace, mais là c’est tout de même très fauché.
Le film est vraiment très moyen sur la forme, et c’est un euphémisme. Décors minimalistes, photographie bien laide, scènes d’action peu convaincantes (le film n’a même pas fait l’effort de mettre une tache de sang lors de l’impact des balles, et encore, il n’était pas obligé d’y faire systématiquement mais de temps en temps), effets pyrotechniques peu crédibles, manque de figurant flagrant, mise en scène limite (sauf le final bien foutu), Cobra Mission fait son budget et son âge c’est évident. Il fait aussi son manque de talent, avec un réalisateur qui n’est pas une flèche, même au milieu des nombreux réalisateurs italiens de secondes zones. La seule chose peut-être réellement valable c’est la musique, sympathique avec une petite tonalité dramatique presque étrange dans un film qu’on attend comme bourrin et peu réfléchi.
Et pourtant, c’est peut-être là que Cobra Mission sauve les meubles, en ne se voulant pas uniquement du dézingage de viet par pelletée entier comme dans des productions concurrentes. D’ailleurs l’action arrive plutôt sur le tard, avec une bonne partie exposition qui permet de dégrossir les personnages. Ils n’ont pas nécessairement une grosse originalité, mais enfin, c’est appréciable de voir un film de ce genre essayer de faire des efforts et d’y parvenir au-delà de toute espérance ! Du coup cela permet de rehausser sensiblement la fin, et de nous attacher aussi aux personnages. La fin est d’ailleurs un morceau réussi, fort, c’est une bonne chute qui saura plaire aux amateurs. Il y a de l’action mais elle est concentrée dans la seconde partie du film, avec les lieux communs du genre, et comme je l’ai dit elle n’est pas terrible terrible. Du coup c’est plus par ses efforts pour donner du relief à l’histoire et aux personnages que le film séduit, mais il ne faut pas s’attendre à des miracles non plus !
Coté casting une grosse galerie de seconds couteaux abonnés aux séries B et Z, surtout italiennes. La seule vraie figure qui se démarque c’est Donald Pleasence, acteur pléthorique qui a fait un peu de tout et qui hérite d’un rôle de prêtre assez étrange ! Il apparait peu, c’est plus une guest-star qu’autre chose. Autour de lui Connelly, Lehmann, le fils de John Wayne, Ethan, qui n’a pas fait grand-chose, et même le réalisateur Enzo Castellari dans un second rôle ! Des noms qui ne causerons qu’aux amateurs éclairés du ciné bis italien, mais pas toujours indicateurs de mauvaise qualité, et la preuve c’est qu’ils s’investissent solidement dans leurs rôles. Bon, ce ne sont pas des rôles bien subtils, et on reste la plupart du temps sur du militaire sans finesse, mais je me suis étonné à trouver des interprètes sérieux et investis, parfois même en léger surjeu !
En conclusion Cobra Mission c’est du produit sans génie, sans grande imagination, mais qui ne fait pas tâche. C’est limité, indéniablement, ça ne plaira qu’aux amateurs du genre, mais ce n’est pas affreux. Je n’ai pas passé un grand moment, mais je pensais m’ennuyer beaucoup plus. 2.