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Redzing
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3,5
Publiée le 3 février 2023
Production méconnue de la Hammer, « Cash on Demand » est pourtant une jolie surprise, à mi-chemin entre le film de braquage et… le film de Noël ! Un directeur de banque aigri, autoritaire, et ultra-rigide se voit menacé par un audacieux criminel, qui a parfaitement compris comment exploiter les faiblesses de son adversaire. S’en suivra un braquage à huis-clos, la quasi-intégralité du film se déroulant dans un bureau à l'approche des fêtes. La mise en scène est ici professionnelle mais sans éclat particulier. L’ensemble doit beaucoup à ses deux excellents interprètes principaux, grands habitués de la Hammer. André Morell semble s’amuser en incarnant ce bandit particulièrement sournois, qui prend plaisir à humilier et donner une leçon à ce directeur infect. Peter Cushing est parfaitement convaincant dans le rôle de ce dernier, jouant son numéro sec et méprisant, mais révélant ses vrais sentiments durant cette épreuve. Et c’est d’ailleurs le second atout du film : son scénario très bien écrit. Le braquage bien huilé apporte sa dose de suspense, jusqu’aux dernières minutes. Tandis que l’intrigue est en fait une sorte de relecture de « A Christmas Carol » (!). Ce directeur des plus détestables retrouvant le vrai sens des choses. Une approche originale, qui donne plus de sens à certaines scènes. Enfin, notez qu’il existe deux versions différentes, dont la durée diffère fortement : 1h20 pour la version US, seulement 1h06 pour la version UK.
Loin de ses productions fantastiques de la même époque la société Hammer Production a aussi fait des films de qualité dans d’autres genres. La preuve avec ce Cash On Demand un peu injustement tombé dans l’oubli, sans être un chef-d’œuvre le film est vraiment de très bonne facture et mérite le détour. Les couleurs flamboyantes des productions célèbres de la Hammer ont laissés la place au noir et blanc, les monstres et créatures ont laissés la place à un banquier et un voleur aristocrate, les décors gothiques ont laissés la place à un bureau bancaire. Si la Hammer n’avait pas choisi l’une de ses 2 plus grandes stars de l’époque pour le rôle principal on aurait du mal à rallier ce film au fameux studio. Cette star c’est le svelte Peter Cushing qui trouve dans Cash On Demand un rôle à la hauteur de son grand talent, un rôle différent des autres personnages qu’il a incarné avec brio. Ici, c’est lui la victime et il arrive sans problème à passer le stress et la peur de son personnage au spectateur. D’ailleurs, le personnage est d’abord présenté comme un patron dur et sans cœur, limite bourreau, ce qui accentue la prouesse de Cushing à nous permettre l’empathie avec ce directeur de banque par la suite. Cash On Demand c’est en fait un énième film de braquage de banque mais qui ce démarque par une certaine originalité. Déjà le film se déroule en huit-clos, ensuite le point de vue est plutôt celui de la banque et non du voleur et ce dernier est intelligent et se comporte en gentleman tout en étant un savant mélange de méchanceté et de gentillesse. L’intrigue est efficacement menée en une sorte de crescendo du début à la fin qui est peut-être un petit peu prévisible mais n’en reste pas moins réussie. Outre la superbe performance de Peter Cushing, André Morell en voleur et Richard Vernon en Pearson sont très capables. La bande-originale vient surtout en début et fin de film, mais elle amène sa pierre à l’edifice et fonctionne bien. Bref, ce Cash On Demand est une très jolie découverte pour moi.