Derrière une bande-annonce laissant présager un pastiche de "28 jours plus tard" et une affiche du style "remake occidental de film d'horreur japonais" à l'accroche plus que douteuse, on trouve quelque chose de totalement différent et, pour tout dire, d'assez marquant.
Lourd de symbolique, "Citadel" sonne finalement plus comme une métaphore de la confrontation au traumatisme, aux démons et plus généralement à la Peur d'un homme à la vie brisée que comme un film dit d'horreur. Car oui, "Citadel" est un film sur la Peur avec un grand "P", la paralysante, la viscérale, l'absolue. Une peur que le spectateur partage avec le personnage principal envers lequel l'empathie est à la fois immédiate et profonde. Un personnage terriblement touchant dans sa faiblesse et sa terreur, porté par un excellent Aneurin Barnard au visage adolescent et blafard transpirant de vulnérabilité.
Ajoutez à ça une esthétique froide et hivernale, des moments de tension suffisamment anti-clichés pour être (très) efficaces et une scène d'ouverture à la fois d'une totale sobriété et affreusement choquante, vous oublierez rapidement les quelques maladresses du scénario et les rares scènes superflues.
Au final, un très beau film aussi angoissant que poignant. Une sorte de conte noir, très noir, sur la quête d'accomplissement d'un homme forcé de faire face à sa Citadelle.
Vraiment un très bon film ça nous change de la mode possession, mauvais esprits comme on voit beaucoup en ce moment et l'ambiance est très réussite on y croit vraiment, a voir absolument pour les curieux !
Un film d'angoisse plus que d'horreur, l'angoisse d'un agoraphobe qui va devoir affronter ses démons pour survivre et protéger ceux qu'il aime. Une angoisse qui en devient presque palpable.Réalisé avec brio et talent ( mention spéciale à la scène de la porte ) le rythme du film nous étouffe peu à peu et, si l'on se prête au jeu, nous nous enfonçons à notre tour dans ses méandres angoissants. L'acteur joue à la perfection et le combo gagnant avec la réalisation impeccable nous transmet une véritable sensation d'agoraphobie. Le directeur de la photo nous offre des images sublimes, sombres et inquiétantes, créant une véritable atmosphère autour de ces personnages. Les effets spéciaux sont soignés et sont là pour rehausser le maquillage mais sans l'éclipser. Tout est bon, tout est dans l'atmosphère. C'est un monde qui s'offre à nous, celui d'un réalisateur qui exorcise sa plus grande peur. Il nous donne à voir le monde à travers ses yeux, avec ses métaphores, son côté psychédélique malsain, sa peur primaire : celle de l'autre. C'est déroutant de se retrouver à avoir peur de ce qui nous semblait normal auparavant : une porte, une silhouette. Laissez vous embarquer pour une plongée dans un monde gris et sombre aux côtés d'un anti-héros perturbé qui tente désespérément de survivre à lui-même.L'agoraphobie pure transposée sur écran. Ce n'est pas tous les jours qu'on y a droit.Il ne manquait pas grand chose pour en faire un film culte...