Je précise, j’ai vu la version longue de ce film de 97 mn. Il existe une version avec 20 mn de moins, et je pense qu’elle doit être assez pourrie !
Voilà un rape and revenge très classique signée par un laborieux de la série B. On ne peut pas dire qu’on soit dans du très haut niveau de cinéma, mais Naked Vengeance s’en tire plutôt bien grâce à son actrice principale, la très expressive Deborah Tranelli. Hormis peut-être lors de la scène clé du film que vous devinez évidemment, où elle est un peu maladroite, elle s’en tire vraiment bien. Investie dans son rôle, elle y croit, elle n’essaye pas d’en faire des caisses, elle porte le film. Il faut toutefois saluer la prestation excellente de Kaz Garas en principal antagoniste, lequel impose son physique brut et un jeu radical qui culmine dans la scène finale. Autour de ce duo, des seconds rôles plus ou moins marquants, plutôt moins que plus, car les personnages sont sans grande épaisseur.
Le scénario est relativement classique, avec une partie qui culmine au rape, pour déboucher sur la partie revenge ! Simple, mais le film a des atouts. D’abord il y a peu de longueurs. Même dans la première partie le film arrive à glisser une scène d’action. C’est nerveux, et dans sa seconde partie, le film se veut radical jusqu’à un excès à la limite du cartoonesque quand même ! Les morts sont toutes improbables mais réjouissantes, car en définitive, dans ce genre de film il ne sert à rien de faire dans la demi mesure. Violent, rythmé, bien gradué aussi avec un final tonitruant, Naked Vengeance ne fait pas forcément dans la finesse, comme en témoigne d’ailleurs l’implication de quasi toute la ville. Après, j’ai quand même apprécier certains personnages un peu plus nuancés (le flic) et le caractère réaliste de Tranelli, qui se venge certes de façon grandiloquente mais jamais de façon frontale car elle n’a pas les moyens physiques pour cela.
Formellement Santiago fait le taf. On ne peut pas dire que la réalisation soit toujours très inspirée, notamment la scène de viol, c’est un peu n’importe quoi et je dirais même que c’est le plus gros défaut du film. Ca fait film d’exploitation au rabais à donf à cause d’un montage aléatoire et d’une réalisation plate au possible. Heureusement, la violence graphique des scènes d’action compense cette platitude qui ne se retrouve pas partout. Il y a par exemple une solide scène de foule très convaincante et inquiétante. Le final avec Kaz Garas est aussi très bon malgré un sang un peu trop rosé. De manière générale, le film reste quand même assez propre, violent comme il faut, mais il loupe une scène clé. La bande son est efficace, avec surtout un titre chanté par l’actrice principale elle-même.
Naked Vengeance n’est en définitive pas un mauvais film. Ca reste de l’exploitation sans grand génie, mais le film a une efficacité certaine et une bonne interprétation. Violent mais sans racolage facile, c’est à découvrir à l’occasion pour les amateurs du genre. 3