Bon, La Donneuse faut être franc, c’est du porno (oui, j’ai vu la version hard) médiocre, pour ne pas dire raté, et cela, malgré la bonne intention affichée d’un début de scénario.
Visuellement, le film est assez laid. Ok, vers la fin les décors sont corrects, mais le souci, outre la photographie baveuse, c’est la mise en scène affligeante de Pallardy. Il rate tout, des scènes de sexe franchement très quelconques, simplistes à souhait, aux scènes classiques qui se montrent d’une naïveté confondante ou bourrelées d’effets de style indigne d’un amateur (les zooms intempestifs foireux). C’est minimaliste, et c’est très gênant dans le genre où le meilleur moyen de se démarquer tient souvent à une mise en scène un peu plus appliquée que la concurrence. A souligner aussi que dans la version hard, les inserts sont terriblement mal joints au reste. C’est un deuxième film dans le film ! Mais si on débarrasse ces inserts, alors on ne peut même plus parler de film érotique en fait !
J’ai été déçu, car pour une fois il y a quelques paysages corrects, et un peu de fraicheur à la fin, ce qui dans un porno de ce genre n’est pas monnaie courante. A souligner qu’il y a sur le plan musical quelques passages qui auraient pu être intéressants, mais qui sont en fait terriblement répétitifs. Il y a un passage où le musique se montre soudain très sentimental, mais c’est quasiment un jingle tellement elle se répète.
Le casting est pour sa part très décevant. Alors je précise de suite, pas besoin de chercher Hauer, il ne fait que de la figuration en fait ! On se dit qu’il ne devait même pas savoir qu’il allait apparaitre à l’écran. Franchement, si Ammelrooy arrive parfois, je dis bien parfois, à s’en sortir, pour le reste c’est sans relief. Même les scènes de sexe sont terriblement surjouées (les dialogues aussi sont d’un ridicule !), et les personnages n’ont pas du tout la consistance qu’on pouvait espérer dans un film cherchant à s’attaquer à un sujet sérieux qui est la stérilité d’un couple. Pallardy livre un jeu très mauvais (ses disputes avec sa femme c’est de grands moments de n’importe quoi), et Beba Loncar est confiné dans la peau d’un personnage inconsistant à l’attitude bizarre. Autour de ce groupe, des seconds rôles qui n’ont réellement pas de relief, je pense par exemple au médecin, aussi crédible dans ce rôle que Rambo en danseuse étoile. Et puis je le répète, mais ce qui plombe mortellement l’histoire et les interprètes c’est les dialogues qui sont plus qu’ineptes.
Reste l’histoire justement, et ce n’est pas fameux. Il y a à l’évidence une bonne intention, mais pourquoi donc plomber cela avec un déroulé ennuyeux au possible, des personnages irréels, des scènes inutiles en veux-tu en voilà… Pallardy tient à peu près sa ligne directrice jusqu’à la rencontre avec le médecin, et à partir de là c’est la réelle dérive. En plus on passe vraiment d’un bon problème de société, qu’on aurait pu espérer traité très sommairement ou maladroitement mais traité tout de même, à une espèce de pseudo-romance insipide qui nous offre un final d’une réjouissante banalité.
Je conclurai brièvement en disant que La Donneuse est un film porno loupé. D’ailleurs je crois qu’à la base ce n’était pas autre chose qu’un film normal, transformé en porno à l’arraché. Une idée de base qui pouvait laisser augurer quelque chose d’appréciable, mais finalement non, c’est très faible. 1