Globalement, "Sherlock Gnomes" m'a laissé une impression mitigée. Il faut dire qu'en dépit de 2-3 trucs amusants et créatifs
(l'avalanche de jeux de mots sur les titres de films et séries et "gnomes", comme Game of Gnomes; la critique des infos télévisées, le gnome qui maîtrise pas trop l'informatique, les voyages dans le cerveau de Sherlock, l'idée de faire de Watson un acolyte délaissé (entraînement punching-ball, mépris de Sherlock))
, le démarrage est singulièrement poussif, souffre la comparaison avec Toy Story (les 2 films partagent l'ambition de faire parler des objets silencieux) et propose des premières péripéties décevantes
(les énigmes érudites sans grand intérêt, l'incohérence du sauvetage de Gnoméo, la dispute dispensable entre Gnoméo et Juliette, la chinoise en chat)
. Heureusement, la dernière demi-heure est excellente, avec une réalisation dynamique et audacieuse (certains plans sont très fluides), de bons moments
(le RNB musical, le piège du pont, l'utilisation du savon)
, des twists efficaces
(le "M" qui est en fait un "W", Watson impliqué; le retour de Moriarty est plus téléphoné et mal expliqué)
et de solides références
(à Conan Doyle, Game of Thrones, King Kong)
. Du côté de l'animation, autant elle est très colorée, autant elle est aussi assez sommaire (notamment par rapport aux visages trop lisses et aux gargouilles assez grossières). Rien à redire sur le doublage VO, avec des noms connus qui font le job. À l'arrivée, "Sherlock Gnomes" n'a pas la profondeur ou la beauté visuelle d'un Pixar et le scénario manque de constance, mais le seconde partie du film rehausse le tout et permet de passer un moment agréable.