Sujet intéressant que l'agoraphobie, thème déjà traité avec plus ou moins de réussite, Citadel s'y essaie avec une certaine adresse. Film fantastique à l'ambiance glaciale et au décor épuré, il est la première réalisation de Ciaran Foy et ce mec pourrait enchanter dans les années à venir. Une dextérité évidente pour narrer une histoire, un climat bien travaillé et une mise en image assez fine. The Citadel, cependant, avec son parti pris esthétique et son rythme léthargique ne plaira pas à tout le monde. Tommy et sa femme Joanne, enceinte, sont sur le point de partir de leur appartement. La laissant un instant, il est témoin de son agression par d'étranges individus. Les médecins parviennent à la faire accoucher et Tommy, perturbé, doit jongler avec son rôle de père et ces choses qui le harcèlent...
Citadel n'est pas un film qui cherche à plaire à tout prix, il décevra nombre de spectateurs : un traitement narratif extrêmement dépouillé, à l'image de son décor qui se résume à des plans d'extérieur où la torpeur semble envahir tout l'espace ou d'intérieur tendus, une quasi absence d'action qui se traduit donc par un rythme contemplatif et un portrait pour le moins singulier de cet anti-héros.
Oui mais voilà, Ciaran Foy a quelque chose, il n'est pas simple spectateur de son métrage, il l'imprègne d'une originalité, d'une atmosphère presqu' étouffante. Son paysage urbain froid comme la mort, il l'utilise intelligemment, il en fait une correspondance de l'agoraphobie de Tommy. Cet extérieur austère le ramène à sa propre psyché. Citadel n'est pas énorme, nan, c'est juste un film qui ne s'égare pas, qui s'est fixé un but et qui y va. Excellent travail sur la lumière et les maquillages. Parfois trop rigide. 2,5/5